Bassin du commerce, bassin du Roy, bassin de la barre… Vous longez certainement des dizaines de fois par an ces bassins de la ville du Havre… Peut-être vous êtes-vous déjà demandé ce qu’il y avait sous la surface de l’eau… Peut-être même croyez-vous que ne s’amoncellent dans cette eau trouble que de vulgaires déchets, et vous passez alors votre chemin… ERREUR !
En effet, une biodiversité riche et exceptionnelle se développe dans ces bassins… Grâce au travail mené par les plongeurs scientifiques (bénévoles !) de l’association Port Vivant, cette faune et flore est étudiée, recensée, photographiée, et ce depuis 2005.
Certaines espèces sont indigènes1 comme Aurelia aurita, une méduse. Mais les bassins portuaires havrais regorgent aussi d’espèces invasives2, comme Mnemiopsis leidyie, un organisme transparent, lumineux et carnivore !
Pour plus d’information sur les activités de l’association Port vivant, voici le lien vers leur site internet : www.port-vivant.com
Et cette année, la ville du Havre a eu la superbe idée de mettre cette richesse biologique sur le devant de la scène ! Ainsi, une exposition, installée le le long des bassins havrais, permettait de faire découvrir 50 photographies aux promeneurs curieux et établissements scolaires. Parmi ces photographies : calmar, méduse, homard, étrille, anémone, flet, gobie…
Marc Affagard, Ecologue à la Ville du Havre, et en charge du projet, nous explique les motivations de la Ville à monter un tel projet :
« Cette exposition répondait à 2 objectifs en même temps : tout d’abord, à celui d’étudier le rôle des bassins portuaires en matière de biodiversité, objectif contenu dans le « Plan biodiversité » de la Ville ; ensuite, à l’engagement que s’est fixé depuis longtemps Edouard Philippe [Maire du Havre] : revaloriser les bassins portuaires du centre-ville pour que les Havrais se les réapproprient. Ainsi, on a invité les Havrais à redécouvrir leurs bassins sous un autre point de vue »
Pari gagné, puisque tous les retours ont été positifs :
«On nous dit que les photos sont très belles, et que les explications données sont très abordables » nous confie Marc.
En tant qu’ex-plongeur et écologue, lui n’a pas été surpris de l’existence d’une telle richesse dans les bassins urbains.
« Par contre, tous mes collègues, dont les élus, ont été agréablement surpris oui ! »
La sargasse, une espèce exotique présente dans l’exposition – © Port Vivant
Et devinez quoi ? Chloé et Arnaud, deux bénévoles Surfrider, sont également plongeurs, et arpentent régulièrement ce « havre sous-marin »… n’hésitez pas à leur poser des questions la prochaine fois que vous les croiserez !
Océanement vôtre,
L’antenne 76 de Surfrider
Glossaire :
1Une espèce indigène est une espèce issue de la zone géographique en question, ou une espèce se trouvant dans la zone géographique qu’elle occupe naturellement, sans intervention humaine.
2Une espèce invasive (ou souvent appelée aussi espèce exotique envahissante) est une espèce qui a été introduite (volontairement ou par erreur) dans un endroit donné. Cela peut engendrer des problèmes environnementaux (par exemple, la concurrence, voir la destruction d’espèces vivant naturellement dans cet endroit), économiques ou de santé humaine. Ces espèces invasives arrivent dans ces zones principalement à cause du rejet par les bateaux de leurs eaux de ballast.