Mise à jour le 18 avril 2016, au lendemain du référendum : Même si une majorité des italiens semble avoir répondu « oui » à la limitation des puits de pétrole offshore aux larges de leurs côtes, leur vote ne sera pas pris en compte. En effet, seulement un peu plus de 30% des citoyens se sont rendus aux urnes, pourcentage inférieur aux 50 % requis pour atteindre le quorum et rendre ce référendum valide. Le résultat, quel qu’il soit, est donc déclaré nul et le gouvernement continuera de mener sa politique vis à vis des exploitations offshore comme il l’entend.
Le 17 avril prochain, les italiens seront appelés à voter en faveur ou non des puits de pétrole offshore à moins de 12 kilomètres de leurs côtes. A l’initiative de ce référendum, neuf régions côtières italiennes concernées par ces plateformes pétrolières dénoncent les conséquences environnementales de ces activités.
Une initiative citoyenne
Soutenus par les organisation écologistes locales, les citoyens de ces neufs régions côtières italiennes ont exigé un référendum. Ce référendum d’initiative populaire questionnera donc les citoyens sur l’avenir qu’ils souhaitent donner à l’industrie pétrolière italienne. A savoir si les plateformes pétrolière au large de l’Italie doivent êtres exploitées jusqu’à leur épuisement, comme le veut une nouvelle législation adoptée par le gouvernement de Matteo Renzi en 2015, ou si leur exploitation doit prendre fin. Encore une fois, ce sont les citoyens qui prennent les devants et sont moteurs d’une protection écologique plus attentive.
Quels enjeux
92 des 135 plateformes pétrolières italiennes sont concernées par le référendum. Si les italiens votent oui, ces 92 plateformes devront toutes cesser leurs activités d’ici quelques années. Ce référendum représente un tournant dans la politique environnementale italienne et pourrait marquer la fin d’une bonne partie de l’extraction d’hydrocarbures dans les eaux de la péninsule.
Ce référendum fait également écho à un scandale à propos de liens étroits entre le gouvernement italien et l’industrie pétrolière. Il semblerait en effet que l’amendement adopté il y a peu par la ministre italienne du développement économique, Federica Guidi, soit fait « sur mesure » pour débloquer un projet pétrolier du géant Total, contre l’avis des principaux décideurs locaux.
À l’approche d’un référendum sur le pétrole offshore en Italie, les liens entre une ministre et #Total font scandale https://t.co/UnxvSm6vJB
— Obs. Multinationales (@transnationales) April 4, 2016
L’activité pétrolière offshore dans le bassin méditerranéen vit un grand tournant en ce début d’année 2016 avec à la fois ce référendum en Italie ainsi que l’annonce récente de la ministre française de l’écologie qui a indiqué la fin de l’exploitation des hydrocarbures dans les eaux territoriales françaises méditerranéennes. Alors, bientôt la fin des gisements pétroliers et gaziers offshore en Méditerranée ? C’est en tout cas ce que nous espérons !
Léa Daulan, Rédactrice environnement