Avec le programme Gardiens de la Côte, les citoyens s’engagent concrètement pour la préservation du littoral et de l’océan. Régulièrement, Surfrider vous propose de faire le point sur les combats d’actualité de Gardiens de la Côte. De Dollemard à Biarritz en passant par Capbreton, panorama de combats qui requièrent la vigilance de Surfrider quant aux risques environnementaux et aux conflits d’usage.
- Aménagement de la plage de Marbella à Biarritz : un conflit d’usage emblématique
Dans une optique de protection du littoral et de limitation du recul du trait de côte, la mairie de Biarritz porte actuellement un projet d’aménagement de la plage de Marbella. Ce projet suscite depuis le mois de juin une levée de boucliers car il prévoyait dans sa mouture initiale un aménagement invasif, réduisant notamment la surface de la plage par son enrochement. Si l’objectif louable de la mairie, en cohérence avec les objectifs de la communauté de communes, est de protéger le littoral, ce type de projet de promenade touristique fait peser un risque sur le spot de surf. L’expérience tendrait en effet à craindre un effet négatif sur l’ensablement pouvant conduire à terme, à la disparation de la plage de Marbella.
Vigilante quant aux risques pesant sur les enjeux supportés par le site (économiques, touristiques, sportifs), Surfrider Foundation Europe s’est rapprochée de la mairie pour avoir accès aux plans du projet et pouvoir ainsi évaluer les enjeux pris en compte. Sous la pression des deux collectifs de citoyens Sauvons Marbella et SOS Biarritz et de Surfrider Europe, la ville de Biarritz a récemment amendé le projet initial. Cette nouvelle version du projet permettrait a priori de préserver la plage et la vague. Elle sera présentée aux services de l’Etat et entraîne le report de l’enquête publique à janvier-février 2018.
Si ces derniers échanges témoignent de l’enclenchement d’un processus de dialogue, Surfrider souligne que la faisabilité du projet reste encore à confirmer. Par ailleurs, Surfrider n’a pas été conviée à la réunion de présentation du nouveau projet organisée le 7 août dernier. Le projet nous a néanmoins été présenté le lendemain en comité restreint, en présence du maire et du Directeur Générale des Services. Nous en remercions la mairie mais nous étonnons encore de ne pas avoir pu participer à la réunion collective du 7 août, celle-ci étant sur invitation uniquement.
Le cas spécifique d’aménagement de la plage de Marbella sur la Côte basque française est symptomatique d’une problématique de plus en plus récurrente. Du fait de sa situation géographique et de son agrément au titre de la défense des usagers et de la protection de l’environnement, Surfrider Europe via son antenne locale et le programme Gardiens de la Côte, demande à être associée aux futures discussions sur le projet. La mairie de Biarritz doit continuer le processus de concertation et associer un maximum d’acteurs à la conception du nouveau projet. Une position de dialogue ouvert et bienveillant qui est la nôtre sur l’ensemble du territoire européen.
Consulter le Communiqué de presse diffusé par Surfrider Europe le 3 Août 2017.
- La décharge de Dollemard : il est plus que temps d’agir !
Pollution sur la plage en lien avec la décharge de Dollemard
Pendant près de 50 ans, des tonnes de déchets ont été déversées du haut des falaises du plateau de Dollemard, au Nord de la ville du Havre. Après un effondrement en 1998, d’importantes quantités de déchets se sont retrouvées sur les plages. Aujourd’hui, le problème est loin d’être résolu : à chaque marée, l’érosion relâche des déchets plastique, polystyrène et autres macro-déchets dans l’océan. De nombreuses photos et vidéos permettent de se rendre compte de l’ampleur de la catastrophe.
