Surfrider Foundation Europe et ses partenaires de Rethink Plastic Alliance appellent l’Union Européenne à interdire dès que possible et avec la même ambition, tous les microplastiques ajoutés intentionnellement à nos produits du quotidien. Peintures, détergents, cosmétiques et tous les autres produits qui aggravent la pollution plastique de l’Océan. Aujourd’hui, il y a 500 fois plus de microplastiques dans l’océan que d’étoiles dans la galaxie.
Pourquoi une interdiction est-elle nécessaire de toute urgence ?
Les microplastiques sont une source de pollution incontrôlable : ils représentent aujourd’hui une pollution sans précédent qui se traduit par un millier de milliards de particules dans l’océan. Une fois libérés dans l’environnement, les microplastiques sont pratiquement impossibles à éliminer et restent présents pendant des centaines, voire des milliers d’années, avec des effets néfastes graves sur l’océan et la vie marine. Ils se répandent dans l’environnement, sont ingérés par la faune marine et finissent par se retrouver dans nos assiettes, ce qui suscite de graves préoccupations pour notre santé.
Les microplastiques sont omniprésents dans notre quotidien : ils sont dans le maquillage, dans les détergents, dans la bière et l’eau que nous buvons, ainsi que dans les fruits et légumes que nous mangeons. Finalement, ils apparaissent dans presque tous les milieux naturels : dans les neiges Arctiques, des sommets des Alpes à la fosse des Mariannes, ou même et dans l’air que nous respirons.
Les microplastiques s’ajoutent à la pollution plastique des objets plus volumineux. Selon les estimations, il existerait jusqu’à 125 000 milliards de particules microplastique, et sûrement plus. Une étude récente a montré que la pollution par le plastique dans l’Océan Atlantique pourrait être au moins dix fois plus importante que ce que nous imaginons. D’autres études ont montré qu’un être humain ingérerait et respirerait en moyenne environ 50 000 particules microplastique par an.
Plus de 42 000 tonnes de microplastiques seraient rejetées dans l’Océan chaque année au sein de l’Union européenne. Il est impératif d’agir dès maintenant, d’autant que les microplastiques intentionnellement ajoutés ne sont pas la seule source de pollution microplastique. Il existe également les « microplastiques non-intentionnellement ajoutés » issues de la détérioration des produits tels que les pneus, de la perte de « granulés » de plastique de production, du marquage des routes, ou encore du lavage des vêtements fait à partie de microfibres plastique. Ces microplastiques représentent une immense source de pollution qui doit elle aussi être traitée par l’Union Européenne.
La Commission européenne nous avait promis la Lune : si elle commençait par interdire les microplastiques intentionnellement ajoutés ?
La Commission européenne doit bientôt décider d’une éventuelle restriction des microplastiques après avoir reçu les recommandations finales de l’ECHA, l’Agence européenne des produits chimiques. Cette restriction constituerait une première étape importante dans la lutte contre la pollution due aux microplastiques. La Commission européenne s’y était engagée dans son « Green Deal » européen qualifié d’aussi historique que le premier pas sur la Lune.
Pour accroître la pression sur la Commission européenne et les États membres et afin de s’assurer qu’ils prennent au sérieux cette pollution, Surfrider Europe s’est associée pour la deuxième fois, avec la talentueuse agence Ici Barbes. Ensemble, ils produisent une vidéo percutante afin de rendre visible l’invisible aux yeux du grand public et à ceux des décideurs.
Avec 500 fois plus de microplastiques dans l’océan que d’étoiles dans la galaxie, l’Union Européenne doit prouver qu’elle est capable de résister aux pressions exercées par des groupes d’intérêts privés et de restreindre les microplastiques qui sont incorporés intentionnellement dans nos produits sans que nous le sachions. Les attaques des lobbies contre les restrictions proposées ont été nombreuses : retards injustifiés, exemptions, révision de la définition même des microplastiques afin que certains ne soient plus considérés comme tels, etc.
Pourtant, une chose est sûre : il ne peut pas y avoir de mers et d’océans sains si des microplastiques continuent de s’y déverser. Il est temps pour l’Union Européenne de prendre ses responsabilités, et d’agir conformément aux ambitions émises. Surfrider Europe, en tant qu’ONG, demande l’adoption d’une restriction complète, sans dérogation, exemption et sans plus de délais supplémentaires accordés aux pollueurs. L’Océan en a besoin.