A un mois des neuvièmes élections européennes, l’Union européenne peine à emporter l’adhésion des citoyens. Pourtant, elle reste un cadre d’action toujours aussi pertinent et nécessaire pour répondre aux problématiques environnementales. L’Union européenne s’est aussi à plusieurs reprises distinguée par des avancées significatives en faveur de l’océan.
Une directive-cadre pour la préservation du milieu marin
La protection de l’environnement et notamment de l’océan, passe au niveau européen par la Directive-cadre Stratégie pour le milieu marin (DCSMM). Adoptée en 2008, elle est le pilier environnemental de la politique maritime européenne. Cette législation établit un cadre d’action dans lequel les États membres de l’UE prennent des mesures et coopèrent pour réduire les pressions exercées sur les écosystèmes marins et atteindre un « bon état écologique » du milieu d’ici 2020.
Pour que ces objectifs soient effectivement atteints, la DCSMM requière des Etats qu’ils élaborent une stratégie (ou plan d’action) suivant plusieurs étapes. Les Etats doivent d’abord procéder à une évaluation initiale de l’état écologique de leurs eaux marines, déterminer des objectifs et des indicateurs, puis définir ce que signifie concrètement le « bon état écologique » de leurs eaux. Sur cette base, ils doivent ensuite mettre en place un programme de surveillance et enfin, un programme de mesures. La DCSMM doit ainsi permettre d’assurer la protection et la conservation des écosystèmes marins afin d’en éviter la détérioration, notamment à travers la prévention ou l’élimination des pollutions ou une réduction de la surexploitation des ressources.
Interdiction du plastique à usage unique pour 2021
Face à une invasion du plastique qui ignore les frontières des Etats, il fallait également une réponse à la hauteur. C’est ce que s’est attachée à faire l’Union européenne, certes non sans la pression exercée par Surfrider Europe et ses partenaires du mouvement Break Free From Plastic. Deux ans après les mesures de réduction de l’utilisation des sacs plastiques jetables, l’UE a ainsi décidé de bannir quelques-uns des produits plastiques à usage unique les plus polluants. A partir de 2021, les Coton-Tige, pailles, couverts ou touillettes à café en plastique qui selon la Commission européenne représentent 70% des déchets retrouvés en mer ou sur les plages, devront par conséquent disparaitre du marché. Cette mesure d’interdiction ferme largement soutenue par l’opinion publique et prise à l’échelle européenne prendra effet dans pas moins de 28 pays.
Mais un tel succès ne doit toutefois pas occulter un autre problème, celui de l’accumulation des particules microplastiques dans le milieu marin qui constitue un danger tout aussi important. Il est arrivé en tête des préoccupations exprimées par les citoyens lors de la consultation Voice for the Ocean menée par Surfrider Europe en vue des élections européennes. Des discussions sont aujourd’hui en cours au niveau des instances européennes pour mettre fin à cette pollution.
Appel à la fin des plateformes pétrolières dans les aires marines protégées
Le Parlement européen dans une résolution adoptée en janvier 2018, a souligné que la prospection ou l’exploitation pétrolière ou gazière ne devraient pas être autorisés à l’intérieur ou à proximité de zones marines protégées et des zones vulnérables à haute valeur de conservation. De quoi alimenter les discussions autour de la révision de la directive offshore attendue pour 2020. Cette directive avait été adoptée par l’Union européenne au lendemain de la catastrophe de Deepwater Horizon survenue en avril 2010 dans le golfe du Mexique à l’origine d’une marée noire dévastatrice, afin de renforcer en Europe les normes de sécurité des installations offshore.
L’enjeu environnemental dépasse les frontières nationales. C’est pourquoi développer des solutions politiques à l’échelle supranationale est une nécessité. L’Union européenne fournit à ce titre un cadre politique incontestablement pertinent avec des décisions concertées qui s’appliquent sur le territoire de 28 pays. Mais ces décisions doivent cependant s’inscrire dans une action globale cohérente et coordonnée où la voix de la société civile, et notamment des organisations de protection de l’environnement, sont prises en considération. Les Etats doivent quant à eux jouer le jeu en transposant réellement et avec ambition ce sur quoi ils s’engagent à Bruxelles. C’est pourquoi à travers les élections européennes de mai 2019 et au-delà via son programme de lobbying, Surfrider Foundation Europe entend peser sur les futures réformes européennes à Bruxelles comme auprès des Etats membres.