Peu visibles, ces petits bouts de plastique de forme circulaire échoués sur les plages représentent bien une forme de pollution des océans contre laquelle se bat Surfrider Europe depuis plusieurs années maintenant. Pourtant toujours si peu connus, ceux qu’on appelle biomédias ou médias filtrants s’échappent régulièrement des stations d’épuration où ils sont utilisés pour le traitement des eaux usées, pour finir leur course aux côtés d’autres déchets sur les plages et dans les mers.
Quelques millimètres de plastique pour filtrer les eaux usées
Depuis le début des années 2000, les biomédias sont utilisées dans de nombreuses stations d’épuration. Leur rôle : permettre aux micro-organismes de se fixer, de proliférer et de digérer les matières en suspension dans l’eau. En clair, filtrer les eaux usées. Malheureusement, par exemple lorsqu’ils sont mal utilisés, ces petits morceaux de plastique cylindriques de quelques millimètres peuvent être rejetés en grande quantité dans le milieu naturel et causer des cas de pollution.
Plusieurs incidents peuvent conduire à ces cas de pollution : de fortes pluies, causant des débordements dans les stations d’épuration, les eaux usées emportant avec elles les médias filtrants. Des pertes de biomédias peuvent aussi être observées lors de la mise en eau ou de travaux dans les bassins de traitement. Il arrive que les biomédias bouchent la grille d’évacuation s’ils ne sont pas suffisamment agités, que les installations soient défectueuses ou que des grilles d’évacuation des eaux ne soient pas adaptées au procédé… Une fois cumulés, ces nombreux facteurs ne font pas bon ménage. Ils entrainent ainsi des cas de pollution qui pourraient pourtant être évitées facilement !
Car oui, les solutions à ces incidents sont souvent très simples et peu coûteuses : à commencer par prévenir et informer sur l’utilisation des biomédias et accompagner les utilisateurs lors des phases de lancement. Ensuite, si incident il y a, la solution reste d’adapter les systèmes et de mettre en place des procédures de récupération, ce qui peut s’avérer plus coûteux.
Un sujet jamais étudié auparavant
Depuis plusieurs années, Surfrider Europe est devenue l’association de référence sur le sujet des biomédias. Mais comment en est-elle arrivée à s’occuper de ce problème ?
Tout a commencé avec François Verdet, bénévole de l’antenne Surfrider Côte Basque, qui repère en 2007 ces étranges morceaux de plastique échoués en grande quantité sur la plage. Pendant presque deux ans, il mène l’enquête en tant que Gardien de la Côte de Surfrider Europe et fini par découvrir la cause de cette pollution. Après cette alerte, un groupe d’experts fut créé pour investiguer et comprendre davantage le problème des biomédias. 10 ans plus tard, le premier rapport d’expertise sur le sujet voit le jour.
Vous aussi, vous pouvez être lanceur d’alerte
C’est grâce à un témoin que le problème a pu être soulevé et que l’association a commencé son travail pour tenter de réduire cette source de pollution. Depuis, de nombreux cas de pollution par les biomédias ont pu être repérés dans le monde : en France, mais aussi sur les côtes espagnoles, au sein même du Lac Léman ou encore jusqu’aux Etats-Unis et au Canada. Le premier cas repéré par François sur la côte basque n’était donc pas un cas isolé.
Aujourd’hui encore, l’équipe de Surfrider Europe continue son travail pour réduire la pollution due aux biomédias. Pour faire avancer les choses et devenir encore plus experte sur le sujet, elle a besoin de nouveaux témoignages. Alors, si lors d’une promenade sur la plage, vous tombez nez à nez avec un peu trop de ces petits morceaux de plastique… alertez l’association ! Remplissez ce formulaire !
Ouvrez l’œil, cela peut s’avérer utile… C’est grâce aux témoignages de pollution que l’association avance sur ses différents combats. Celui des biomédias est encore tout nouveau, et Surfrider Europe ne compte pas s’arrêter là !