Le 20 avril 2020, nous commémorions le triste 10ème anniversaire de la plus grande marée noire de l’histoire. En 2010, l’explosion du Deepwater Horizon, le puits offshore le plus profond au monde, a marqué les esprits. Les 500 millions de litres de pétrole libérés dans l’océan, plus de 400 espèces marines impactées et la destruction des colonies de coraux sur une surface de près de 3 000 m2 . Pour éviter une nouvelle catastrophe, l’Union européenne doit réviser sa directive.
Surfrider Europe lance sa plateforme d’interpellation contre les forages en mer
Surfrider Europe et tous les signataires du Manifesto « Toward an EU offshore drilling ban » appellent l’Union Européenne et ses Etats-Membres à :
→ S’engager à ne plus délivrer, à partir de 2023, de nouveaux permis pour des exploitations ou explorations pétrolières et gazières.
→ S’engager à un objectif d’arrêt total d’opérations pétrolières et gazières en mer d’ici 2035.
→ Interdire l’exploitation et l’exploration dans les aires marines protégées (AMP) et leurs environs.
→ Interdire les forages dans les zones arctiques.
Aidez-nous à porter le message au plus haut niveau européen en interpellant vous aussi vos députés :
Une menace pour la biodiversité et la qualité de l’eau
En amont, avant d’investir les lieux, les entreprises ont recours à des levés sismiques dans le cadre d’une phase d’exploration. Ces études sont extrêmement nocives : le bruit émit assourdit les mammifères marins et provoque leurs échouages, tout en ayant un impact sur les poissons et le plancton.
Ensuite, les forages en mer représentent un grand risque de déversements et de marées noires. La fuite d’Elgin en 2012 en est un exemple : près de 6 000 tonnes de gaz se sont échappées dans l’océan pendant 7 semaines, générant un nuage de plus de 11km de longueur.
De plus, le rejet quotidien de substances toxiques pollue les eaux. En particulier, les boues fluides contenant de l’arsenic, du mercure, des matières radioactives ont des conséquences irréversibles pour l’environnement.
Enfin, sans démantèlement adapté, ces plateformes deviennent des déchets en mer, en laissant sur place des milliers de tonnes d’eaux contaminées, les bases en béton et une partie de la structure.
Des forages dans les zones fragiles
Malgré l’état particulièrement fragile de certaines zones dans l’océan, on voit que les forages y sont bien trop souvent autorisés. Il s’agit tout d’abord des aires marines protégées (AMP) qui ont été créés afin de préserver les écosystèmes les plus fragiles. Il va sans dire que les activités d’exploitation et exploration des hydrocarbures sont incompatibles avec cet objectif de conservation. Deuxièmement, les forages ne sont pas interdits dans les eaux arctiques. Néanmoins, la probabilité d’un accident y est plus élevée compte tenu des conditions complexes de travail – mais ses conséquences seraient plus catastrophiques car il s’agit d’un écosystème précieux et véritablement unique.
La Commission européenne semble penser que la directive actuelle est suffisante, faisons entendre notre voix ! Une révision est indispensable afin de mettre fin aux forages pétroliers et gaziers en mer.