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Création d’un « Conseil climatique » au Pakistan : vers une justice climatique ?

Si pour beaucoup de pays, le changement climatique reste une menace future, il s’agit pour d’autres d’une réalité à laquelle ils doivent faire face aujourd’hui. C’est notamment le cas du Pakistan qui est particulièrement touché par des épisodes de sécheresse ou encore par des inondations dues en partie à la fonte des glaciers de l’Himalaya. Face à ces catastrophes, l’Etat pakistanais n’a que peu réagi ce qui a poussé récemment un agriculteur à saisir le tribunal pour obtenir réparation.

Cette initiative d’un seul citoyen a eu des conséquences inattendues et ainsi après la condamnation des Pays-Bas en juin dernier (lire notre article à ce sujet), c’est au tour de la justice pakistanaise de créer un nouveau précédent en matière de justice climatique. En effet, le juge a estimé le gouvernement n’avait pris aucunes mesures contrairement à ce qu’il avait annoncé en 2012 dans son plan d’action pour le climat. La Haute Cour de justice de Lahore a également demandé la création d’un Conseil Climatique qui veillera au respect des engagements du gouvernement et à la mise en place de mesures effectives d’atténuation et d’adaptation au changement climatique. Un avocat en droit de  l’environnement sera à la tête de ce conseil où siègeront des représentants de la société civile.

Si la création de ce conseil est plus que positif on peut néanmoins se poser des questions sur son impact réel. En effet la politique actuelle du Pakistan semble avoir mis au second plan la question du climat (comme beaucoup de pays) et surtout l’Etat ne dispose pas des moyens suffisants pour lutter efficacement contre le changement climatique. Cependant à quelques semaines de la COP 21, cela démontre une nouvelle fois la prise de conscience qui s’opère depuis quelques années autour des enjeux liés au changement climatique.

Cela prouve aussi qu’en tant que  citoyen, nous pouvons être entendus et faire changer les choses. Partout dans le monde, cette mobilisation citoyenne doit continuer pour envoyer un message fort à l’attention des chefs d’Etat. Il est urgent d’agir et l’accord qui doit être pris au cours de la COP 21 sera un premier geste fort.

Emilie Chavaroche, Rédactrice environnement