Pratiquer votre sport préféré dans une eau polluée est-ce risqué ? Surfrider Bretagne mène l’enquête en lançant un appel à témoignages sous la forme d’un questionnaire destiné aux pratiquants d’activités nautiques dans le Finistère. Ce questionnaire, qui sera dupliqué en Méditerranée et en Aquitaine, s’inscrit dans un travail de long terme de Surfrider sur la qualité de l’eau.
Un suivi de la qualité de l’eau depuis 2009
Tout commence en 2009, avec la mise en place d’un suivi de la qualité bactériologique des eaux côtières dans les zones où se pratiquent des activités nautiques. Cette activité s’inscrit dans le programme « Qualité de l’eau » de Surfrider et a progressivement pris forme au sein d’un réseau de suivi complémentaire. On peut parler d’un suivi complémentaire au sens qu’il se déroule toute l’année et sur des zones de pratiques d’activités nautiques, parallèlement au suivi de l’Etat, limité aux zones de baignade en période estivale. Les résultats d’analyses, observations et enquêtes de terrain nous ont permis de constituer une base de données significative.
Surfrider Bretagne s’est ainsi retrouvée face à l’évidence que les spots de glisse ne sont pas tous conformes aux normes de qualité bactériologiques des eaux et que la santé des usagers pourrait être affectée. C’est pourquoi Surfrider a développé une concertation avec les acteurs locaux et institutionnels, comme le Parc Naturel Marin d’Iroise ou les collectivités des sites suivis, afin d’élaborer des solutions adaptées. Les réseaux bénévoles ont également été impliqués, à la fois en réalisant des prélèvements ou dans des évènements d’animation autour de la qualité de l’eau.
Afin d’être au plus près de la réalité vécue par les pratiquants d’activités nautiques en matière de pollution bactériologique, Surfrider Bretagne a franchi une étape supplémentaire en 2013, en lançant une étude socio-épidémiologique en partenariat avec l’Agence Régionale de Santé et l’Institut National de Veille Sanitaire. En quelques mois, les témoignages de plusieurs centaines de pratiquants ont pu être recueillis grâce à un questionnaire simple et rapide concernant l’apparition de pathologies liées à la pratique dans une eau de mauvaise qualité bactériologique. Très vite, des éléments intéressants sont apparus et nous ont poussés à approfondir notre étude en renouvelant le questionnaire en 2014, sur un territoire élargi.
Les objectifs de ce questionnaire
En se focalisant sur la population de pratiquants, Surfrider souhaite évaluer l’incidence, à court et moyen terme, de la qualité bactériologique sur leur santé. Cette population est particulièrement exposée aux pollutions bactériologiques, en raison de la fréquence de leurs activités et du temps passé dans l’eau, et est donc vulnérable.
Le questionnaire est décomposé en plusieurs sections afin de dresser un profil des pratiquants et de leurs habitudes face à la qualité de l’eau, mais surtout, afin d’enregistrer précisément les conditions dans lesquelles ils ont pu être confrontés à des pathologies liées à la qualité bactériologique des eaux. En effet, les témoignages pourront être mis en parallèle avec les données issues du suivi complémentaire de la qualité bactériologique des eaux. Le questionnaire nous aidera ainsi à évaluer l’exposition de la population ciblée sur les sites choisis et fera apparaitre le travail qui reste à faire en matière d’information des pratiquants. A terme, notre objectif est que cette population soit correctement informée et puisse identifier les impacts de cette pollution sur sa santé.
Enfin, ce questionnaire a également pour but d’appuyer les revendications de Surfrider concernant l’extension du suivi de la qualité des eaux hors période estivale et sur les zones de pratique d’activités nautiques.
Replacer l’usager au coeur de nos revendications
Les résultats du questionnaire de 2013 ont mis en évidence un besoin d’information de la part des pratiquants. C’est pourquoi, le questionnaire de 2014 va plus loin pour connaitre les sources d’informations privilégiées par les usagers et les supports utilisés. Les pistes d’amélioration dégagées pourront ensuite être discutées en concertation avec les acteurs du littoral finistérien au sein d’un comité de pilotage mis en place depuis la création du réseau de suivi.
Pour que le témoignage des pratiquants reste au coeur de notre travail et continue à fonder nos revendications, partagez ce questionnaire autour de vous.
Il est en ligne jusqu’en octobre à cette adresse : https://fr.surveymonkey.com/s/KXYRLXM
Anne-Claire Urvoas
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