Tout commence par un premier pas… Surfrider Europe aussi. En 1990, c’est une première pensée, suivie d’un premier geste, d’une première démarche, qui ont mené l’association là où elle est aujourd’hui. Le combat pour la protection de l’Océan a pris racine dans une action, puis un projet. Les Initiatives Océanes ont vu le jour par une première collecte, en 1995. Sixième volet d’une série dédiée aux 30 ans de Surfrider Europe, revenons sur ce programme qui a débuté par un premier geste.
Retour en 1995 : tout a commencé par une collecte sur la plage
→ Une opération : les “Nettoyages de printemps” à l’initiative du gouvernement français.
Gilles Asenjo, membre fondateur de Surfrider Europe et aujourd’hui président de l’association, revient sur le début du dispositif : “En 1995, on a appris que le gouvernement voulait faire ces nettoyages de printemps. On a sauté sur l’occasion pour faire à grande échelle ce que l’on faisait à plus petite ”. Les membres de l’association n’ont pas attendu 1995 pour procéder à des nettoyages de plages, comme il le précise : “On faisait des petits nettoyages ponctuels et opportunistes. Ça se faisait avant 1995 mais ce n’était pas officiel, ça ne portait pas de nom”.
→ Un objectif : il s’agissait déjà d’œuvrer activement contre la pollution aquatique et de sensibiliser les populations.
Sensibiliser les plus jeunes, c’est un des objectifs dès l’origine du programme, comme l’expliquait Jacques Beall, également membre fondateur de Surfrider Europe : “En général, il y avait pas mal de jeunes. Alors, je ne parle pas des sorties scolaires, qui ont dû commencer très vite en parallèle. C’était des jeunes qui venaient spontanément ou avec les parents. Il pouvait y avoir des enfants de 10-11 ans”.
Des collectes de déchets, mais aussi de données
25 ans plus tard, on dénombre 15 074 nettoyages de plage ! Le combat contre la pollution aquatique continue encore aujourd’hui avec la nouvelle édition des Initiatives Océanes. L’idée demeure de sensibiliser le plus grand nombre afin que chaque participant prenne directement conscience des impacts de la pollution aux déchets aquatiques. Il s’agit également d’encourager chacun et chacune à agir concrètement contre cette pollution, grâce à la science participative, qui va notamment permettre de réaliser des analyses et rapports sur les résultats de ces collectes. C’est grâce aux Initiatives Océanes que Surfrider Europe produit chaque année son bilan environnemental, rendant compte de la pollution par les déchets aquatiques en Europe sur toute l’année.
En effet, au-delà de collectes de déchets, les Initiatives Océanes sont aussi et surtout des collectes de données : les bénévoles contribuent ainsi à la recherche sur la pollution et permettent d’influencer les lois en nourrissant les actions de lobbying. En agissant sur le terrain et en étant les premiers observateurs de la pollution, les participants vont fournir à Surfrider Europe des données sur les déchets qu’ils ramassent. Ces données vont être qualitatives, permettant d’identifier les déchets par matière et usage mais aussi quantitatives, permettant de déterminer les déchets les plus présents sur lesquels il faut donc se focaliser. Grâce à ces données de terrain, les membres de l’association peuvent mener leur enquête et réfléchir aux mesures les plus adaptées pour réduire cette pollution à la source. Ensuite, ces données constitueront des preuves capables d’influencer les décideurs publics en faveur des mesures proposées. Pour agir contre la pollution des océans, ce lien entre terrain et actions de lobby est primordial et fait depuis de nombreuses années la force de Surfrider Europe.
Les Initiatives Océanes innovent
En 2020, les Initiatives Océanes prennent un nouveau tournant en matière de science participative. Surfrider Europe propose désormais à ceux qui le souhaitent d’utiliser l’application Marine Debris Tracker (à télécharger sur AppStore ou Google Play), afin de répertorier chaque déchet ramassé. Seul ou à plusieurs, en promenade ou en se rendant au travail, que l’on ramasse sur son chemin une bouteille en plastique ou 15 mégots, il est désormais possible de transmettre ces informations à Surfrider Europe via une application mobile. Une nouvelle manière pour l’association d’obtenir des données sur la pollution : précieuses, celles-ci sont indispensables pour renforcer l’expertise des membres de Surfrider Europe et leur permettre d’aller encore plus loin dans leurs actions pour protéger l’Océan.
Et si une Initiative Océane était votre premier geste, votre première action et le début d’un engagement sur le long terme pour la protection de l’Océan ? Il suffit désormais d’un déchet, d’une personne et d’une application pour faire avancer le combat ! Une seconde c’est le temps qu’il faut pour répertorier un déchet. Pour ses 30 ans, l’association donne rendez-vous aux citoyens tout au long de l’année afin de faire un premier pas, marquant le début d’un engagement durable dans la lutte contre la pollution des eaux.