Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) a dévoilé ce lundi 9 août le premier rapport de son sixième cycle d’évaluation sur le changement climatique. Réalisé par 234 auteurs provenant de plus de 66 pays, il s’agit de l’analyse la plus complète et détaillée disponible à ce jour sur le climat. Et les résultats sont inquiétants.
Le bilan préoccupant du nouveau rapport du GIEC sur le climat
Le nouveau rapport d’évaluation du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) souligne le caractère indiscutable de l’impact des activités humaines sur le système climatique, qui a provoqué un réchauffement planétaire inédit. Ainsi, il est estimé que la température mondiale franchira la limite des 1,5 degrés par rapport à l’ère préindustrielle d’ici 2030.
D’autre part, le GIEC montre que l’intensité et le rythme des changements liés au climat est sans précédent. Les événements météorologiques et climatiques extrêmes tels que les vagues de chaleur et les fortes pluies sont dorénavant plus fréquents et intenses. Et certains changements sont jugés par le rapport comme étant “irréversibles pour des siècles ou des millénaires”. C’est notamment le cas de la hausse du niveau de la mer, qui pourrait atteindre 1 mètre d’ici 2100. Et ce n’est pas la seule menace liée au changement climatique qui affecte notre Planète Bleue.
Acidification, réchauffement, montée des eaux… Le rapport montre la gravité des conséquences du changement climatique sur l’Océan
L’Océan régule le système climatique, produit la moitié de l’oxygène disponible sur Terre et fournit des ressources essentielles. Pourtant, malgré son rôle crucial pour notre survie, l’Océan est particulièrement menacé aujourd’hui. En effet, les conséquences du changement climatique sur l’Océan sont multiples et ne font que s’intensifier, menaçant ainsi son fonctionnement et les écosystèmes qui l’habitent. Le rapport d’évaluation indique que l’Océan fait face à un renforcement des phénomènes de réchauffement, d’acidification, de désoxygénation, et de montée des eaux, qui sont tous reliés aux activités anthropiques.
Les populations côtières sont en première ligne des impacts du changement climatique. Comme le rappellent les scientifiques du GIEC, les zones littorales sont de plus en plus touchées par l’érosion côtière, les inondations, ainsi que les phénomènes extrêmes liés à la montée des eaux. Ces derniers peuvent dorénavant arriver chaque année d’ici la fin du siècle, au lieu d’une fois tous les cent ans.
Pour en savoir plus sur l’érosion côtière : Avis de tempête : gare aux risques côtiers, 5 janvier 2021.
Pour autant, tout n’est pas encore joué
Le constat du GIEC est sans appel : la situation climatique planétaire est très préoccupante, et les mesures déployées par les Etats sont insuffisantes pour limiter le réchauffement mondial à 2 degrés ou moins d’ici la fin du siècle. Intensifier les efforts d’atténuation à l’échelle mondiale n’a jamais été aussi urgent. La 26ème Conférence des Parties (COP26) signataires de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, prévue en novembre 2021 à Glasgow (Royaume-Uni), sera donc l’occasion pour les pays de présenter des engagements plus ambitieux, et surtout, de mettre en place des actions concrètes. L’intégration de l’Océan dans les négociations climatiques avait connu une belle avancée lors de la COP 25 à Madrid, et devra se poursuivre cette année, à la hauteur de l’ampleur des menaces dont il fait l’objet.
Pour en apprendre plus sur la reconnaissance de l’Océan dans les négociations climatiques : Cinq ans après l’Accord de Paris, le combat n’est pas fini, 11 décembre 2020.
Protéger l’Océan, et le système climatique de manière générale, doit notamment passer par la réduction drastique de nos émissions de Gaz à Effet de Serre (GES), en particulier le dioxyde de carbone (CO2) et le méthane (CH4). Chaque fraction de degré de réchauffement planétaire compte, et déterminera les impacts climatiques futurs auxquels feront face les sociétés humaines et les écosystèmes planétaires. Favoriser un transport maritime plus responsable et encourager le développement des Energies Marines Renouvelables (EMR) font partie intégrante de la solution.
La crise climatique étant multidimensionnelle, elle nécessite l’implication des décideurs politiques, mais aussi du secteur privé, des scientifiques et de la société civile toute entière. L’atlas interactif, le nouvel outil développé par le GIEC dans le rapport d’évaluation, montre que chaque région du monde est impactée par le changement climatique. Développer une approche régionale et locale permettra de mettre en place des politiques d’atténuation et d’adaptation plus efficaces et compréhensives.
Depuis plus de 30 ans, Surfrider Foundation Europe est engagé aux côtés des citoyens et des décideurs, afin de faire avancer les choses face à l’ampleur du changement climatique. Par son action locale avec ses antennes sur le terrain, et par son travail de plaidoyer et d’expertise à l’échelle nationale et européenne, Surfrider Foundation Europe est convaincu que l’évolution des consciences vers un mode de vie durable s’effectue à toutes les échelles.
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