Le mardi 23 mai 2023, les données relevées par le Climate Change Institute de l’université du Maine ont montré que la température à la surface de la Terre et celle de la surface des océans ont atteint un maximum jamais observé pour cette date de l’année.
Cet inquiétant triple record climatique ou les températures de l’air et des océans étaient au plus haut, et la surface de la banquise au plus bas n’est que le début.
Or, l’océan est essentiel pour réguler le climat. Il nous fournit la moitié de l’oxygène que nous respirons. De plus, il absorbe 93% de la chaleur due à l’effet de serre, limitant ainsi l’augmentation de la température dans l’atmosphère. Cependant, le réchauffement planétaire causé par l’effet de serre additionnel (dû aux activités humaines) perturbe son rôle régulateur. Cela entraîne des problèmes tels que le l’acidification, la diminution de l’oxygène et l’élévation du niveau de la mer. Ces conséquences sont très dangereuses, tant pour la santé de l’humain que pour les écosystèmes marins.
L’océan se réchauffe de plus en plus vite et ce n’est que le début
L’océan va continuer de se réchauffer. D’ici à 2100, sa couche supérieure (jusqu’à 2 000 m de profondeur) devrait se réchauffer deux à quatre fois plus vite que le rythme – pourtant déjà élevé – observé depuis les années 70 dans le cas d’un scénario à faibles émissions de GES, et 5 à 7 fois plus vite avec un scénario à fortes émissions. Les canicules marines seront de plus en plus fréquentes, intenses et longues.
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Quelles sont les causes de l’augmentation des températures de l’océan ?
L’océan a absorbé 90 % de l’excès de chaleur du système terrestre provoqué par l’activité humaine au cours de l’ère industrielle. Selon le GIEC, l’influence humaine est le principal facteur de l’augmentation de température de l’océan que l’on observe depuis les années 1970.
Depuis les débuts de la révolution industrielle il y a quelques siècles, l’humanité a consumé d’énormes quantités de combustibles fossiles, déboisé de vastes étendues de forêts, et s’est livrée à diverses autres activités qui ont conduit à une injection importante de gaz à effet de serre dans l’atmosphère terrestre.
Ce phénomène a entraîné un réchauffement planétaire.
L’impact du réchauffement sur les récifs coralliens et les écosystèmes marins
La hausse des températures augmente le risque de disparition irréversible des écosystèmes marins et côtiers.
D’après les dernières estimations de l’UNESCO, plus de la moitié des espèces marines pourraient être en danger d’extinction d’ici 2100. À l’heure actuelle, avec une augmentation de la température de 1,1 °C, environ 60 % des écosystèmes marins dans le monde ont déjà été altérés ou utilisés de manière non durable. Si la température augmente de 1,5 °C, entre 70 % et 90 % des récifs coralliens risquent d’être détruits, et une hausse de 2 °C pourrait entraîner la disparition de presque tous les récifs. Cette situation souligne l’urgence d’agir pour préserver nos écosystèmes marins. Herbiers et mangroves sont aussi menacés, alors qu’ils stockent bien mieux le carbone que les écosystèmes terrestres.
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Que pouvons-nous faire pour contrer la crise climatique ?
Il est nécessaire d’atténuer dès maintenant les effets du changement climatique, en réduisant drastiquement nos émissions de gaz à effet de serre.
Par exemple, en faisant preuve de sobriété dans toutes nos consommations (de biens, de plastique, d’énergie, etc.), et en privilégiant la transition vers des énergies renouvelables, nous pouvons encore ralentir les effets dévastateurs du réchauffement de l’Océan.
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De plus, la création de vastes zones protégées, la préservation et la restauration des habitats côtiers fragiles sont essentielles pour sauvegarder la biodiversité marine, la rendre plus résiliente et lui permettre de s’adapter aux changements de température. Limiter les activités destructrices comme le forage en mer pour préserver la biodiversité est aussi une solution.
Tout cela nécessite une coopération internationale solide et des accords concrets pour des mesures réellement efficaces.