Le mouvement Save Canarias porté contre les prospections pétrolières aux Iles Canaries, relance sa pétition après que le gouvernement autonome des Canaries ait demandé à Madrid un referendum sur cette question, sur fond de litige international entre l’Espagne, le Maroc et les compagnies pétrolières impliquées.
Une pétition relancée!
Save Canarias, autrefois appelé No Oil in Canaries Islands, est le mouvement contre les prospections pétrolières aux Canaries, autorisées par le Gouvernement espagnol en mars 2012. Depuis le début, le Gardien de la Côte Wim, s’est élevé contre ce projet. Le combat est aujourd’hui relancé depuis la proposition de reférendum au Conseil des Ministres par le Chef du gouvernement autonome des Canaries. Wim propose de s’engouffrer dans cette brèche ouverte pour relancer sa pétition contre le projet.
Une pétition forte de nombreuses signatures à ce moment serait très bénéfique et appuierait la demande de consultation populaire auprès du chef du gouvernement espagnol.
Avant qu’il ne soit trop tard, signez la pétition contre les prospections pétrolières aux Canaries!
Un tel projet pourrait avoir des conséquences désastreuses pour l’environnement et le tourisme, aujourd’hui première source de revenus pour les Canaries. Un incident est une possibilité à ne surtout pas négliger surtout après la gestion de la catastrophe Prestige et celle de la plateforme pétrolière au Mexique, où les autorités ne semblaient pas savoir comment opérer pour stopper l’hémorragie de pétrole.
Des remous politiques
Ces prospections provoquent des remous au sein de l’Espagne et de ses communautés autonomes. Le gouvernement des Iles Canaries s’est ouvertement situé contre le projet dès l’annonce des prospections, argumentant sur les menaces environnementales et le tourisme. Malgré cela, le Gouvernement espagnol a donné son accord pour des prospections qui commenceront selon Mariano Rajoy, chef du gouvernement espagnol, « très probablement » entre juillet et septembre de cette année.
Mais la bataille pour ces prospections semblent aussi être un bras de fer entre partis politiques.
De façon parallèle, le 5 février 2014, le Président de la Communauté autonome des Baléares, José Ramón Bauzá, du Parti Populaire (actuel parti au pouvoir), s’oppose à d’éventuelles prospections pétrolières dans son archipel, en faisant peser les risques sur l’environnement et le tourisme.
Une déclaration qui n’est pas passée inaperçue côté canarien. Ces propos sont repris par le Président des Canaries, du parti d’opposition, et appelle au Parti Populaire des Canaries à suivre l’exemple de José Ramón Bauzá, en s’opposant contre les prospections prévues à Lanzarote et Fuerteventura. Mais le chef du gouvernement des Baléares semble limiter son propos à son seul archipel, et certains l’accusent d’adopter un double discours.
Dans cette bataille contre les prospections pétrolières qui impliquent le Parti Populaire et le parti d’opposition, le Gouvernement des Canaries a demandé le 10 février dernier l’autorisation au Conseil des Ministres de faire un référendum avec la question suivante : « Êtes-vous d’accord avec les explorations pétrolières, autorisées pour la multinationale Repsol, au large des côtes de nos îles? »
Un combat sans frontières
Au-delà du référendum, la pétition est importante à signer pour afficher une détermination sans frontières contre ce projet qui attire l’attention côté marocain.
Lorsque le Gouvernement espagnol avait donné son accord pour les prospections dans les eaux à proximité des Canaries, le Maroc avait rappelé à l’ordre l’Espagne, affirmant que ces eaux ne se trouvaient pas en territoire espagnol mais marocain, et que le principe d’équidistance n’avait pas été respecté. Les eaux entre le Maroc et les Canaries ne semblent pas avoir de statut juridique précis. Le Maroc revendique une priorité sur l’Espagne par rapport à d’éventuels puits découverts. Bien que l’Espagne fasse partie du l’espace européen, l’Union Européenne n’avait pas pu statuer sur ce litige entre le Maroc et l’Espagne, ces eaux se situant « hors du domaine de compétence » de l’UE.
Côté marocain, des prospections ont commencé le 23 janvier dernier, dans des eaux définies « sous juridiction marocaine », par Cairn Energy, société ayant remporté l’appel d’offre pour explorer le puits appelé « Cap Juby I ». Ces prospections ne sont pas du goût du Gouvernement canarien, qui menace le Royaume d’agir auprès de Bruxelles pour conditionner les accords économiques le liant à l’Europe au respect d’une réglementation environnemental interdisant l’extraction pétrolière dans ces eaux. Du pétrole avait déjà été découvert, mais s’était révélé trop lourd pour être exploité.
Pour l’instant, il semble que ces puits seront donc à qui les trouvera en premier. La course au pétrole dans les eaux canariennes est lancée, mobilisez-vous et signez avant qu’il ne soit trop tard la pétition contre les prospections pétrolières à proximité des Canaries !
Alban Derouet, Rédacteur environnement
Pour plus d’infos sur ce combat, rendez-vous sur le nouveau site interactif des Gardiens de la Côte.