Pollution biologique

une menace grandissante pour nos océans et plages

La pollution biologique des eaux de baignade est causée par des micro-organismes, notamment des algues et microalgues toxiques, qui menacent l’environnement et la santé humaine. Les blooms algaux, accélérés par des températures élevées et un excès de nutriments, incluent des espèces préoccupantes comme Ostreopsis, une microalgue toxique marine, et les cyanobactéries, présentes en eaux douces.

Ostreopsis ovata - une algue toxique symptomatique du dérèglement climatique

La pollution biologique des eaux de baignade ou récréatives correspond à la présence, en forte concentration, de micro-organismes, principalement des algues et/ou microalgues pouvant s’avérer toxiques, ayant un impact sur l’environnement et pouvant représenter un risque avéré de contamination de l’eau et donc, un danger pour la santé humaine.

Les blooms algaux sont des proliférations rapides d’algues favorisées par des conditions telles que la hausse des températures ou l’excès de nutriments dans l’eau. Parmi elles, Surfrider porte une attention toute particulière à Ostreopsis.

L’Ostreopsis est une microalgue tropicale, invisible à l’œil nu, qui se développe dans les eaux côtières durant l’été. Elle s’accroche aux rochers ou aux algues macroscopiques le long du littoral.
Parmi ses différentes espèces, on distingue notamment l’Ostreopsis siamensis, considérée inoffensive selon les connaissances actuelles, et l’Ostreopsis ovata, connue pour ses effets nocifs sur la santé humaine et la biodiversité.

L’Ostreopsis ovata est largement suspectée d’avoir été introduite sur les côtes françaises via les eaux de ballast. Ces réservoirs, utilisés pour équilibrer les bateaux, contiennent souvent des micro-organismes exotiques qui, une fois relâchés dans de nouveaux environnements, peuvent coloniser et perturber les écosystèmes locaux. Le développement de cette microalgue toxique a été particulièrement facilité par le dérèglement climatique, et notamment le réchauffement des eaux côtières, qui ont créé ces dernières années, des conditions idéales pour sa prolifération dans des zones autrefois épargnées.

Bien que cette algue soit généralement présente dans les zones rocheuses, des études récentes montrent que lors de fortes turbulences de l’eau, ses cellules toxiques peuvent se détacher et migrer dans la colonne d’eau, entre la surface et le fond marin, ou se disperser dans les embruns. Ces embruns, poussés par le vent, atteignent parfois le littoral. Sous certaines conditions, l’Ostreopsis peut proliférer en grande quantité, formant des amas bruns et visqueux appelés « efflorescences », « blooms » ou encore « fleurs d’eau ».

Pourquoi s’intéresser à Ostreopsis ? comprendre les enjeux pour la santé et l’environnement

Lorsque les conditions favorables à son développement sont réunies, Ostreopsis peut proliférer et présenter des risques sanitaires et environnementaux. En 2005 par exemple, l’espèce Ostreopsis ovata a été impliquée dans près de 200 cas de personnes nécessitant des soins médicaux sur la côte ligurienne en Italie.

Ostreopsis ovata est en effet connue pour libérer une toxine volatile pouvant se disperser dans les embruns et impacter tant la biodiversité marine que les usagers du littoral.

Constituée d’une seule cellule ressemblant à une minuscule lentille aplatie, cette algue toxique a des impacts significatifs sur la biodiversité marine. Elle perturbe la chaîne alimentaire dans les zones où elle prolifère et peut provoquer la mort des organismes fixés au sol en les asphyxiant. Les organismes filtrants, comme les oursins, sont également affectés en ingérant les toxines libérées par l’algue, ce qui compromet leur survie et fragilise l’écosystème local.

L’ensemble des usagers de l’Océan peut être affecté par Ostreopsis. Les recherches et observations récentes ont identifié trois principales voies d’exposition aux toxines de cette algue : par inhalation d’aérosols, ce qui peut survenir lors d’une simple promenade en bord de mer ; par contact direct, notamment lors d’activités nautiques ou de baignades ; et par ingestion, soit en avalant de l’eau de mer contaminée, soit en consommant des produits de la mer provenant de zones touchées par la prolifération de l’algue.

L’action de Surfrider : surveiller, informer et sensibiliser sur les risques liés à Ostreopsis

Chaque été, de juin à septembre, Surfrider Foundation mobilise ses expert·e·s pour surveiller la présence de la microalgue Ostreopsis sur la Côte Basque, un enjeu crucial pour la santé des usagers de l’Océan et la préservation des écosystèmes marins.

Pour y faire face, Surfrider met en place un réseau de vigilance et mène des campagnes régulières de prélèvements d’eau sur les spots de baignade et de surf, contribuant à une meilleure compréhension de cette microalgue et à la protection des plages.

Depuis son apparition en 2006 au large de Marseille, Ostreopsis fait l’objet d’un suivi minutieux par Surfrider. L’association effectue des prélèvements réguliers en Méditerranée, sur la Côte Basque et dans d’autres régions littorales, en collaboration avec des scientifiques locaux et des laboratoires comme Microbia Environnement.

À Saint-Jean-de-Luz, dans les Pyrénées Atlantiques, un programme spécifique de surveillance a été développé pour suivre l’évolution des blooms algaux. Les analyses issues de ces prélèvements sont partagées avec les autorités locales et enrichissent les bases de données scientifiques, permettant d’éclairer les décisions pour protéger les usagers et l’environnement.

Parallèlement, Surfrider est un acteur clé dans la sensibilisation du grand public. En développant des outils pédagogiques, comme des livrets d’information, et en organisant des campagnes de science participative, l’association invite les citoyen·ne·s à devenir acteurs de la protection de leurs plages. Ces initiatives renforcent les actions de plaidoyer menées par Surfrider pour inclure les blooms algaux dans la directive européenne sur la gestion des eaux de baignade, conformément aux recommandations de l’OMS.

Enfin, Surfrider travaille à des solutions innovantes, comme le développement d’un bio-capteur capable de détecter rapidement la présence d’Ostreopsis. Cette collaboration avec une entreprise de biotechnologie méditerranéenne témoigne de l’engagement de l’association à conjuguer science et action terrain pour prévenir les risques liés à cette algue invasive. Ensemble, grâce à la science, à l’information et à la mobilisation collective, Surfrider fait de la lutte contre l’Ostreopsis un levier pour protéger l’Océan et ses usagers.

QUelques Chiffres clés sur l’impact d’Ostreopsis sur les plages et l’océan

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