Quelques mois après l’adoption de mesures concrètes et ambitieuses telles que la loi anti-gaspillage et économie circulaire en février dernier, la France semble aujourd’hui se faire plus discrète quant à son engagement envers l’environnement sur la question du plastique. En effet, contrairement à la majorité de ses partenaires européens, la France présente un positionnement étonnamment attentiste quant à un traité international sur le plastique. Surfrider Europe, au nom de plusieurs ONGs environnementales, s’adresse directement au gouvernement dans une lettre demandant une prise de position forte.
Le gouvernement français en retrait
Du 22 au 26 février 2021 se tiendra la cinquième session de l’Assemblée des Nations Unies pour l’environnement. A l’agenda, la possibilité de lancer l’élaboration d’un traité mondial sur les matières plastiques, via la création d’un comité de négociation intergouvernemental. Habituellement leader en la matière, le gouvernement français serait cette fois plutôt en marge, ne souhaitant pas que la Commission européenne fasse valoir un positionnement ambitieux sur le sujet.
Un sujet au cœur des préoccupations des Français
La Convention Citoyenne sur le Climat a exprimé ces derniers mois pourtant la préoccupation importante que représente la protection de l’environnement, et notamment la pollution plastique, pour les citoyens français. Lors du sommet du G7 qui se tenait à Biarritz en août 2019, le Président de la République lui-même faisait part de sa volonté de positionner la France comme leader dans la protection de l’environnement.
Pourtant, aujourd’hui, alors que la production mondiale de plastique ne cesse d’augmenter (si rien ne change, une augmentation de 40% est prévue d’ici 2030), la France adopte un positionnement incohérent puisqu’elle ne souhaite pas donner un mandat clair à la Commission Européenne pour jouer ce rôle de leader dans la préparation d’un nouvel instrument global pour traiter la question des plastiques.
Soutenir de manière concrète la lutte contre le plastique
Si de nombreux accords existent déjà, les mesures prises pour lutter contre la pollution plastique à l’échelle mondiale restent insuffisantes. C’est pourquoi Surfrider Europe, au nom des ONGs CIEL, EIA, France Nature Environnement, WWF France et Zero Waste France, demande au gouvernement d’affirmer sa position en faveur d’un traité international sur le plastique.
Le collectif d’associations propose notamment quatre piliers d’action sur lesquels ce nouvel accord mondial doit, à son sens, reposer :
– La réduction à la source de la pollution par les plastiques, en fixant des objectifs de réduction, et en imposant l’élaboration de plans d’action nationaux et des obligations de rapport et de surveillance ;
– La mise en place de mesures de coordination, pour une architecture globale coordonnée, de façon à ce que les actions de lutte contre la pollution plastique déjà entreprises par d’autres forums internationaux et régionaux soient complémentaires et alignées ;
– Le partage de connaissance et l’aide technique, en particulier en matière d’évaluations techniques, scientifiques et socio-économiques ;
– La fourniture d’un soutien financier aux pays en développement qui en ont le plus besoin pour le respect de leurs engagements et la mise en place de solutions financées de manière durable.
Alors que la pollution de notre environnement et de nos mers par le plastique s’accentue, Surfrider Europe souhaite rappeler que protéger l’Océan et ses ressources contribue à protéger le monde dans son ensemble. Pour cela, l’engagement environnemental du gouvernement et le leadership de la France sur le sujet sont plus que nécessaire.