Trois ans après la COP 21 et la signature de l’accord de Paris par 197 États, le GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) publie son rapport spécial sur les conséquences d’un réchauffement global de 1,5°C. Cet objectif que les États se sont engagés à ne pas dépasser à l’horizon 2100 est d’une part, loin d’être sans conséquence, et d’autre part très loin d’être atteint si un changement radical n’est pas opéré rapidement.
Un constat sans appel…
Même si les Etats respectent leurs engagements pris à la COP 21, ce qui est pour l’instant loin d’être le cas, la planète se réchaufferait de 3 °C d’ici à 2100. On est loin des engagements de 2015… Très loin… Au rythme actuel d’émissions de gaz à effet de serre (GES) par les activités humaines, la moyenne des températures connaitra une hausse de 1,5°C d’ici à 2040 par rapport à l’ère préindustrielle. Une prise de conscience générale et des actions concrètes à tous les niveaux de la société sont nécessaires pour ne pas foncer dans le mur et atteindre une situation irréversible.
Les conséquences seront quoiqu’il en soit d’ampleur exceptionnelle. De nombreux écosystèmes, de nombreuses espèces (faune et flore), de nombreux territoires ne pourront tout simplement pas s’adapter. Chaque dixième de degré aura son importance ! Que l’on s’en tienne à une hausse des températures de 1,5°C ou que l’on se dirige vers 2°C, la différence tient dans l’ampleur des dégâts. Concernant les océans : hausse du niveau, baisse des concentrations en oxygène, acidification, bouleversement de la faune, de la flore et, d’une manière générale, des conséquences sur la pêche et toutes les autres activités littorales ou maritimes (tourisme, activités nautiques, transport).
La machine océanique globale sera très largement impactée, et nous avec. Il faut garder à l’esprit que sont également concernés les écosystèmes terrestres, les ressources en eaux, les conditions météorologiques. Le fonctionnement de l’écosystème terrestre vit un changement totalement inédit lié à la rapidité des événements dont nous, et nos modèles de développement, sommes responsables.
… une urgence d’agir
Qu’il s’agisse de nous adapter au changement climatique ou de l’atténuer, ces choix nous appartiennent. De la modification de nos comportements (isolation, transport et mobilité, maitrise de nos consommations) à l’atténuation du changement climatique (transition énergétique), tous les acteurs de la société sont concernés : les citoyens, les institutions publiques, les industries. Il s’agit d’engager de profondes et rapides transitions en matière d’énergie, d’aménagement du territoire, d’infrastructure et d’industrie. Le chantier est sans précédent tout autant qu’incontournable.
Nous sommes encore en capacité d’agir contre le changement climatique. Technologiquement, nous avons tout pour y arriver comme le rappelle Henri Waisman (chercheur à l’Institut du développement durable et des relations internationales (Iddri) et corédacteur du rapport spécial du GIEC) En modifiant et en adaptant nos modes de consommation et nos habitudes, mais également en faisant pression sur les politiques et les entreprises, alors mobilisons-nous !
Parmi les solutions, Surfrider estime qu’il est aujourd’hui largement temps d’embarquer chacun dans la mise en oeuvre des solutions. Qu’on le veuille ou non, nous serons tous impactés. Ainsi, Surfrider participe à la mise en place d’un débat permanent permettant à tous : élus, scientifiques, sociétés civiles, industriels, de discuter et de mettre en place les consensus permettant d’intégrer l’ensemble de la société dans les décisions en décidant collectivement de la trajectoire que nous souhaitons.