Alors que les recherches faites à ce jour portaient sur la quantité de plastique présent dans l’Océan, une étude Suédoise démontre désormais les effets tant comportementaux que physiques de ce fléau sur les poissons en mer Baltique. Ceux-ci deviendraient plus petits et plus bêtes. Ces résultats alarmants prouvent une fois de plus qu’il faut continuer notre combat contre les déchets aquatiques.
La mer Baltique, écosystème fragile
La mer Baltique est une petite mer voisine à l’Océan Atlantique, semi-fermée et peu profonde (environ 55 mètres) et sachant qu’il faut en moyenne 30 ans pour que le renouvellement des masses aquatiques se fasse, elle peut-être considérée comme étant un lac. La mer Baltique est donc particulièrement sensible à la pollution dans la mesure où l’eau n’est pas régénérée de façon permanente. De plus, ses basses températures et la surface glacière empêchent les produits chimiques de se dégrader rapidement.
Vous pensez vraiment que les déchets viennent de l’Océan ?
Le plastique va t-il remplacer le plancton ?
Il est prédit qu’il y aura plus de plastique que de poissons en 2050. Ainsi, à cause de l’exposition des animaux marins à ce problème, des conséquences se font de plus en plus ressentir – par exemple, les jeunes perches deviennent plus petites, plus lentes et plus accessibles aux prédateurs.
L’étude concernant les effets des déchets plastiques sur les animaux démontre que la concentration des particules de micro plastique (de 90 micromètres) empêche l’éclosion des oeufs, diminue le taux de croissance et perturbe les préférences alimentaires et les comportements de base des larves de perches européennes. De la même façon, les individus exposés aux micro-plastiques ne répondent pas aux signes olfactifs renseignant sur la présence d’un prédateur, ce qui augmente leur taux de mort par prédateurs.
Ainsi, le bilan de l’étude prouve que les particules de micro-plastiques ont un impact tant chimique que physique sur la performance et le développement des larves de poissons. Un résultat étonnant révèle que le plastique modifie les préférences alimentaires de la faune marine. Bien qu’ils aient accès à des planctons, les poissons préfèrent se tourner vers le plastique.
Conséquences alarmantes
En absence de plastique, environ 96% des oeufs éclosent avec succès contre 81% pour ceux exposés à des quantités importantes. Un scientifique de l’Université suédoise d’Uppsala a spécifié que ces derniers sont même « plus petits, plus lents et plus bêtes » et surtout sont une proie facile. Ainsi, cela engendre le déclin des espèces.
Ces observations en addition à la surpêche ont des conséquences directes sur les revenues et la sécurité alimentaire des pêcheurs et la survie de l’éco-système marin. La FAO rappelle qu’« il est urgent de rétablir les stocks appauvris et d’éviter l’épuisement des stocks encore sains en diminuant significativement ou en suspendant temporairement la pêche dans les pêcheries surexploitées ».
La mer Baltique peut être considérée comme un exemple pour l’étude des conséquences des micro-plastiques sur les poissons. Bien que les conditions soient particulières (taux de renouvellement des eaux peu fréquent), il y a fort à parier que de mêmes effets se font ressentir à plus grande échelle sur d’autres espèces marines.
L’interdiction des microbilles plastique et des cotons tiges (loi biodiversité) est une importante avancée mais ne marque pas la fin du combat contre les déchets aquatiques. En tant que citoyen, notre rôle est de limiter l’usage de plastique (emballages, poches, etc.) de trier et recycler nos déchets (avoir un compost c’est réduire de 40% le contenu de nos poubelles), de faire attention à ce que l’on mange et de sensibiliser à notre tour notre entourage !
Laura Anty, Rédactrice Environnement