Communiqué 18.03.2025 | Pour diffusion immédiate
À la suite de la collision en mer du Nord entre le porte-conteneurs Solong et le pétrolier Stena Immaculate, une pollution aux Granulés Plastiques Industriels a été repérée dans l’eau près d’une baie située à environ 70 kilomètres au sud du lieu de l’accident, ainsi que sur une trentaine de kilomètres le long de la côte, abritant plusieurs réserves naturelles.
Selon les autorités britanniques, les granulés observés sont carbonisés et dégagent une odeur de kérosène, renforçant l’hypothèse d’une pollution liée à la collision.
« Des spécialistes de la lutte antipollution ont été mobilisés pour récupérer au plus vite ces granulés. » explique Cristina Barreau, responsable de la campagne déchets aquatiques de Surfrider Foundation. « En effet, l’action immédiate est nécessaire pour essayer de limiter la dispersion de ces microplastiques dans l’environnement terrestre et marin. Certaines zones de migration et nidification d’espèces seraient déjà affectées. En plus des additifs chimiques qu’ils contiennent, ces granulés agissent comme des éponges, absorbant les substances toxiques présentes dans leur environnement. Ici, le risque est d’autant plus élevé en raison de leur contamination potentielle par le kérosène et d’autres produits dangereux pouvant être transportés par les navires impliqués. »
Surfrider Foundation exprime sa profonde inquiétude sur cette nouvelle pollution. « En mai 2021, un bateau déversait une véritable marée blanche au large du Sri Lanka. En hiver 2024, une perte de conteur au large du Portugal avait conduit une immense pollution sur les côtes de Galice (Espagne). Aujourd’hui, c’est une collision entre 2 navires qui conduit à une nouvelle pollution dont nous redoutons les conséquences. Assisterons-nous, de nouveau à une marée blanche ? » s’inquiète Cristina Barreau.
« Les Granulés Plastiques Industriels (aussi appelés pellets) sont perdus tout au long de la chaine de valeur : production, transformation, transport, stockage » rappelle-t-elle, « mais les pollutions liées aux pertes de conteneurs conduisent très régulièrement à des pollutions massives. Au-delà d’être toxiques pour la faune et la flore, ces microplastiques contribuent à l’asphyxie de l’Océan. »
« Les industriels doivent être tenus responsables. Ils savent déjà quelles mesures mettre en place pour prévenir ces pertes, mais s’en dispensent bien trop souvent faute d’une réglementation contraignante. » abonde Lucie Padovani, chargée de plaidoyer européen pour Surfrider Foundation. « A l’échelle européenne, une réglementation est en cours de discussion. Pourtant, aujourd’hui même, certains Etats et décideurs tentent encore d’exclure le transport maritime du texte, en se réfugiant derrière l’Organisation Maritime Internationale. Si leur volonté est réellement d’éviter ce type de catastrophe, une action internationale est bien sûr bienvenue, mais le cadre européen reste le plus efficace pour une mise en œuvre rapide et efficace. »
« Cette nouvelle pollution nous rappelle l’importance que des mesures de prévention et de sanction soient intégrées au texte final. » précise-t-elle.
Le texte est actuellement à l’étape du trilogue et devrait être adopté d’ici la fin du premier semestre 2025.
Note à l’éditeur :
Communiqué de presse en réaction à l’avis du Conseil de l’Union Européenne sur la proposition de texte (publié en décembre 2024)
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