L’été 2016 est synonyme d’un nouveau combat Gardiens de la Côte pour la sauvegarde de notre patrimoine naturel. Cette fois-ci ce sont les côtes portugaises qui sont menacées par les compagnies pétrolières toujours plus voraces. Si nous restons les bras croisés, l’Algarve pourrait bien subir les conséquences catastrophiques tant pour l’environnement que l’économie et la société de futur forages offshore. Ensemble, luttons pour que le pétrole et le gaz naturel restent dans nos sols !
© actu environnement
Le contexte de la lutte
L’Algarve, région dans le sud du Portugal, accueille chaque année près de 12 millions de touristes du monde entier. Ils sont attirés par sa côte magnifique parsemée de criques et de falaises, qui est d’ailleurs protégée à 40%. Le tourisme développe 60% des emplois et représente ainsi l’activité la plus importante de la région. Pourtant, le gouvernement Portugais a donné son aval pour l’exploration de réserves de pétrole et de gaz au large de l’Algarve.
Ainsi, Eni, Galp, Protfuel, Repsol et Partex, les compagnies pétrolières et gazinières présentes, se sont vues attribuer 8 sites d’exploration dont deux sur terre et six en mer. Le commencement des projets de forages est prévu pour début 2020.
© L’orient le jour
Quels impacts ces activités vont-elles avoir ?
Conséquences environnementales
La phase initiale de l’exploitation de ressources de gaz et de pétrole est la prospection sismique. Les compagnies projettent des « tirs », soit par jet d’air comprimé soit par ondes sonores, ayant des effets variables sur la faune aquatique. Allant de la pollution sonore à la perte temporaire ou permanente de la capacité auditive et de vision, lésion au niveau de certains tissus et/ou poumons, hémorragie et aussi paralysie, et cela dans un rayon d’environ 10 mètres autour de la zone de prospection. Une réduction de captures de poissons de 70 % dans l’aire de tir et de 50 %, sur l’ensemble de la zone étudiée a été notamment observé en Norvège.
Les rejets et déchets toxiques liés à ce type d’industrie finissent généralement dans l’eau ce qui provoque des dommages physiques irréversibles pour les mammifères marins comme l’altération des organes filtrant et respiratoires ainsi que des cancers. Pareillement, le risque de marée noire est conséquent et provoquera la pollution et destruction à la fois des sédiments marins, de la faune environnante et des écosystèmes côtiers.
Conséquences économiques et sociales
Il paraît évident que les emplois liés au tourisme et à la pêche seront mis en péril puisqu’ils dépendent largement de la qualité des eaux. Les pêcheurs subiront également une réduction des prises de par l’accès limité à certaines zones durant les études sismiques, les forages exploratoires et l’exploitation, ainsi que la dispersion des poissons. La perte d’emplois et de revenu pourrait devenir une réalité économique pour la région qui aura un impact sur la qualité de vie des habitants locaux. L’exploitation des énergies fossiles exacerbe le changement climatique par la production de CO2 (dioxyde de carbone) et de CH4 (méthane) – les effets du réchauffement se font ressentir dès à présent et cela pour des générations.
© le parisien
L’action de Surfrider
Surfrier Foundation Europe a décidé de mener un combat Gardiens de la Côte au vu de la gravité de la situation. Les quatre antennes Portugaises – à savoir, Surfrider Porto, Surfrider Azores, Surfrider Ericeira et Surfrider Lisboa – se mobilisent avec nous en relayant notre position au niveau local pour mener à bien ce combat. Dans la même optique, nous avons rejoins la plateforme PALP (Plataforma Algarve Livre de Petroleo) qui regroupe et mobilise un ensemble d’associations positionnées contre ces forages de pétrole et de gaz.
© Algarve sans pétrole
Les projets de forages au Portugal ne sont que des exemples de ce qui se passent tous les jours dans le monde. Sous nos yeux ou non, avec l’accord des gouvernements, les multinationales polluent la terre, l’eau et l’air. Voulons-nous prendre le risque d’une autre catastrophe – marée noire, explosion de gaz, incendie d’hydrocarbures ou encore rupture d’oléoducs ? Souhaitons-nous continuer de cautionner la dégradation de notre planète ? Nous avons répondu non et allons tout faire pour empêcher ces nouveaux projets. Montrons à l’industrie et aux gouvernements que nous voulons une transition énergétique, disons stop aux énergies fossiles !
Laura Anty, Rédactrice Environnement