En janvier 2020, 102 organisations environnementales, dont Surfrider Europe, ont lancé un nouveau plan européen de sauvetage de l’océan à l’horizon 2030 : le Blue manifesto. Dix ans, c’est l’échéance donnée par les signataires pour inverser la tendance et prendre des mesures concrètes pour un océan propre, sain et sans pollution.
L’océan, puits de carbone vital régulant le climat et produisant la moitié de l’oxygène que nous respirons, subit une pression anthropique de plus en plus importante. Les menaces sont diverses, à l’image de la surpêche, de la pollution, de l’acidification de l’océan et du réchauffement climatique. L’ensemble de ces éléments pèsent notamment sur les espèces et les habitats marins. Les menaces de ce réchauffement sont en mer mais également sur terre. Si rien ne change d’ici 2050, plus de 300 millions de personnes vivant sur des zones côtières seront menacées par l’érosion et l’élévation du niveau de la mer.
Plan d’action sur 10 ans : l’Union Européenne attendue sur la protection de l’océan
102 organisations environnementales, dont Surfrider Europe, ont donc uni leur voix et proposent un plan d’action sur dix ans à l’Union Européenne, avec le Blue manifesto, pour inverser la tendance avant que les effets ne soient irréversibles. Les actions proposées dans ce manifeste sont concrètes et inscrites dans un calendrier précis pour mettre fin durablement et efficacement à la pollution de l’océan et des zones côtières. Ainsi, chaque année, des mesures à mettre en place par l’Union Européenne sont attendues, comme en témoigne la frise chronologique jointe au manifeste. Chaque année, l’Union Européenne devra s’engager à porter des actions concrètes et ce dès 2020, à l’image de l’adoption d’une “Stratégie Biodiversité 2030” protégeant les espèces marines et leurs habitats.
Toutes les mesures menées au cours de la décennie doivent déboucher sur quatre conclusions d’ici à 2030 :
1. Une protection forte ou complète d’au moins 30% de l’océan d’ici à 2030.
Il est nécessaire que les zones marines et côtières les plus vulnérables restent vierges et sauvages. Elles devront être limitées à la plupart des activités humaines afin de servir de refuge aux animaux et aux plantes. De plus, les citoyens vivant sur les côtes pourront ainsi profiter d’une nature préservée. Ces zones doivent disposer de budgets, de plans de surveillance et de gestion à long terme afin que leur protection soit assurée.
2. Une transition complète vers la pêche sélective.
Il convient d’arrêter de pêcher en surnombre et à une fréquence qui ne laisse pas le temps aux stocks de poisson de grandir et de se renouveler. Il est nécessaire de cesser de voir les poissons comme des stocks que nous pouvons surexploiter mais plutôt de les considérer comme des éléments d’un écosystème complexe et cruciaux pour la résilience des océans. Il faut passer d’une pêche à forte intensité de carburant, non sélective et destructrice, telle que le chalutage de fond, à une pêche à faible impact.
3. Un océan sans pollution.
L’objectif est de pouvoir jouir d’un océan sans pollution plastique, agricole ou chimique qui détruisent les écosystèmes marins et détériorent la qualité de l’eau. Pour cela, la pollution doit être arrêtée à la source en revoyant la chaîne de production pour l’orienter vers un modèle plus durable.
4. Une organisation des activités humaines permettant la restauration des écosystèmes marins.
Certaines activités, telles que l’exploitation minière en Haute mer et l’extraction de pétrole et de gaz, sont aussi incompatibles avec notre climat qu’elles le sont avec la vie marine et devront être complètement arrêtées d’ici dix ans.
Ocean Week 2020 : une semaine pour parler de la protection de l’océan
Les principales ONG environnementales, dont Surfrider Europe, invitent les citoyens, les institutions et les parties prenantes à participer à l’Ocean Week du 3 au 9 février 2020 à Bruxelles, et à échanger leurs expériences et leurs idées pour sauver l’océan et nos zones côtières. L’événement donnera lieu à la projection de films, à des expositions d’art, à des conférences et à une marche pour le climat. La projection du film Thule Tuvalu de Matthias von Gunten est d’ailleurs programmée le 6 février 2020 dans le cadre de la conférence-débat, Voices for the ocean, organisée par Surfrider Europe.