Voilà maintenant 10 saisons estivales que Surfrider Europe exerce un suivi régulier de cette microalgue toxique. Ce protocole mis en place reste indispensable à la surveillance de la qualité des eaux de baignade en Méditerranée.
Un risque omniprésent
Bien que le suivi de Surfrider durant l’été 2019 n’est pas révélé de grandes proliférations d’Ostreopsis ovata, son omniprésence reste un danger pour les usagers. En effet, lors d’une promenade en paddle ou en kayak, pendant une baignade ou même en se baladant sur le littoral notamment par vent fort, on peut être en contact avec la toxine produite par Ostreopsis ovata. Très volatile, elle peut être présente dans les embruns marins. Pour les sujets les plus exposés et fragiles, ses toxines peuvent provoquer des démangeaisons et rougeurs, symptômes d’états grippaux, difficultés respiratoires. Ces derniers disparaissent généralement après quelques jours.
Cette microalgue est également nocive pour l’environnement. Sa prolifération provoque la mort des faunes et des flores contaminées par la toxine présente dans la chaine alimentaire. Sa présence sous forme de nuage étouffe également les fonds marin
Pourquoi en Méditerranée ?
Les calanques calmes et criques rocheuses sont des milieux favorables au développement d’Ostreopsis ovata. Ses efflorescences se produisent durant la saison estivale lorsque les eaux se réchauffent. Sa présence peut s’observer aussi bien en surface par des amas marrons et gélatineux ou bien sous l’eau en recouvrant les fonds d’une pellicule brune.
C’est pourquoi, depuis 2016 le suivi effectué par Surfrider s’est étendu sur les trois régions méditerranéennes Provence Alpes Côte d’Azur, Occitanie et Corse avec 7 sites de prélèvements réguliers durant l’été.
Un nouveau protocole
Durant cette dernière saison estivale, Surfrider a mis en place un nouveau protocole. Ce dernier, développé par le Laboratoire Océanographique de Villefranche-sur-Mer et réalisé en étroite collaboration avec l’Agence Régionale de Santé PACA, a pu être appliqué chaque semaine de l’été sur deux sites dans les Bouches du Rhône (à Carry-le-Rouet) et le Var (à Toulon). La particularité de ce protocole c’est l’origine des prélèvements. En effet, ne sont plus effectués uniquement sur des échantillons d’eau mais également des échantillons d’algues sur lesquelles Ostreopsis ovata se fixe.. Ce nouveau protocole permet d’obtenir une information sur la présence d’Ostreopsis ovata dans l’écosystème méditerranéen. Tous les prélèvements réalisés sur les algues durant la saison estivale 2019 ont révélé la présence de la micro-algue dans le milieu. Les concentrations, toujours faibles, ne présentaient pas de risques sanitaires.
Cet été 2019, les analyses d’eau et d’algue réalisées par Surfrider ont une nouvelle fois montré la présence régulière d’Ostreopsis ovata dans le milieu méditerranéen. Si les seuils d’alerte et de risque sanitaires n’ont pas été atteints, sa présence permanente reste inquiétante pour l’écosystème méditerranéen et les usagers du bassin.