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Déchets aquatiques.

En 2023, la lutte contre la pollution plastique est restée une priorité cruciale pour Surfrider, soulignant l’urgence d’agir face à cette menace grandissante pour nos océans et la biodiversité marine.
Dans ce contexte, l’année a été ponctuée d’événements significatifs.
Dès janvier, l’action judiciaire engagée contre le groupe Danone pour non-respect du devoir de vigilance en matière de plastique a mis en lumière la nécessité d’une responsabilité accrue des entreprises dans la réduction de la production de plastique.
La tenue de la 2e session de négociations internationales du traité à Paris au printemps, suivie minutieusement par notre équipe plaidoyer, a encore renforcé l’importance de la coopération mondiale pour endiguer cette crise environnementale.
Enfin, un an après avoir interpellé neuf grandes entreprises de l’agroalimentaire françaises, L’ONG a publié un rapport dénonçant les stratégies persistantes de maintien de l’utilisation du plastique. Celui-ci souligne l’importance de la déplastification et la nécessité d’une action renforcée pour réellement réduire la production et l’utilisation du plastique.

Des avancées significatives sur le sujet des biomédias


L’engagement et les actions de Surfrider Foundation sur la problématique des biomédias ont franchi un nouveau cap cette année, marquée par une série d’avancées positives.

La mobilisation citoyenne à l’échelle Européenne a été facilitée par la mise en ligne d’une nouvelle plateforme de témoignage des pollutions, disponible en 3 langues (français, anglais et espagnol). Ces témoignages sont essentiels et constituent la source de notre expertise. 
La formation des bénévoles lors des ateliers menés lors des Chapter Days, qui se sont tenus à l’automne, a permis de transmettre les dernières actualités sur les biomédias à travers l’Europe et de fournir des outils leur permettant d’agir efficacement au niveau local.
Au-delà du constat de l’ampleur des pollutions, Surfrider a publié un guide de bonnes pratiques, destiné aux professionnels de l’assainissement et visant à limiter les pertes de biomédias. Certaines actions d’amélioration sont déjà en cours.  

L’implication de Surfrider dans les groupes de travail sur les déchets marins à l’échelle Européenne (OSPAR), et les campagnes de sensibilisations menées auprès des eurodéputés ont permis d’alerter les décideurs Européens quant à l’importance de prendre des mesures efficaces pour lutter contre cette forme de pollution.  

L’introduction d’une réglementation sur l’usage des biomédias lors de la révision de la Directive sur les Eaux Résiduaires Urbaines (DERU- vote final en 04/24) souligne l’importance des actions menées par Surfrider et témoigne de la reconnaissance de notre expertise par les institutions.
Il s’agit là d’une étape majeure dans la lutte contre cette forme de pollution récurrente.  

L’obtention d’un financement pluriannuel, permet aujourd’hui à Surfrider de poursuivre son action de lutte contre les pollutions par les biomédias par l’accompagnement des professionnels de l’assainissement et la mise en application des bonnes pratiques.   

Ces réalisations témoignent de l’engagement continu de Surfrider Foundation dans la lutte contre la pollution par les biomédias et de sa détermination à faire progresser cette cause essentielle pour la préservation de l’Océan.

Lire l’article : Pourquoi les biomédias sont un fléau environnemental ?

L’année 2023 a été témoin de l’engagement exceptionnel et des actions concrètes de Surfrider Foundation dans la lutte contre la pollution par les granulés plastiques industriels (GPI).

Notre organisation s’est illustrée à divers niveaux, notamment à travers l’organisation d’une conférence influente au parlement européen, rassemblant des scientifiques éminents, des activistes passionnés et des décideurs locaux et nationaux. Cette conférence a joué un rôle crucial en sensibilisant un large éventail d’acteurs aux conséquences désastreuses des GPI sur l’environnement.

Pour appuyer cette prise de conscience, l’exposition « Rendre visible l’invisible« , mettant en avant la présence des microplastiques dans l’Océan, a été présentée au siège de l’UNESCO à Paris puis au Parlement européen durant la semaine de l’Océan. Elle a mis en lumière cette forme de pollution souvent ignorée, attirant l’attention du public et des médias sur un problème critique.

La mobilisation de différents leviers d’action, qu’il s’agisse d’exposition ou d’action de plaidoyer, nous ont permis de souligner l’urgence de réglementer la production, le transport et l’utilisation des GPI auprès des députés européens. Ces efforts ont finalement été couronné de succès en octobre 2023 avec la présentation par la Commission européenne d’une proposition visant à réduire significativement la pollution causée par les pellets.
Une étape clé dans le processus visant à mettre l’Océan au cœur des discussions législatives européennes.

