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Surfrider lance un nouveau suivi de la qualité de l’eau à La Réunion

Après un suivi de la qualité de l’eau des eaux de baignades en Méditerranée, en Aquitaine et en Bretagne, Surfrider Foundation Europe a décidé d’ouvrir un nouveau laboratoire à La Réunion. Rencontre avec Marc Valmassoni, responsable qualité de l’eau et Yann Herruel qui s’occupe du réseau de suivi sur l’Ile de Réunion.

Pourquoi la création d’un nouveau laboratoire à la Réunion ? Qu’en est-il des questions de qualité de l’eau ?

Il y avait une vraie attente des membres de l’antenne Surfrider Ile de La Réunion mais aussi de nos sympathisants. C’est un projet qui est envisagé depuis déjà quelques années et que j’ai repris depuis maintenant un an. La qualité de l’eau sur l’Ile de La Réunion a toujours posé des problèmes mais de nombreux efforts ont été faits par les communes. Il y a quelques années par exemple le tout à l’égout se déversait directement dans le milieu naturel. Les communes et les gestionnaires ont dû investir dans l’amélioration et la mise aux normes des stations d’épuration. Cependant il reste encore beaucoup à faire et notamment pour ce qui concerne les zones d’activités nautiques qui contrairement aux zones de baignades ne sont pas suivies.

Et puis bien sûr, se pose aujourd’hui la question de la présence des requins sur l’île. Il faut bien rappeler que l‘objectif du laboratoire est de mener un suivi de la qualité de l’eau afin d’informer les usagers et non d’avoir un positionnement ferme sur cette situation. Mais nous ne pouvons pas non plus faire l’impasse sur cette question épineuse. A long terme les résultats de nos analyses pourront être utilisés, s’ils le souhaitent, par des organismes de recherches étudiant les relations entre les comportements des requins et salubrité des masses d’eaux côtières.

Quels sont les objectifs et les attentes de ce nouveau laboratoire?

L’objectif est donc de suivre sur l’année la qualité bactériologique de l’eau sur les zones d’activités nautiques pour avoir une vision à long terme de la qualité de ces masses d’eau et évaluer l’impact potentiel des pollutions sur la santé des usagers. Pour cela nous avons développé un réseau de bénévoles, les watermans testeurs qui réalisent des prélèvements toutes deux semaines sur dix spots de l’Ile. Ces prélèvements sont ensuite amenés pour analyse à un laboratoire indépendant certifié. Enfin nous publions nos résultats sur le site de Surfrider mais aussi sur notre blog et les réseaux sociaux afin d’informer le grand public, les institutions, les partenaires du projet et toutes les personnes concernées et intéressées par cette question. D’ailleurs, nous avons l’intention dans les années à venir d’augmenter les points de prélèvements et d’évaluer la possibilité d’avoir notre propre laboratoire d’analyses comme c’est aujourd’hui le cas au bureau Surfrider Méditerranée.

Quelles  sont les résultats de la première campagne de prélèvements ?

Pour cette première campagne l’ensemble de nos résultats sont conformes à la réglementation en vigueur concernant la qualité des eaux récréatives. Ce suivi est nécessaire car effectif toute l’année il pourra mettre en évidence une pollution chronique pouvant impacter des sites d’activités nautiques non surveillés d’un point de vue sanitaire. Systématiquement en cas de dépassement des seuils réglementaires (concentrations en entérocoques et E. coli), une enquête sera initiée avec les acteurs du territoire concerné en vue d’une reconquête du milieu marin. Nous envisageons également de procéder à des prélèvements spontanés en dehors de notre suivi bimensuel, en cas de suspicion de pollution. Et puis n’oublions pas l’importance de la biodiversité marine de l’Ile de La Réunion qui a elle seule mérite que l’on mène un suivi régulier pour mieux la préserver ! C’est aussi un point positif pour les acteurs associés au projet avec qui nous travaillons, nous ne sommes pas là que pour dénoncer mais protéger et informer les usagers.

Comment l’ouverture de ce laboratoire est-elle perçue à La Réunion ?

Notre action est très bien perçue sur l’Ile. Nous avons effectivement beaucoup de retours positifs venant des instances locales, des organismes scientifiques, des structures partenaires qui nous soutiennent. Les campagnes de prélèvements et les données produites sont indispensables pour évaluer qualitativement le milieu et nous servent de base dans les processus de concertation et de médiation avec ces différents acteurs. La mise en place d’un laboratoire, en soutien à l’antenne de bénévoles locale, permettra de s’ancrer davantage sur le territoire afin de mener des actions complémentaires comme par exemple la campagne « ban the bag » ou encore des animations auprès des scolaires.

Interview réalisée par Emilie Chavaroche, Rédactrice Environnement

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