L’année 2016 devait commencer sur de bonnes résolutions avec l’interdiction des sacs plastiques à usage unique en France. Finalement, nous avons appris que le décret d’application était reporté de trois mois. Rien d’alarmant à priori même si nous souhaitons qu’il soit appliqué au plus vite.
Pourquoi ce report ?
Contrairement à ce que nous avons pu entendre dernièrement il ne s’agit pas d’un report pour donner plus de temps aux commerçants et aux industriels. Le report est en fait dû au fait d’un « avis circonstancié de la Commission européenne demandant des précisions sur le décret ». Petit rappel du contexte : en avril 2015, les États membres de l’Union européenne ont signé un accord les engageant à réduire leur consommation de sacs plastiques à usage unique. La France a choisi de les interdire et cela a été inscrit dans la loi sur la Transition énergétique adoptée en juillet dernier. Sans rentrer dans les détails, la Commission européenne a demandé des précisions sur le litrage et ce que signifiait le terme « compostable domestiquement ».
Quels impacts ?
Si l’interdiction n’entrera en vigueur que dans trois mois, rien n’empêche les commerçants d’arrêter la distribution des sacs plastiques. Certaines communes et commerçants ont déjà pris cette initiative. De plus nous vous invitons vous aussi à refuser tout sac plastique inutile. N’attendons pas une date officielle pour adopter de bons gestes !
La question des alternatives aux sacs plastiques
Certains médias mettent souvent en avant, et à tort, l’utilisation des sacs oxo- et biodégradables comme étant des alternatives aux sacs plastiques à usage unique. Cela contribue à envoyer un message trompeur et confus aux consommateurs, laissant ainsi penser que ce type de sac n’aura pas d’incidence s’il est laissé dans la nature. De plus, il faut aussi noter que la loi et le décret ont exclu ces deux types de sacs ne les considérant pas comme des alternatives envisageables.
Aussi bien les sacs oxo- que les biodégradables ne se dégradent en effet pas complètement ni rapidement dans le milieu marin mais se décomposent en de petites particules. Rappelons que le biodégradable est une norme de biodégradabilité en milieu industriel et donc ne se dégrade pas dans un compost que nous pourrions avoir chez nous et encore moins dans la nature et le milieu aquatique.
Changer pour des sacs biodégradables n’aidera donc pas à réduire le nombre de sacs qui se retrouveront dans l’environnement. Plutôt que d’envisager de nouveaux matériaux nous préconisons avant tout de se tourner vers des sacs réutilisables comme des cabas ou des tote bags.
La campagne Ban the Bag continue
Même si plusieurs États membres de l’Union européenne comme la France et l’Italie se sont déjà engagés dans la voie de l’interdiction des sacs plastiques, beaucoup reste à faire au niveau européen. La mobilisation autour de la campagne Ban the Bag, que nous avons lancé en 2014, est toujours et plus que jamais d’actualité !
Nous comptons sur vous pour continuer à diffuser la campagne et accompagner les communes européennes et les commerçants dans une transition vers l’interdiction des sacs plastiques. A ce jour plus de 35 villes européennes se sont engagées.
La Belgique a elle aussi franchi le pas en annonçant l’adoption d’un décret visant l’interdiction des sacs plastiques jetables au courant de ce début d’année 2016.
Léa Daulan, Rédactrice environnement