L’antenne Surfrider Foundation Europe Finistère figure parmi les bons exemples qui montrent comment les antennes bénévoles s’activent pour protéger l’environnement marin. Depuis 2010, les membres de l’antenne Finistère en coopération avec le bureau Surfrider Bretagne s’échinent à collecter des déchets sur la plage de Porsmilin à Locmaria Plouzané, selon un protocole scientifique précis (sur le territoire du Parc Naturel Marin d’Iroise avec qui fut développé la mise en place du protocole), afin de produire une base de données scientifiques concernant les déchets marins. Ces collectes OSPAR, réalisées à l’échelle européenne permettent de rassembler des données fiables, qui sont aussi les fondations indispensables à la bonne protection de l’environnement : mieux connaitre les pollutions et leurs dangers signifie savoir mieux les combattre.
Savez-vous ce qu’est OSPAR ?
Il s’agit très simplement de « la convention pour la protection du milieu marin de l’Atlantique du Nord-Est », elle vient remplacer les conventions d’Oslo et de Paris (OSPAR pour Oslo-Paris). Cosignée par 15 gouvernements et entrée en vigueur en 1998, elle définit les modalités de la coopération internationale pour la protection du milieu marin de l’Atlantique du nord-est. Les collectes OSPAR, assorties d’un protocole scientifique précis, s’inscrivent dans cette protection du milieu marin. Selon le protocole, les déchets sur un transect de 100m de plage doivent être collectés, du rivage au haut de plage. Tous les déchets visibles (ou non enterrés) doivent être ramassés, sans exception. La collecte est ensuite suivie d’un tri des déchets aquatiques ramassés en vue de l’établissement de la base de données. Cela permet d’identifier les déchets contribuant ainsi à en découvrir l’origine afin de mieux lutter contre.
L’antenne Finistère mobilisée depuis 2010
L’antenne Finistère, avec l’appui du Bureau Bretagne de Surfrider, est aux commandes depuis le début des collectes, en 2010. Avec des collectes régulières (un minimum de 4 collectes par an est obligatoire), ils peuvent aujourd’hui donner des résultats probants quant aux différentes sortes de déchets collectés. 17600, c’est le nombre de déchets exactement ramassés depuis octobre 2010. Parmi eux, 13240 sont des morceaux de plastique (70% des déchets collectés sur cette place, ce qui confirme les moyennes générales) et 2612 mégots (15% des déchets).
Pour mener ces collectes, l’antenne Finistère sait très bien s’entourer. La mobilisation des étudiants brestois sur ces collectes et notamment des étudiants de l’Institut Universitaire Européen de la Mer aide beaucoup l’antenne à mener à bien le protocole OSPAR. Autres exemples, cette antenne avait su mobiliser les étudiants brestois directement sur leur campus : à la rentrée 2010, 30 nouveaux volontaires avaient rejoint le projet OSPAR. Les données sont transmises au CEDRE (Cendre de documentation, de recherche et d’expérimentations sur les pollutions accidentelles des eaux) qui est le référent national pour OSPAR. Ces données sont ensuite utilisées pour contribuer à l’inventaire nécessaire des pollutions marines. Elles sont également transmises dans le cadre de la Directive Cadre Stratégie pour le Milieu Marin pour contribuer à l’inventaire des pollutions sur la façade Manche et Mer du Nord. Pour ce qui est du PNMI, nous menons le suivi sur leur territoire et travaillons avec eux sur l’identification des pollutions sur ce territoire, dont les déchets, via les Initiatives Océanes et OSPAR.
Une appli pour identifier les déchets marins: Marine Litter Watch
Nouveauté en 2014, une application est désormais disponible pour faire état de la présence de déchets marins : Marine Litter Watch. L’antenne Finistère utilise cette application depuis la collecte du 18 octobre 2014. Pour plus, d’infos sur cette appli, rendez-vous ici!
Succès de ce programme, le protocole de tri et de quantification est dupliqué en Espagne par le bureau Surfrider de San Sebastian, avec intégration de leurs données aux inventaires nationaux. Ce projet démontre à nouveau, l’intérêt et l’enjeu majeur qui réside dans la concertation et la collaboration entre les différents acteurs du littoral et notamment entre le monde associatif et les structures publiques
Alban Derouet, rédacteur environnement.