Évaluation de la Directive sur les Eaux de Baignade : un message porteur d’espoir qui doit encore se traduire en actions concrètes

Communiqué de presse – 3 juin 2025 | Pour diffusion immédiate  

Dans le cadre de la deuxième édition des Ocean Days, la Commission européenne a publié aujourd’hui son rapport d’évaluation de la Directive sur les Eaux de Baignade. Surfrider Foundation Europe accueille avec enthousiasme cette publication tant attendue et perçoit une volonté positive d’avancer dans le processus de révision.

Dans le contexte des discussions en cours sur la Stratégie de Résilience de l’Eau et le Oceans Pact, l’ONG rappelle l’important retard pris dans la mise à jour de la Directive face aux défis actuels de qualité de l’eau et souligne l’urgence d’agir afin que l’histoire à succès des eaux de baignade en Europe se poursuive.

Des conclusions qui font largement écho aux revendications de Surfrider

La Directive sur les Eaux de Baignade (Directive européenne 2006/7/CE) vise à protéger la santé humaine et à améliorer la qualité environnementale en surveillant, classifiant et gérant les eaux de baignade à travers l’UE. Depuis 2006, elle impose aux États membres d’évaluer la qualité de l’eau des sites de baignade désignés dans les rivières, lacs et côtes européennes en fonction des niveaux de bactéries fécales et d’informer le public via des profils de qualité des eaux de baignade.

Depuis plus de 20 ans, Surfrider Foundation Europe milite pour des eaux sûres et saines pour toutes et tous, développant ainsi une expertise solide, qui a conduit à la publication de son Manifeste pour des Eaux Saines en 2021, signé et soutenu par plus de 50 acteurs.

L’ONG avait appelé l’UE à renforcer la Directive et à revoir le suivi et la classification de la qualité des eaux de baignade autour de 7 recommandations clés, mettant notamment en avant :

  • La prise en compte des activités récréatives dans la désignation des sites,
  • La mise en place d’une surveillance annuelle,
  • L’introduction de nouveaux paramètres pour évaluer la qualité des sites de baignade.

Les conclusions du rapport semblent montrer que plusieurs revendications de Surfrider sont également prises en compte par les décideurs politiques.
« Les enseignements tirés par la Commission s’alignent clairement avec ce que nous défendons depuis des années. Nous sommes reconnaissants d’avoir été entendus et avons hâte de continuer à accompagner les institutions européennes vers des eaux plus sûres et saines en Europe », déclare Lucille Labayle, Chargée de Politique Qualité de l’Eau et Santé chez Surfrider.

La Commission souligne notamment que, malgré le succès global de la Directive, il existe un décalage entre son champ d’application et l’ambition européenne de zéro pollution d’ici 2050. L’information au public pourrait être améliorée et harmonisée, tandis que le suivi devrait mieux refléter les habitudes de baignade, tant d’un point de vue géographique que saisonnier. Une meilleure cohérence avec le cadre politique général est nécessaire, et les paramètres de surveillance doivent s’aligner avec les avancées scientifiques, en intégrant les cyanobactéries, les proliférations d’algues nuisibles et d’autres contaminants affectant les sites de baignade.


Cependant, il est regrettable de constater que le terme baignade continue de prendre le pas sur les autres activités aquatiques récréatives.

O proposition législative, où es-tu passée ?

La Directive sur les Eaux de Baignade a joué un rôle incontestable dans l’amélioration de l’état des zones de baignade en Europe depuis son adoption initiale en 1976. Bien que l’évaluation souligne clairement la valeur ajoutée de ce texte en tant que législation européenne et démontre que ses bénéfices directs l’emportent largement sur ses coûts, elle identifie également des axes d’amélioration pour mieux protéger la santé des citoyens et l’environnement aquatique.

En 2021, la Commission européenne avait annoncé, dans le cadre de son Plan d’Action Zéro Pollution, que la Directive serait évaluée et potentiellement révisée d’ici 2023. Après plusieurs cycles de consultations des parties prenantes – auxquels Surfrider Foundation Europe a activement participé – la Commission a finalement annoncé fin 2022 que le processus était suspendu jusqu’au prochain mandat européen. L’annonce d’aujourd’hui ne précise pas si une proposition de révision peut être attendue, ni à quelle échéance. Une source de grande frustration pour les représentants de la société civile.
« Les eaux européennes sont un bien commun, apprécié par des millions de citoyens qui s’adonnent non seulement à la baignade, mais aussi à une multitude de sports et d’activités aquatiques. Le rapport d’évaluation met justement en évidence plusieurs lacunes de la Directive actuelle. Nous appelons les décideurs à agir de toute urgence et à remédier à ces insuffisances sans plus tarder, afin de garantir des eaux saines pour toutes et tous, partout. » précise Lucille Labayle.

Nos experts en qualité de l’eau sont disponibles pour tout demande d’interviews.

À propose de Surfrider Foundation Europe

Créée en 1990, Surfrider Foundation Europe est une ONG qui œuvre pour la protection des océans, du littoral, des vagues et de leurs usagers. Depuis plus de 30 ans, avec une équipe d’experts et un réseau de 50 antennes bénévoles dans 12 pays européens, l’association travaille avec divers acteurs (citoyens, entreprises et pouvoirs publics) sur plusieurs enjeux majeurs : déchets aquatiques, aménagement du littoral, changement climatique, qualité de l’eau et santé des usagers.
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