Les défis dans la lutte contre la pollution par les emballages plastiques

L’engagement résolu de Surfrider Foundation dans la lutte contre la pollution due aux emballages plastiques, n’a pas faibli durant cette dernière année. En témoigne sa participation active lors de l’appel à mobilisation des citoyens à l’approche du vote de la proposition de texte PPWR (Réduction des emballages et déchets d’emballages).

Malgré ses efforts et ceux d’autres acteurs souhaitant réduire l’impact des déchets sur l’environnement, la puissance des lobbies de l’emballage et de la restauration rapide a malheureusement abouti à l’affaiblissement de la proposition lors du vote au Parlement. Cette expérience a toutefois renforcé la détermination de la coalition à poursuivre le combat.

Le texte initial, bien qu’ayant subi des modifications, esquisse un avenir prometteur dans la réduction des emballages et des déchets. Il met l’accent sur des mesures cruciales comme l‘interdiction des emballages à usage unique (SUPPackages) dans le secteur de la restauration hors foyer (HORECA) pour les consommations sur site, et établit des objectifs ambitieux en matière de réutilisation des emballages.
Malgré les défis rencontrés, Surfrider Foundation reste inébranlable dans son engagement à promouvoir des politiques de réduction de l’usage des emballages plastiques, encourageant ainsi l’adoption de pratiques plus durables tels que la consigne.

Lire l’article : Plastique – que faut-il retenir de ce mois de novembre ?

En décembre 2022, Surfrider, en collaboration avec ClientEarth et Zero Waste France, a mis en demeure neuf grandes entreprises de l’agroalimentaire et de la distribution pour qu’elles réduisent leur utilisation de plastique.

Fin 2023, soit un an plus tard, leurs progrès ont été analysés et les résultats sont loin d’être satisfaisants.
Malgré l’urgence d’entamer une démarche de déplastification, les entreprises concernées semblent hésiter à s’engager pleinement.

Le rapport « Plastic Forever« , rédigé par Surfrider, souligne cette situation critique et appelle à une action immédiate.
Bien que la prise de conscience des risques liés à l’utilisation excessive du plastique semble avoir progressé chez la plupart de ces acteurs, certaines entreprises demeurent à la traîne, n’appréhendant pas pleinement les risques ou échouant à mettre en œuvre des mesures efficaces pour les atténuer.

Vers un futur sans microplastique dans les cosmétiques

Grâce à des efforts acharnés et une stratégie collaborative, Surfrider a marqué un tournant majeur dans la lutte contre les microplastiques dans les produits cosmétiques.

Le moment culminant de ces efforts a été le vote en plénière du texte législatif visant à interdire les microplastiques intentionnellement ajoutés dans les cosmétiques.

Ce succès est le fruit d’un travail de fond remarquable des responsables de plaidoyer de Surfrider, qui ont su allier leurs forces à celles d’autres ONG et associations. Ensemble, ils ont formé une coalition puissante, amplifiant ainsi la portée de leurs demandes et recommandations.
Un jalon important de cette campagne a été la rédaction et l’envoi d’une lettre, co-signée par plusieurs marques de produits cosmétiques sans microplastiques, aux députés européens. Cette initiative visait à souligner l’urgence de se positionner sur cette question cruciale.

Si le texte adopté pour la restriction des microplastiques dans les cosmétiques n’a pas comblé toutes les attentes de Surfrider, il représente un premier pas significatif. Cette avancée témoigne de la capacité de Surfrider à catalyser le changement et à influencer les politiques environnementales à l’échelle européenne.

Lire l’article : L’interdiction des microplastiques dans les cosmétiques encore repoussée

L’année 2023 a été marquée par deux sessions cruciales de négociations dans le cadre du Traité international contre la pollution plastique à Paris fin mai-début juin et à Nairobi en novembre.

À cette occasion, Surfrider a diffusé un document de positionnement, plaidant pour l’adoption de mesures juridiquement contraignantes qui adressent le cycle de vie complet du plastique.

L’organisation a appelé à fixer des objectifs ambitieux, incluant la réduction et même l’interdiction des plastiques et des additifs les plus préjudiciables à l’environnement.
Bien que la majorité des États se soient montrés favorables à un traité robuste, des résistances sont apparues, notamment de la part de certains pays producteurs et exportateurs de pétrole, cherchant à freiner les négociations et à affaiblir les mesures proposées.

Malgré ces défis, Surfrider Foundation reste engagée et suivra attentivement les prochaines étapes du traité, qui se dérouleront au Canada en avril 2024, avec une adoption finale prévue d’ici le début 2025.