petit plastique, grosse pollution
Les biomédias, ces cylindres de plastique, sont des éléments essentiels dans certaines stations d’épuration. Leur mission : améliorer le traitement des eaux usées.
Ces médias filtrants servent de support aux micro-organismes épurateurs, leur permettant de se fixer, de se développer, et de digérer les matières organiques présentent dans l’eau. Les stations d’épurations dont le fonctionnement est optimal peuvent alors rejeter dans le milieu naturel, des eaux usées traitées, en conformité avec les réglementations.
Cependant, les biomédias présentent un risque pour les milieux aquatiques. Un certain nombre de stations d’épuration utilisant des biomédias connaissent des dysfonctionnements et risquent donc de laisser s’échapper ces cylindres en plastique dans l’environnement s’ils ne sont pas correctement confinés.
Depuis la fin des années 2010, des rejets massifs de biomédias dans les milieux aquatiques (de plusieurs milliers à plusieurs millions d’unités) sont observés en Europe. D’autres cas de fuites diffuses et chroniques ont également été signalées. Ces fuites ont le plus souvent lieux lors de la mise en route de la station d’épuration ou lors de fortes précipitations engendrant des arrivées d’eaux importantes à la station. Ces pollutions résultent souvent d’une succession d’incidents techniques ou d’erreurs humaines.
Une fois dans l’environnement, ces biomédias constituent une source de pollution plastique supplémentaire.
Chaque année, environ 20 millions de tonnes de déchets issus des continents se retrouvent dans la mer, dont 8 à 18 millions sont des déchets plastiques. Les biomédias rejoignent ce flux massif de plastique qui perturbe les écosystèmes océaniques et littoraux du monde entier. Leur impact exact est difficile à estimer, mais la menace est bien réelle.
Les plastiques, y compris les biomédias, posent plusieurs dangers pour la faune marine. Ils peuvent être ingérés causant des obstructions des voies respiratoires et digestives ou être vecteurs d’organismes pathogènes. La lente dégradation des plastiques dans les milieux naturels sous l’effet des rayons UV et de l’abrasion mécanique entraine aussi la libération de substances chimiques pouvant avoir des impacts sur la physiologie, la reproduction, la croissance, et les systèmes endocriniens des espèces marines.
La bonne nouvelle, c’est qu’il existe des solutions simples et peu coûteuses pour prévenir ces incidents. Une meilleure sensibilisation et formation des opérateurs à la gestion des biomédias, la mise en place de protocoles de récupération en cas de fuite, ainsi que l’adaptation des infrastructures peuvent réduire significativement le risque de pollution. En adoptant ces mesures, il est possible de limiter l’impact de ces disques plastiques sur l’Océan et de protéger les écosystèmes marins.
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sont touchés par la pollution au biomédias en Europe
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reçus de la part de citoyens
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