Au-delà des ravages qu’elle engendre sur la santé humaine, l’industrie du tabac laisse également dans son sillage une empreinte écologique désastreuse.
Tout au long de son cycle de vie, depuis la déforestation jusqu’à la pollution des sols et de l’eau, elle porte atteinte aux écosystèmes qui nous entourent. Il est temps de mettre en lumière cette réalité alarmante que vous ignorez peut-être !
Les mégots : des bombes écotoxiques
Chaque année 4500 milliards de mégots sont jetés par terre. Résultat : le mégot est le premier déchet que l’on retrouve en ville, aux abords des cours d’eau et sur les plage. Il est notamment le déchet le plus fréquemment ramassés durant les collectes organisées dans le cadre des Initiaves Océanes (plus de 2 400 000 mégots ramassés en 2022). C’est un véritable fléau environnemental avec une double pollution à la fois plastique, liée au filtre en acétate de cellulose, et chimique, en raison des substances toxiques présentes dans le tabac.
Présents en quantité démesurée dans l’Océan, ces mégots vont, au contact de l’eau, se dégrader en micro et nano particules de plastique, relachant alors les 7000 substances chimiques toxiques qu’ils contiennent telles que la nicotine, l’arsenic, le mercure, l’ammoniaque ou le plomb. La seule nicotine des mégots, libérée en 24H, peut contaminer jusqu’à 1000L d’eau ! Ces polluants vont directement impacter les écosystèmes marins : des études révèlent que les rejets des mégots peuvent inhiber le développement des plantes aquatiques et libérer suffisamment de toxines pour entraîner un taux de mortalité de 50 % chez les poissons dans les 96 heures.
Une collecte des mégots obligatoire qui ouvre la porte au greenwashing
Pour lutter contre la pollution par les mégots, l’Union européenne a adopté, en 2019, dans le cadre de la directive sur les produits plastiques à usage unique, des mesures relatives à l’extension de la Responsabilité Elargie du Producteur (REP). En application du principe pollueur payeur, les producteurs de tabac doivent être contraints de couvrir les coûts liés au nettoyage, à la collecte, au transport et au traitement des mégots de cigarettes. Ils sont également tenus de prendre en charge les coûts liés aux différentes campagnes de sensibilisation (contre le tabac) mises en place.
Malheureusement, si de telles actions semblent aller dans le bon sens en apparence, il n’en reste pas moins que les cigarettiers les utilisent pour redorer leur blason et faire croire à un engagement environnemental de l’industrie du tabac.
Mais surtout, ce dispositif leur permet de renouer avec les pouvoirs publics ce qui est contraire à l’accord international de l’OMS de lutte antitabac qui interdit toute influence de l’industrie dans la politique.
Les « puff », ou quand l’industrie du tabac rivalise d’ingéniosité pour détruire l’environnement
Composés de plastique et de batteries au lithium, : les cigarettes électroniques jetables ou “puff” sont de nouveaux déchets venant s’ajouter aux mégots. Ces nouveaux produits, créent par l’industrie du tabac pour séduire les plus jeunes grâce à un prix défiant toute concurrence et des goûts à faire palir de jalousie les Chupa Chups, se retrouvent déjà dans l’environnement, entrainant alors des conséquences désastreuses.
Ces dispositifs rejoignent les plus de 50 millions de tonnes déchets électriques et électroniques produits dans le monde. Ces déchets constituent d’ailleurs, selon les Nation Unies, la première source de pollution. Les batteries, qui ont déjà nécessité beaucoup d’eau pour l’extraction du lithium, entrainent, lorsqu’elles finissent dans l’environnement, la fuite de métaux lourds (tels que le mercure, le plomb ou le brome), d’acide et de nicotine causant des effets néfastes sur la santé des écosystèmes.
Au-delà même de la pollution chimique qu’elles engendrent, et parce qu’elles sont à usage unique et non recyclable (les batteries étant directement moulées dans le plastique), ces cigarettes électroniques jetables contribuent à la pollution plastique globale.
L’industrie du tabac doit être tenue responsable de son impact
Malgré les conséquences désastreuses de ses activités sur la planète et l’écotoxicité de ses produits, l’industrie du tabac bénéficie d’une image socialement acceptable de la part de l’opinion publique et des institutions en se prévalant d’actions environnementales positives à grand renfort de labels RSE.
Face à ce constat nous appelons, avec l’Alliance Contre le Tabac Française à :
– Inscrire dans le droit de l’Union européenne l’interdiction pour l’industrie du tabac de promouvoir auprès du public des activités de responsabilité environnementale
– Interdire la cigarette électronique jetable du type Puff
#STOPCIGARETTESPOLLUTION
L’industrie du tabac tue aussi l’environnement.
Soyez conscient des réels impacts de l’industrie du tabac, et aidez-nous à préserver l’océan en ne jetant aucun mégots ou produits du tabac dans l’environnement.
Pour en savoir plus : Consultez notre communiqué de presse
Pour arrêter de fumer : https://www.tabac-info-service.fr/ ou par téléphone au 39 89