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Vagues-submersion: un avant-goût de la montée des océans

La tempête Hercules vient de toucher les côtes européennes, donnant lieu à des phénomènes très localisés de vagues-submersion. Cela pose la question de l’artificialisation du littoral et des mesures prises pour une meilleure gestion du trait de la côte : contrer l’érosion avec des dispositifs classiques artificiels n’est pas la solution et augmente au contraire la sensibilité à la submersion côtière.

Une sensibilité mise en lumière

Depuis Xynthia en 2010, la gestion des risques sur le littoral avait été pointée du doigt, et de nouvelles mesures avaient été prises, notamment en France, avec des dispositifs d’alerte inédits. Si ces derniers sont nécessaires, la multiplication des ouvrages dits « classiques » (enrochements, ouvrage en béton, etc.) n’est pas une solution.

Biarritz n’a pas été épargné par la tempête Hercules (2 disparus, 500000€ de dommages estimés), des vagues-submersion ont mis à rude épreuve les ouvrages artificiels littoraux. Bien que ce phénomène se distingue par son caractère exceptionnel, il est légitime de se poser la question du réel impact des constructions artificielles sur le phénomène de l’érosion, qui va de pair avec la montée des eaux.

Erosion côtière = montée des eaux

En effet, les dispositifs actuels n’ont pas empêché la submersion côtière, pire, ils semblent en avoir augmenté la sensibilité : les digues, qui ne protègent pas de la submersion, et les structures rigides mises en place pour contrer l’érosion, semblent avoir entrainé une modification des processus côtiers « naturels » par un abaissement des plages situés devant. Avec des plages abaissées, la capacité naturelle d’absorption des vagues est diminuée, pouvant augmenter la vitesse d’érosion, et donc une montée des eaux plus rapide. Paradoxalement, les structures rigides de lutte contre l’érosion peuvent amplifier le phénomène de vagues-submersion.

Meilleur gestion du trait de la côte nécessaire

Le camion plein des déchets ramassés dans la décharge sauvage. Crédit: Aines Arizmendi

Face à l’érosion et la montée des eaux, les solutions aujourd’hui semblent être de limiter les ouvrages rigides «classiques » au profit d’ouvrages plus souples, de limiter les constructions dans les zones dites « à risques », ainsi que d’envisager des replis stratégiques pour les endroits où ils semblent nécessaires et possibles.

Depuis 2008, 50 combats Gardiens de la Côte ont été menés (dont 8 actuellement en cours) au travers des thématiques « Artificialisation du littoral » et « Vagues et patrimoine », créant une veille sur le littoral relevant du domaine d’action de Surfrider Foundation Europe.

Pour plus d’informations sur ce programme, vous pouvez consulter le site des Gardiens de la Côte en cliquant ici.

Alban Derouet, Rédacteur environnement