Surfrider s’alarme des risques qui pèsent sur l’écosystème et la biodiversité locale. En effet, le site fait partie intégrante de la zone Natura 2000 « littoral cauchois » et les falaises de Dollemard sont répertoriées dans le Plan Local d’Urbanisme (PLU) de la Ville du Havre comme « sites naturels remarquables ». A de nombreuses reprises, notre Gardien a tiré la sonnette d’alarme en alertant sur ce désastre environnemental. Des actions de nettoyage de plage de Saint Jouin Bruneval et de sensibilisation sur les déchets plastique ont été menées. La constitution d’un groupe de réflexion avec l’association Ecologie Pour Le Havre (EPLH) est également à l’étude afin de trouver une solution pour dépolluer le site.
Devant la complexité du problème, Surfrider Foundation Europe a demandé à participer aux réflexions menées sur place avec les élus, les structures administratives et associations locales. Après maintes tentatives avortées, il est temps de trouver une solution pour dépolluer durablement les falaises de Dollemard !
Plus d’infos sur Dollemard sur le site GDC.
https://www.youtube.com/watch?v=b8afTtZP0K8
- La pêche au bar : une pratique qui met en danger les usagers…et le littoral !
Dans les Landes, un conflit oppose pratiquants d’activités nautiques et pêcheurs professionnels depuis plusieurs années. Deux navires de pêche font régulièrement parler d’eux : le « Puma » pour la zone d’Arcachon et le « Chipiron » pour la zone de Capbreton. La technique de pêche utilisée par ces 2 navires met en danger le littoral et les surfeurs qui peuvent se retrouver encerclés par les filets. En effet, alors qu’une extrémité du filet est déposée sur le patin de sable de la baïne, les navires dessinent une spirale à très grande vitesse (à plus de 15 ou 20 noeuds, bafouant la limitation de la vitesse à 5 noeuds dans la bande marine littorale des 300 mètres) pour surprendre le poisson et le piéger… au même titre que les usagers, nageurs ou surfeurs, qui passeraient par-là.
Non seulement, cette technique est dangereuse et illégale mais elle a aussi un impact dévastateur sur le milieu aquatique. Cette technique de pêche « agressive » ne laisse pas le temps à la ressource de se régénérer. Elle provoque également des nuisances physiques (bruits, odeurs) et environnementales qui ont fait l’objet de plusieurs plaintes et mains-courantes par les stations balnéaires ainsi que par la Fédération de Surf. De nombreuses démarches restées à ce jour sans réponse…
Face à cette nouvelle menace et surtout, face à l’immobilisme général des institutions et des autorités compétentes, notre Gardien a lancé une pétition et alerté les médias sur cette problématique encore trop peu connue. Des maîtres-nageurs ont également été sensibilisés et certains d’entre eux ont dressés des procès-verbaux restés sans réponse. Nous appelons surfeurs et pêcheurs sympathisants de Surfrider à nous envoyer des photos et vidéos de bateaux pris en flagrant délit sur nos côtes.
Le combat continue jusqu’à ce qu’un terrain d’entente soit trouvé !
Pour suivre toutes les actualités des Gardiens de la Côte
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Qu’est-ce que le programme « Gardiens De la Côte » ?
Programme phare de Surfrider Foundation Europe basé sur l’engagement citoyen, les Gardiens de la Côte veillent à la protection du littoral en se mobilisant contre la pollution, les dégradations et l’artificialisation du littoral. Aux côtés de ces citoyens combattants de l’océan et du littoral, Surfrider apporte son soutien à travers son expertise scientifique, médiatique et, dans certains cas, juridique. A ce jour, 59 combats ont déjà été gagnés, 13 ont été perdus, 25 sont en cours et 12 combats ont été classés.
Qui peut devenir un Gardien ?
Vous avez repéré un problème environnemental et êtes prêts à vous engager pour faire évoluer la situation ? N’importe quel citoyen voulant donner de son temps peut devenir un Gardien de la Côte. La réussite de l’action locale est étroitement liée à l’investissement dans la durée des gardiens. Si vous êtes réellement motivé et disposez d’éléments pour faire avancer le dossier dans le sens de la préservation de l’océan et du littoral, rapprochez-vous des Gardiens de la Côte !
Rédaction : Alicia Munoz