Alors que l’urgence écologique est plus que jamais présente et visible, la Mairie de Saint-Sebastien ne semble toujours pas s’en rendre compte. Cette dernière vient en effet d’accepter la modification du Plan Local d’Urbanisme (PLU) du Mont Atondegi afin d’y construire un nouveau surfpark. Supposant l’artificialisation d’un terrain de 9 hectares à seulement 5 kilomètres de l’océan et des spots de surf naturels, ce projet aurait des conséquences écologiques désastreuses contre laquelle le collectif ANTONDEGI BERDEA-OLATUAK ITSASOAN a décidé de lutter. Surfrider Europe et Surfrider Espagne se sont, bien sûr, joints au combat de ces Coastal Defenders, pour y mettre fin le plus rapidement possible.
Un nouveau projet de surfpark aux conséquences écologiques désastreuses
Après que son projet de construire un bassin artificiel à 1,5 kilomètres des meilleurs spots du Pays basque français ait été abandonné en décembre 2020, c’est à quelques kilomètres, de l’autre côté de la frontière, que l’entreprise Wavegarden s’est mise en tête de construire une nouvelle piscine à vagues artificielles. La modification du PLU a en effet été votée pour l’aménagement d’une zone de loisir sur le mont Antondegi, l’un des derniers bastions naturels de la ville espagnole.
Ce projet conduirait, dès lors, à l’artificialisation de 9 hectares de sols aujourd’hui naturels et agricoles, ainsi qu’à la consommation de quantités d’eau et d’énergies aux implications environnementales certaines : perturbation des écosystèmes, perte de biodiversité, destruction de riches espaces verts abritant notamment des espèces d’oiseaux en voie d’extinction, augmentation des risques d’inondations dues à la mauvaise infiltration de l’eau dans les sols artificialisés et bétonnés, épuisement des ressources naturelles… Autant de phénomènes accélérant les effets du réchauffement climatique et accroissant notre vulnérabilité à son égard, au bénéfice d’un simple projet économique et de loisir.
Les Coastal Defenders engagés dans la lutte
A plusieurs reprises déjà, Surfrider Europe s’est prononcée contre le développement des surfparks, particulièrement préoccupant au vu de l’urgence climatique actuelle. Cette fois encore, l’association réaffirme son opposition et rejoint la lutte engagée à Saint-Sébastien par le collectif ANTONDEGI BERDEA-OLATUAK ITSASOAN. Aux côtés du groupe environnemental Eguzki, du mouvement contre le changement climatique Fridays for Future, de la plateforme Bizilagunekin, des associations Haritzalde, Parkea Bizirik et Itsas Enara, les Surfrider Coastal Defenders se donnent tous les moyens pour mettre un terme à ce projet absurde, ne répondant aucunement à l’intérêt général des citoyens, ni même à celui des surfeurs basques n’ayant jamais plaidé pour la construction d’une telle infrastructure.
Ainsi, en faisant pression sur les pouvoirs publics de Saint-Sébastien, propriétaires du terrain, nos Coastal Defenders cherchent, dans un premier temps, à ce que soit requalifié, comme zone non-aménageable, le site d’Antondegi. Cette nouvelle rectification du PLU serait alors un premier pas vers la défense de ce site en tant qu’espace naturel protégé. Elle permettrait, dès lors, d’empêcher la construction d’un tel bassin artificiel et d’éviter l’implantation de tout projet d’aménagement ne répondant pas aux engagements européens et internationaux en matière de changement climatique et de protection de la biodiversité, notamment définis au sein de l’Agenda 2030.
Tant que les projets de surfparks se développeront, la lutte continuera
Ce combat, auquel participent activement les Coastal Defenders, est un moyen, pour Surfrider Europe, d’affirmer de nouveau sa position quant aux surfparks. Notre association est née d’une communauté de surfeurs soucieux de protéger l’Océan comme terrain de jeu. Or, le développement de ces nouvelles piscines à vagues, artificialisant les sols le long des littoraux et utilisant les ressources, contribuent à accroître la vulnérabilité des écosystèmes marins et de ce même terrain de jeu. En luttant contre tout nouveau projet de ce type, privilégions les enjeux environnementaux aux enjeux économiques et engageons-nous véritablement pour un modèle sociétal plus sobre.