A la suite d’une étude exclusive menée ces dernières années sur 5 plages européennes, nous présentons les premiers résultats et analyses de cette étude au coeur du rapport « Monitoring marine litter accross Europe » . Basé sur le protocole OSPAR, ce premier rapport est déjà riche d’enseignement. Bouteilles et sacs plastique, mégots et cotons-tiges, 80% des déchets retrouvés sont d’origine plastique. Ce constat va maintenant permettre la mise en place de nouvelles solutions en vue d’une lutte durable et efficace contre les déchets aquatiques.
OSPAR c’est quoi ?
Le protocole OSPAR (Oslo-Paris), développé par la Convention des mers régionales OSPAR, est aujourd’hui le protocole de référence européen pour les opérations de collecte et de quantification des déchets sur la plage. Afin de suivre l’évolution de la quantité et de la nature des déchets aquatiques dans l’environnement, il était primordial d’avoir une méthodologie commune entre les différents pays européens.
Selon le protocole, les plages surveillées doivent l’être quatre fois dans l’année (une fois par saison) et tous les déchets présents dans la surface déterminée doivent être collectés sans exception, puis répertoriés et comptabilisés à l’aide d’une grille de tri. Ce sont tout d’abord les bénévoles de l’antenne Surfrider Finistère, soutenus par le bureau Surfrider Bretagne, qui ont débuté ce monitoring sur la plage de Porsmilin, puis ce même protocole a été reproduit sur 3 plages espagnoles (Burumendi, Inpernupe et Murguita) ainsi qu’une plage française (La Barre) dans le pays basque. Ces premiers territoires nous ont servi de zones pilotes afin d’établir un état des lieux et une première analyse de déchets qui s’échouent sur les littoraux européens.
Les constats du rapport
L’analyse des données sur l’année 2015 montre clairement que les morceaux de plastique sont présents systématiquement et en grand nombre sur les plages examinées. Par exemple sur la plage de La Barre à Anglet en France dans le pays basque, 94,5% des déchets retrouvés sont du plastique ou du polystyrène. De la même manière, sur la plage de Burumendi en Espagne, 96,6% des déchets sont du plastique ou du polystyrène. Sur la plage de Inpernupe dans le pays basque espagnol, environ 30% des déchets retrouvés sont du plastique et pratiquement 50% sont du verre.
Les suspects n’ont pas agi seul. Qui sont leurs complices? Quel est leur réseau? Réponse le 12/4 #SerialLitter @Suez pic.twitter.com/iptNmZ5hD0
— Surfrider Europe (@surfridereurope) April 11, 2016
Agir ensemble
Cette étude a été possible grâce au soutien financier et technique du groupe SUEZ qui nous suit dans ce projet.
« Relever le défi de la préservation des océans nécessite une mobilisation de l’ensemble des parties prenantes (acteurs politiques, économiques, scientifiques, ONG, citoyens) pour oeuvrer ensemble à une prise de conscience à tous les niveaux et changer les comportements. Partenaire de longue date, SUEZ apporte son soutien à Surfrider dans la mise en oeuvre du protocole OSPAR. » Jean-Louis Chaussade, Directeur Général de SUEZ
Même si une prise de conscience citoyenne, politique et industrielle, est en marche et que la réglementation va dans le bon sens (sacs plastique, coton-tige), il y a encore beaucoup de chemin à parcourir pour que les générations futures puissent jouir d’un océan sans plastique. Il est indispensable de repenser notre société de consommation ainsi que de prendre des mesures ambitieuses.
Léa Daulan, Rédactrice environnement