Alors que seuls 38% des eaux de surface européennes sont classés en bon état chimique, 95% des sites de baignade sont qualifiés d’excellente qualité au sein de l’Union européenne… Une différence surprenante qui interroge quant aux risques sanitaires encourus lors de la pratique d’activités nautiques ou de simples baignades. Afin d’y voir plus clair, Surfrider Europe publie aux côtés de 48 autres organisations un Manifesto for Healthy Waters (Manifeste pour des Eaux Saines) qui rassemble les revendications de la société civile portées auprès des institutions européennes pour garantir des eaux plus saines à tous les Européens. Organisée le 3 juin prochain, la conférence “All on board for Healthy Waters” sera l’occasion d’annoncer la sortie officielle de ce manifeste, en le remettant, notamment, à la Commission européenne.
Manifesto #HealthyWaters ou le plaidoyer européen de près de 50 organisations et porté par Surfrider Europe pour garantir des eaux plus saines à tous
Association experte sur le sujet, Surfrider Europe mène, depuis plusieurs années, un travail de fond sur la qualité des eaux de baignade européennes et leur impact sur la santé des usagers. Travail récemment dévoilé au sein du Manifesto for Healthy Waters, l’ONG alerte le public et les élus européens sur la nécessité d’agir rapidement pour jouir d’eaux récréatives et de baignade plus saines. En regroupant l’ensemble de ses revendications et recommandations soutenues par près de 50 organisations en Europe dans ce texte, elle plaide en effet pour l’adoption de mesures efficaces afin d’améliorer leur surveillance et leur qualité.
Rappelant, dans un premier temps, que les loisirs nautiques sont loin d’être pratiqués lors de la seule période estivale et dans des zones de baignade classées comme telles, Surfrider Europe exige d’étendre le contrôle aux espaces de loisirs et de sports nautiques tout au long de l’année. Celui-ci doit, en outre, être amélioré par l’intégration de nouveaux paramètres dans les critères de classements des sites et dans le suivi de la qualité de l’eau : il semble indispensable, par exemple, de prendre en compte la présence de déchets aquatiques ainsi que la prolifération d’algues nuisibles et de polluants chimiques dans ces zones – qu’il s’agisse d’océans, de lacs ou de rivières.
Enfin, l’association souhaite accroître la responsabilité de tous les Etats-membres en matière d’identification, d’évaluation et de prévention des pollutions aquatiques grâce, notamment, à une harmonisation communautaire des politiques publiques relatives à l’eau et au milieu marin. Ce travail s’inscrit dans le travail en cours de réexamen de la Directive européenne relative à la surveillance de la qualité des eaux de baignade, dont la révision est prévue en 2023.
2021 : une année décisive pour la surveillance de la qualité des eaux de baignade européennes
Si Surfrider Europe est demandeuse d’une révision profonde de ce texte européen, la publication de son Manifesto for Healthy Waters permet alors d’enrichir et faire valoir au mieux ses arguments auprès des décideurs publics. Signé par 57 personnalités et organisations – à l’instar de Mountain Riders, de l’International Sport Organization ou de Zero Waste France -, ce dernier s’apparente, effectivement, comme un outil de pression efficace pour faire progresser les mesures d’évaluation européennes relatives à la qualité des eaux récréatives et à la santé des usagers.
Déjà bien avancé, le travail de plaidoyer de l’association devrait d’ailleurs être approfondi cet été. En encourageant sa communauté océan à participer à une consultation publique organisée par la Commission Européenne en vue de la révision de la directive, l’association souhaite renforcer sa voix.
Participez à la conférence “All on board for Healthy Waters”, le 3 juin prochain !
Pour cela, l’information du public sur le sujet est primordiale. Afin de contextualiser la problématique et d’en expliquer les enjeux, Surfrider Europe organise donc la conférence “All on board for Healthy Waters”. Prévue le 3 juin prochain, pendant la Semaine Verte européenne, elle sera l’occasion de revenir clairement sur les revendications formulées au sein du Manifesto #HealthyWaters et d’en discuter avec les représentants de la Commission européenne. Au-delà de Paula Kellett, responsable scientifique de l’European Marine Board, interviendront notamment des professionnels des sciences sociales marines et des chercheurs de l’’IFREMER pour revenir sur l’importance d’eaux saines en Europe et les solutions existantes pour en profiter. Ouverte à tous, elle se déroulera, en ligne, de 14h à 15h30 : si ce sujet vous intéresse et que vous souhaitez agir, ne tardez plus pour vous y inscrire !