Le programme Coastal Defenders de Surfrider : un réseau de lutte pour protéger les littoraux
Outre la sensibilisation, l’éducation, le plaidoyer ou encore l’expertise, Surfrider a toujours encouragé les citoyens européens à agir concrètement contre la dégradation des océans et des littoraux. Représentant l’un des plus importants leviers d’actions de l’association, la mobilisation est, outre l’organisation de collectes de déchets, largement concrétisée par l’accompagnement de citoyens dans des actions de lutte contre des projets précis. C’est ce que permet notamment le programme Coastal Defenders, créé en 1992.
Le principe ? Permettre à toute personne, au fait d’une menace côtière, de demander le soutien de Surfrider afin d’obtenir une aide logistique, méthodologique, juridique, scientifique ou médiatique et d’ainsi lutter au mieux contre le projet polluant signalé. En aidant à organiser concertations et actions citoyennes locales, ce programme contribue donc à accroître la participation du grand public à protéger les océans. Leurs résultats, concrets et visibles pour les habitants directement concernés par la pollution, rappellent que de telles actions sont à même de faire bouger les lignes et que les efforts doivent être poursuivis.
82 victoires comptabilisées depuis 1992, la dernière contre l’ancien président des États-Unis.
Car, si les projets anti-environnementaux ne cessent de fleurir un peu partout en Europe, les Coastal Defenders ont, depuis leur création, réussi à mettre fin à 82 d’entre eux ! Parmi les victoires les plus récentes, il faudrait notamment se rappeler celle gagnée en 2019, après dix ans de combat, contre l’usine Alteo de la Gardanne, au nord de Marseille. En parvenant à annuler la dérogation juridique dont disposait le géant de l’aluminium pour déverser des tonnes de “boue rouge” polluante dans la mer Méditerranée, les Coastal Defenders ont alors largement contribué à améliorer la qualité des eaux comme la santé des usagers.
On peut également citer, en 2020, le renoncement de l’entreprise Boardriders, face à la pression des Coastal Defenders et d’autres citoyens, à construire un surfpark sur une surface de sept hectares, dans la commune de Saint-Jean-de-Luz, à quelques kilomètres seulement des meilleurs spots de surf français – évitant ainsi de dégrader davantage les écosystèmes et de gaspiller, inutilement, des litres d’eau et de l’énergie.
L’une des plus emblématiques semble s’être produite en mars dernier lorsque le projet orchestré à Doughmore par l’ancien président des États-Unis a été stoppé net. 2020 n’aura décidément pas été une bonne année pour Trump : en plus d’avoir perdu les élections présidentielles et un bon nombre de ses partisans politiques, il aura également subi une grosse défaite en tant qu’homme d’affaires. Cherchant à protéger à tout prix le terrain de golf de son hôtel, implanté le long d’une plage de l’ouest de l’Irlande et menacé par l’érosion des dunes, ce dernier projetait de construire deux murs de plusieurs mètres, le long du littoral. Après plus de quatre ans de combat pour sauver l’écosystème et le paysage sauvage de Doughmore, les Coastal Defenders, adjoints à la coalition Save The Waves, auront obtenu gain de cause auprès de la Commission d’appel de l’urbanisme irlandais. Une victoire considérable donnant espoir pour la suite de nos combats.
Une victoire porteuse d’espoir pour la suite des campagnes Coastal Defenders
Cette victoire constitue, dès lors, un véritable espoir pour tous les autres combats en cours. Qu’il s’agisse de lutter contre la création d’une île-test et d’un couloir de pêche à Knokke-Heist en Belgique, d’accélérer l’excavation de l’ancienne décharge de Dollemard en France, ou encore d’éviter l’extension du port de Porto au Portugal, nous sommes remplis d’espoirs pour l’année à venir et espérons qu’auront lieu des victoires décisives pour la protection de nos littoraux et océans.