A l’occasion de la Journée internationale de la Terre célébrée le 22 avril dernier, 175 représentants des pays du monde entier se sont rendus au siège des Nations Unies à New York pour signer l’Accord de Paris sur le climat. C’est la première fois qu’un accord international est signé par autant de pays en une seule journée.
Record support for advancing #ParisAgreement entry into force – 175 Parties have signed https://t.co/YjTPwHar5kpic.twitter.com/6dZmGfyDk4
— UN Climate Action (@UNFCCC) April 25, 2016
Un moment historique
Quatre mois après la conférence sur le climat à Paris, l’Accord a été signé ce vendredi 22 avril à New-York par 175 pays. C’est un moment fort, où les deux plus gros pollueurs du monde, la Chine et les USA, qui représentent à eux seuls 48% des émissions de gaz à effet de serre mondiales, ont signé cet accord. Le fait que ces deux pays aient signé démontre que l’entrée en vigueur de l’Accord est bien partie car pour qu’il rentre en vigueur, l’Accord nécessite que 55 pays responsables d’au moins 55% des émissions de gaz à effet de serre le ratifient. Le texte engage alors tous les signataires à limiter la hausse de température en dessous des 2 degrés ainsi qu’à poursuivre leurs efforts pour limiter cette hausse à 1.5 degrés. Preuve de ce moment fort et de ce que cela représente pour les générations futures, John Kerry, secrétaire générale des États-Unis est venu signer l’Accord en tenant sa petite fille dans les bras.
« Cela semble toujours impossible jusqu’à ce que cela soit fait, si ce n’est pas encore fait cela est en marche pour nos petits enfants » John Kerry, secrétaire d’État des États-Unis
« Une course contre la montre »
Le secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki Moon, a déclaré que nous étions désormais « dans une course contre la montre » et que « l’ère de consommation sans conséquences sur l’environnement était révolue« . Maintenant que les pays ont signé l’Accord, il faut que les gouvernements assurent ces engagements au niveau national pour qu’ils puissent être mis en place de manière concrète. La Chine s’est d’ailleurs engagée à intégrer ses engagements dans sa politique nationale d’ici le G20 en septembre prochain et Justin Trudeau, premier ministre canadien, a déclaré qu’il présenterait les engagements de l’accord de Paris au parlement fédéral le mois prochain. Quant à l’Union européenne, il faut que les 28 pays membres se conforment aux engagements au niveau national pour que l’UE intègre l’accord de Paris dans ses textes de loi. Miguel Arias Cañete, Commissaire européen à l’énergie et au climat, a déclaré que l’intégration de l’Accord de Paris au niveau européen prendrait du temps mais que cela serait fait sur une base juridique solide et dès que possible. Enfin, pour ce qui est des États-Unis, l’intégration de l’Accord de Paris dans le droit américain est un peu compliqué, comme évoqué précédemment, dépendant de la majorité au Sénat ainsi que des prochaines élections présidentielles.
Nous espérons que ces zones de blocages ne vont pas empêcher la bonne conduite de l’Accord de Paris jusqu’au bout, et que la ratification finale aura bien lieu. La signature de l’Accord par 175 pays n’est qu’une première étape symbolique et historique mais ne rend toujours pas les engagements de la COP21 concrets car il ne rentrera en vigueur que lorsque la ratification aura eu lieu.
Léa Daulan, Rédactrice environnement