Ce n’est plus un mystère pour quiconque s’intéresse à la problématique. Partout dans le monde, les déchets s’accumulent, principalement faute de retraitement. Et si la solution était tout simplement de réduire leur volume ?
Réduire ses déchets à la source, un objectif atteignable ?
Le « meilleur des déchets est celui que l’on ne produit pas ». Réduire sa consommation est bien évidemment le premier des éco-gestes pour réduire le volume de ses déchets. Toutefois, inutile de brûler les étapes si vous ne vous sentez pas prêt. Se fixer des objectifs atteignables dans un premier temps, comme trier ses déchets, à la maison, mais aussi au bureau ou lors de vos activités de loisirs, vous permettra d’atteindre une marge de progression satisfaisante.
Est-il tout de même possible d’atteindre l’objectif zéro déchet ? Pour la franco-américaine Béa Johnson, connue outre-atlantique pour avoir lancé le mouvement « zéro déchet » et publié le livre Zero Waste Home, vivre sans générer de déchets, ou du moins très peu, est devenu une réalité. Utilisation de bocaux en verre dans la cuisine, conception de produits cosmétiques et d’entretien maison, pratique du troc, sélection de tenues résistantes et interchangeables d’une saison à une autre… Les astuces ne manquent pas. Selon elle, les déchets les plus difficiles à éliminer sont les papiers (tous les courriers que nous recevons), les contenants en verre et les multiples emballages qui envahissent notre quotidien. Si le zéro déchet n’est pas une fin en soi, et reste relativement difficile à atteindre, des éco-gestes simples permettent néanmoins de les réduire de moitié. Un effort qui, porté par tous, ferait nettement la différence pour nos océans !
Coleman-Rayner | Bae Johnson
- Acheter des produits sans ou avec peu d’emballage. Cela équivaut à privilégier le vrac en apportant ses propres bocaux, sacs ou boîtes en magasin. Et bien-sûr, à éviter autant que possible les doubles emballages couramment utilisés par les industriels pour les biscuits, les yaourts ou encore les produits surgelés. En choisissant des produits avec moins d’emballage, on peut réduire ses déchets de 26 kg par personne et par an.
- Privilégier les contenants réutilisables. Vous avez une gourde qui s’ennuie dans vos placards ? Faites-en sorte qu’elle vous accompagne partout. De même, préférez les sacs réutilisables type tote bags à ceux en plastique, que vous garderez néanmoins précieusement afin de les réutiliser l’occasion venue.
- Utiliser des écorecharges. Quand il n’y a plus de gel douche ou de détergent dans notre bouteille, nous avons généralement le réflexe de racheter une bouteille neuve. Pourtant, utiliser les écorecharges permet de diminuer la quantité d’emballages de 50 à 70% par rapport aux produits classiques. Encore peu développé dans la grande distribution, certains commerces spécialisés vous permettent d’en trouver pour des produits alimentaires, de soins corporels ou d’entretien.
- Fabriquer ses propres produits cosmétiques. Lire notre article sur le sujet.
- Faire son compost. Environ un tiers de notre poubelle est composée de débris organiques pouvant servir d’engrais tels que les épluchures de fruits et légumes. Composter ses déchets de cuisine et de jardin, c’est produire un engrais de qualité pour vos plantes tout en réduisant le transport de déchets, le recours à la mise en décharge et à l’incinération. C’est également moins de sacs poubelle dans l’environnement. En faisant du compost, vous pouvez réduire vos déchets de 40 kg par personne et par an.
- Offrir une seconde vie à ses objets. Livres, vêtements, jouets, appareils électroniques… De nombreuses associations vous proposent de les récupérer quand ils restent en bon état afin de leur donner une seconde vie. Mieux encore, des sites Internet de troc et de vide-dressing vous permettent de participer à l’économie circulaire dans une logique donnant-donnant. Pourquoi ne pas organiser un troc entre voisins ou amis ? C’est à la fois simple et convivial.
- Prévenir l’obsolescence programmée. D’ici à 2020, 12,3 millions de tonnes de déchets électriques et électroniques (DEEE), dits aussi e-waste, pourraient envahir l’Union européenne. Or, seul un tiers d’entre-deux fait l’objet d’un véritable traitement. Jetés dans le « tout-venant », ils risquent de relâcher dans la nature de nombreuses substances toxiques (mercure, cristaux liquides, plastiques, tubes cathodiques) et autres gaz à effet de serre. Il est aujourd’hui reconnu que les industriels font parfois usage d’astuces malhonnêtes pour nous inciter à consommer en excluant certaines compatibilités entre appareils électroniques ou en raccourcissant leur durée de vie. Pour vous en prévenir, renseignez-vous sur les marques. Et lorsque votre appareil tombe en panne, assurez-vous bien qu’il ne peut pas être réparé avant de le jeter. De nombreux sites Internet proposent conseils et astuces pour vous aider à bricoler.
- Mettre un sticker « Stop pub » sur sa boîte aux lettres. Nous sommes peu nombreux à réellement prêter attention aux prospectus. Avec l’autocollant « Stop pub », il est très simple de ne plus rien recevoir. Or, ne plus recevoir des prospectus, c’est réduire nos déchets de 15 kg par personne et par an. Télécharger l’autocollant « Stop pub ».
- Rapporter ses médicaments chez le pharmacien. Jeter ses médicaments dans les ordures, c’est risquer de les voir se retrouver dans la nature et dans les rivières. Relâchées dans les cours d’eau, les molécules de nos antibiotiques ou produits ménagers peuvent avoir un impact négatif sur la faune et la flore. La majorité des pharmacies adhèrent ainsi à l’opération Cyclamed, pour que les médicaments soient triés, avant d’être détruits dans des conditions appropriées.
A vous de jouer !
Pour une action concrète et conviviale, vous pouvez également participer à nos opérations de collecte de déchets des Initiatives Océanes, à partir du 16 mars prochain.