Bon, pour commencer, comme son nom l’indique, la science participative est un processus qui repose sur (🥁) la participation ! Et donc, en quelques sortes, sur le don de temps, d’énergie et surtout … de données ! Bien évidemment, celles qui nous intéressent, ce sont celles que vous, en tant que bénévole ou simple citoyen·ne amoureux·se du grand bleu, allez pouvoir nous transmettre à l’issue d’une collecte de déchets sur la plage ou même en bord de rivière (vous préférez faire ça en canoë ? c’est possible !). Mais, on devait pas parler de science ? Ça arrive ! Vous le savez, notre truc, à Surfrider, c’est de protéger l’Océan en luttant contre les différentes pollutions. Et pour “lutter contre”, on pense que le mieux c’est d’agir directement à la source (eh ouais, parce que pour rappel… ON NE PEUT PAS NETTOYER L’OCÉAN !! ). Mais pour ça, la source, ou plutôt les sources d’ailleurs, parce que s’il n’y en avait qu’une, ça serait trop facile, il faut déjà parvenir à les identifier. C’est en partant de ce constat que Surfrider a mis en place, il y a quelques années maintenant, ses programmes de science participative, et notamment celui que vous commencez à bien connaître : les Initiatives Océanes. Attends ! Donc le ramassage de déchets c'est de la science participative ? Presque… En réalité, ça va un peu plus loin que ça. L’idée des programmes de science participative de Surfrider consiste en effet, pour la plupart, à proposer aux citoyens de tous âges de participer ou d’organiser des collectes de déchets sur les plages, au bord d’une rivière ou même en ville. Mais ça ne s’arrête pas là ! Une fois la collecte réalisée, ce qui est important pour nous, ce qui nous intéresse, c’est toute la phase de qualification (c’est quoi exactement ?) et de quantification (y en a combien ?). Cette phase-là repose sur des protocoles simples et accessibles, sur lesquels on a bossé pendant looongtemps, qu’on a testé auprès de différents publics et qui nous permettent d’obtenir des données super quali qu’on partage même avec certains organismes de recherche scientifique 😎. Pour finir, ces infos viennent alimenter notre base de données sur les déchets et nous en apprennent un peu plus sur le phénomène de pollution de l’Océan. Cool ! Mais ça va changer quoi tout ça ? Je vois parfaitement ce que vous avez en tête ! Vous vous dites que ce n’est pas en comptant des mégots, des pailles en plastique et des cotons tiges, qu’on va sauver les tortures... Eh bien peut-être que si ! (Ok, pas “directement” mais ça joue !) Ah ! Pour la faire courte, notre travail, une fois les données réceptionnées (notamment via les fiches bilan après les collectes) c’est de les étudier et de les comparer. Une fois tout le travail d’analyse effectué, c’est au tour de l’équipe lobby d’entrer en jeu : elle s’empare des résultats et s'appuie dessus pour montrer, aux député·es européen·nes par exemple, la réalité du terrain. En gros, ces données viennent consolider l’argumentaire de nos chargées de plaidoyer dès lors qu’elles veulent faire pression sur les institutions ou les entreprises. Et ça marche ? Plutôt bien oui ! Pour vous donner un exemple concret, le travail de terrain pour quantifier et caractériser la pollution plastique sur les plages européennes ainsi que la sensibilisation, la mobilisation citoyenne et l’interpellation des décideurs ont créé des bases solides pour l’adoption du texte de la Directive SUP (Single Use Plastic) qui vise à prévenir et à réduire l’incidence des produits en plastiques les plus fréquemment retrouvés sur les plages. L’autre côté positif, c’est que cette méthode de “pédagogie par l’action” permet de provoquer une prise de conscience de l’impact de nos activités, de notre consommation et permet de fédérer les citoyens autour de la protection de l’Océan. Et ça, c’est plutôt cool 😊
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