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« Les océans se sont transformés en soupe de plastique. »

Le camion plein des déchets ramassés dans la décharge sauvage. Crédit: Aines Arizmendi

Les déchets aquatiques proviennent, à 80%, de l’intérieur des terres et sont ensuite transportés par la pluie, le vent et les cours d’eau jusque dans les mers et les océans. Parmi les déchets aquatiques retrouvés sur les plages, 70 à 90 % sont en plastique*. En réponse à ce fléau, Surfrider Foundation a lancé la campagne Rise Above Plastics**, campagne de sensibilisation pour la réduction des plastiques à usage unique. Le but ? Informer et mobiliser les citoyens pour agir contre un problème environnemental global. A seulement deux semaines du lancement de la 18e édition des Initiatives Océanes, Bill Hickman, Coordinateur du programme « Rise Above Plastics » chez Surfrider Foundation, nous accorde une interview exclusive analysant les zones de blocages liées au plastique.

Surfrider Foundation Europe Quel constat faites-vous sur les déchets plastique ?

Bill HickmanDe nos jours, les océans se sont transformés en « soupe de plastique » à un niveau alarmant. Dans les années 1970, il y avait environ 80-90% des déchets maritimes qui venaient des activités maritimes et maintenant, l’estimation est que 60-80% des déchets maritimes viennent des terres. Cela pourrait même être appelé « pollution plastique » tant la majorité des déchets maritimes sont des déchets plastique.

SFE – Selon vous, où se situent les zones de blocages liées au plastique ?

BH Si l’origine des pollutions plastiques se situe sur la terre, nous devons l’affronter sur la terre. Les réductions des plastiques tels que les sacs plastique, les boîtes de nourriture en polystyrène, etc., sont progressivement bannis, ce qui représente un premier pas pour réduire les déchets. Nous devons porter un regard plus attentif sur des concepts tels que la responsabilité du producteur et les villes « zéro-déchet » pour traiter pleinement le problème. Les groupes industriels pensent souvent que le recyclage est la solution de nos pollutions plastique, mais ce n’est pas aussi simple. En effet, bien que recycler puisse être une bonne chose pour le papier, les métaux et certains types de plastiques (comme les bouteilles PET), les sacs plastique et le polystyrène ne sont que très rarement recyclés du fait de la difficulté de le faire et du manque de profits liés à ce recyclage.

SFE – Quelle(s) préconisation(s) majeure(s) souhaiteriez-vous voir se mettre en place pour avoir une mer plus propre, dans le futur ?

BHNous devons trouver les moyens d’utiliser moins de plastique au lieu de trouver des façons originales de traiter le plastique pour contribuer à la protection de l’environnement maritime.

Propos recueillis par Pierre-Emmanuel Franco, Chargé de mission « Patrimoine et Vagues » chez Surfrider Foundation.

Léa Arrizabalaga, Rédactrice environnement

Rise Above Plastics est une campagne de sensibilisation sur le plastique à usage unique, articulée autour de trois objectifs : la réduction des rejets de déchets plastique dans les océans, les mers et sur le littoral ; la responsabilisation des citoyens quant à leur « éco-comportement » au quotidien ; une réflexion commune sur nos modes de consommation.

Les Initiatives Océanes (IO) auront lieu du 21 au 24 mars 2013, partout en Europe et dans le monde. L’objectif de cet événement éco-citoyen est de réduire la production et la consommation de déchets plastique dans les milieux marin et aquatique. En 2012, cet événement a mobilisé 50000 participants sur 1230 nettoyages de plages, lacs et rivières. Voulant préparer cette 18e édition de manière innovante, Surfrider Foundation Europe met à la disposition des bénévoles de nouveaux outils pédagogiques et de lobbying

* source, Marine Litter : A global Challenge, UNEP.

** Réduisons notre empreinte plastique.