Skip to main content

Ce qu’il faut savoir sur ce lien indéfectible entre Climat et Océan

🕒 Temps de lecture estimé : 5 minutes

Aujourd’hui, le taux de dioxyde de carbone (CO2) dans l’atmosphère atteint un niveau record depuis 800 000 ans. Cette situation résulte principalement des activités humaines, et notamment de notre dépendance aux combustibles fossiles pour satisfaire nos besoins énergétiques. Autrefois stocké dans les sols, la quantité de CO2 est aujourd’hui telle qu’il est désormais impossible, pour les écosystèmes terrestres et océaniques, d’en assurer totalement le stockage et la séquestration.

Cette accumulation de gaz à effet de serre (GES) modifie la composition de l’atmosphère, perturbant l’équilibre énergétique de la Terre. L’énergie solaire qui pénètre l’atmosphère est de moins en moins renvoyée dans l’espace, entraînant un réchauffement global. Ce phénomène est particulièrement marqué dans les régions polaires, où le réchauffement rapide provoque une fonte massive des glaciers et des calottes glaciaires, amplifiant ainsi l’élévation du niveau de la mer.

L’Océan est au cœur de la machine climatique

→ L’Océan joue un rôle fondamental dans la régulation du climat de la planète. Grâce au phénomène de circulation thermohaline, il redistribue l’énergie solaire reçue au niveau de l’équateur vers les pôles, équilibrant ainsi les températures mondiales. Ce processus est assuré par des courants marins majeurs, comme le Gulf Stream, qui transportent des eaux chaudes vers des latitudes plus froides.

→ Jusqu’à présent, l’Océan a absorbé environ 90 % de la chaleur excédentaire générée par l’augmentation des émissions de GES. Ce rôle tampon a permis de ralentir le réchauffement global du climat, mais au prix d’une augmentation notable de la température des eaux de surface et des profondeurs.

L’Océan est un puit de carbone essentiel

→ La capacité de stockage du carbone par l’Océan est considérable : environ 13 fois plus que l’atmosphère, les sols et les écosystèmes terrestres réunis. Depuis les années 1980, il a absorbé entre 20 % et 30 % des émissions anthropiques de CO2, grâce notamment à l’action du phytoplancton et aux écosystèmes du carbone bleu, comme les mangroves, les herbiers marins et les marais salés.

→ Cette extraordinaire capacité d’absorption n’est pas infinie. Les émissions excessives de CO2 provoquent une acidification des eaux, mettant en péril les écosystèmes marins. Cette acidification réduit l’efficacité de l’Océan à absorber le CO2.

Un poumon bleu indispensable

→ En plus de son rôle de puits de carbone, l’Océan agit comme un véritable poumon pour la planète. Le phytoplancton, à la base de la chaîne alimentaire marine, absorbe le carbone du CO2 et rejette de l’oxygène, produisant ainsi une part significative de l’oxygène nécessaire à la vie sur Terre.

→ La hausse des températures et l’acidification des eaux affectent directement le phytoplancton. La réduction de ces organismes met en danger l’équilibre des écosystèmes marins et, par extension, la biodiversité mondiale.

Le dérèglement climatique entraîne une cascade de conséquences pour l’Océan

→ L’Océan se réchauffe dangereusement en raison des suppléments de chaleur et d’énergie qu’il absorbe. Les relevés scientifiques indiquent que les eaux de surface et les 2 000 premiers mètres de profondeur atteignent des températures record, stockant près de 90 % de la chaleur excédentaire issue du réchauffement planétaire.

→ Cette hausse de température provoque la fonte des glaces polaires, la dilatation du volume d’eau et donc une élévation du niveau de la mer, qui menace les zones côtières et les écosystèmes fragiles.

→ Les vagues de chaleur océaniques, deux fois plus fréquentes qu’il y a quelques décennies, provoquent un blanchissement massif des coraux et la dégradation des récifs, essentiels à la biodiversité marine.

→ De nombreuses espèces marines migrent vers des eaux plus froides pour survivre, perturbant les écosystèmes locaux et la destruction des récifs coralliens et des mangroves, qui abritent une riche biodiversité, augmente le risque d’extinction de nombreuses espèces.

Protéger l’Océan, protéger notre avenir

L’Océan possède une capacité remarquable de résilience face aux perturbations, mais il atteint ses limites. Protéger l’Océan signifie avant tout protéger ses écosystèmes vitaux, comme les mangroves, les herbiers marins et les récifs coralliens. Il est également essentiel de réduire les pressions liées aux activités humaines, telles que la surpêche, le trafic maritime et la pollution, qu’elle soit plastique ou chimique. Le développement responsable des énergies marines renouvelables (EMR) constitue une solution prometteuse pour atténuer les effets du changement climatique. En agissant pour préserver l’Océan, nous permettons à cet écosystème essentiel de maintenir son rôle dans l’équilibre climatique et la biodiversité mondiale.