Les 22 et 23 février derniers, plus de 150 Etats, des centaines d’ONG, d’entreprises internationales et de représentants de la société civile, se rassemblaient virtuellement pour l’UNEA 5. Très attendue, cette cinquième Assemblée des Nations Unies pour l’Environnement était destinée à réfléchir à des mesures efficaces et concrètes pour garantir une protection multilatérale de la planète. Bien que la pandémie ait repoussé à 2022 le vote de nouvelles résolutions relatives à la construction d’un traité international sur le plastique, Surfrider Europe se réjouit des nombreuses avancées dans ce sens.
L’UNEA, un sommet international pour l’environnement
Créée en 1972 dans le but de coordonner les actions des membres de l’Organisation des Nations Unies en matière de protection de la nature et de développement durable, l’UNEA apparaît, aujourd’hui, comme la principale autorité mondiale en matière d’environnement : rassemblant des chefs d’État, des multinationales, des ONG ou encore des militants écologistes, son cinquième sommet s’est, pour la première fois, déroulé virtuellement. Le contexte sanitaire a, en outre, poussé à ce qu’il soit divisé en deux parties : en février 2022, aura alors lieu l’UNEA 5.2, où se poursuivront, en présentiel, les discussions engagées cette année.
En tant qu’association environnementale, Surfrider Europe a largement contribué à faire avancer le dialogue en se prononçant, particulièrement, en faveur de l’adoption d’un traité international sur le plastique.
Traité international sur le plastique : pas de nouvelle résolution mais de nombreuses avancées
Lors des précédents sommets, en effet, deux résolutions – une concernant les déchets marins et microplastiques, l’autre s’attardant sur les plastiques à usage unique – avaient été adoptées, ouvrant la voie à la négociation d’un tel traité. Si ces résolutions n’obligent pas l’adoption d’un texte, elles en ont posé les premiers jalons : en plaçant le sujet à l’agenda et en poussant à la constitution d’un groupe ad hoc d’experts sur les déchets aquatiques, elles devraient permettre d’accroître les connaissances mondiales à ce propos, de faire avancer la discussion et d’aboutir à une action collective.
Si, cette année, aucune nouvelle résolution n’a été votée dans le sens d’un traité intergouvernemental spécifique aux thématiques des plastiques, des microplastiques et des déchets aquatiques, plusieurs participants ont, au détour des discussions, réaffirmé leur ferme volonté d’adopter un tel texte. Alors même que l’agenda était davantage centré sur les nouvelles stratégies administratives, budgétaires et de gouvernance à adopter à court et moyen termes face au contexte sanitaire particulier, ce sommet est finalement apparu comme une véritable occasion de préparer, au mieux, l’UNEA 5.2.
En effet, en créant un comité de négociation intergouvernemental spécifique au cycle de vie du plastique ou en constituant des commissions de réflexions et d’actions intergouvernementales, à l’instar du Groupe pour combattre la pollution plastique ou de la Conférence interministérielle sur les déchets marins et la pollution plastique, les participants ont tous appelé à “mieux construire l’avenir” lors du prochain sommet, sur lequel Surfrider Europe fonde de nombreux espoirs. L’association espère qu’il attribuera enfin un mandat à l’assemblée pour que les négociations en vue d’un traité commencent : un premier pas formel mais décisif, dans un processus plus long, pouvant mener à l’adoption d’un texte.
Un traité essentiel pour lequel se bat Surfrider Europe
Un tel traité intergouvernemental recouvre, en effet, un enjeu fondamental puisqu’il s’agirait de la première mesure sur le plastique à l’échelle planétaire, une échelle nécessaire pour rendre l’action efficace contre la pollution qu’il génère.
C’est pourquoi, après avoir fourni des recommandations relatives aux deux résolutions précédemment évoquées, puis poussé à leur adoption, Surfrider Europe continue d’agir, au sein du mouvement Break Free From Plastic, pour la construction de ce traité : en poussant les autorités de certains Etats européens à soutenir une position forte de l’Union Européenne en faveur d’une telle initiative internationale, en participant à une consultation régionale pour les grands groupes européens concernant les priorités de l’UNEA, ou encore en appelant les membres de l’UNEA à poursuivre leur élan… Surfrider Europe et Break Free From Plastic font tout leur possible pour que soit mis en place un instrument juridiquement contraignant pour lutter internationalement contre la pollution plastique, tout au long du cycle de vie du plastique, et que notre Océan soit protégé.