Communiqué de presse, 12 décembre 2015
Après 14 jours de négociations intenses à l’occasion de la Conférence Climat COP 21, l’accord de Paris, dans sa version définitive, a finalement été publié samedi dernier. Il conclut des mois de discussions entre les 195 Etats parties à la Convention Cadre sur le Changement climatique pour trouver un accord international à partir de 2020 pour contenir le réchauffement climatique. L’accord adopté samedi et qui doit encore être signé puis ratifié par les Etats pose des bases claires post 2020 pour les renégociations même s’il reste le reflet d’une vision encore court-termiste des Etats avec des objectifs de long terme qui restent encore insatisfaisants au vu de l’urgence climatique.
Un accord qui voit apparaître pour la première fois l’océan mais qui exempte de toute obligation le transport maritime
« Le terme Océan figure pour la première fois dans le Préambule d’un tel accord », se réjouit Antidia Citores, Responsable du Lobbying et Contentieux chez Surfrider Foundation Europe. « Il est inacceptable néanmoins que le transport maritime ne figure pas dans le texte alors qu’il avait été intégré aux premières versions du brouillon de l’accord. Les Etats ont raté ici une occasion unique d’envoyer un signal fort à ce secteur qui figure parmi les grands pollueurs de demain qui représentera jusqu’à 17% des émissions de gaz à effet de serre en 2050 s’il n’est pas régulé. C’est d’autant plus regrettable que de nombreuses représentations d’armateurs au niveau national, européen ou encore international mais aussi l’Union européenne et les ONG de protection de l’environnement se sont publiquement exprimées en faveur de cette inclusion. »
Un travail de longue haleine mené par Surfrider et la Plateforme Océan et Climat
L’inclusion de l’océan dans le texte de Paris intervient après six mois d’itinérance et d’évènements visant à informer et mobiliser sur les enjeux Océan et Climat en Europe via le Surfrider Campus Tour 21 de l’association, qui s’est achevé par l’étape ultime du Bourget. Au programme du tour qui a sillonné l’Europe : la projection de films et de la web série Climax lancée par l’association, l’organisation de conférences, de débats, des animations de stands, des plateaux télévisés, un festival alliant musique, art et environnement ou encore des simulations de négociations avec des jeunes de tous horizons.
L’apparition de l’océan dans le texte et sa mise à l’agenda des négociations est l’aboutissement des efforts conjoints, notamment en termes de plaidoyer, de la Communauté scientifique, de la société civile, du monde de l’entreprise et des Institutions réunis au sein de la Plateforme Océan et Climat. Cette plateforme lancée en juin 2014 par Surfrider Foundation Europe et ses partenaires n’a cessé depuis d’informer, de communiquer, de mobiliser le grand public et les décideurs sur le rôle clé joué par l’Océan dans la machine climatique et sur les impacts qu’il subit. Pas moins de cinq journées sur le site même des négociations et à Paris ont ainsi mis à l’honneur l’Océan en interaction avec le Climat.
Au-delà, « c’est au quotidien que Surfrider Foundation Europe agit pour la protection de l’Océan et l’enjeu du climat est un de nos axes majeurs d’action » précise Antidia Citores. « Malgré notre immense déception de voir une fois encore le transport maritime échapper à l’effort global de réduction des émissions de gaz à effet de serre, nous pouvons être fier d’avoir contribué à mettre l’Océan sur la table des négociations climatiques, et ce n’est que le début » souligne Antidia Citores.
L’après Paris en ligne de mire
« Nous devons maintenant préparer le prochain rendez-vous des parties, la COP 22 qui se tiendra au Maroc. L’océan doit désormais être à l’agenda de toutes les COP. En ce sens, nous poursuivons nos efforts avec Monaco et la plateforme Océan et Climat pour obtenir un rapport du GIEC exclusivement consacré aux océans » conclut Antidia Citores.
Revivez les moments forts de la COP 21 au travers de notre journal de bord