les microplastiques :

une menace invisible pour l'Océan et notre santé

Les microplastiques, ces particules de moins de 5 mm, sont l’une des menaces les plus insidieuses pour l’océan et notre santé. Ils se cachent partout, des produits cosmétiques aux fibres textiles. Invisibles à l’œil nu, ils se retrouvent dans l’eau, les aliments, et même l’air que nous respirons. Une fois libérés, ils sont quasiment impossibles à éliminer et persistent pendant des siècles, impactant la faune marine et notre propre santé.

Les microplastiques : Une Pollution Invisible mais dévastatrice pour les océans

Les microplastiques sont des particules de plastique d’une taille inférieure à 5 mm, parfois invisibles à l’œil nu. Ils sont l’une des conséquences les plus néfastes et pérennes
de la pollution plastique et ainsi, constituent une menace croissante pour l’environnement et la santé humaine. Il existe plusieurs types de microplastiques :

  • Les microplastiques intentionnellement ajoutés dans de nombreux produits du quotidien pour en améliorer la texture par exemple (comme les cosmétiques ou les produits d’entretien)
  • Les micro et nanoparticules provenant de la dégradation des déchets plastiques dans l’environnement et ceux qui résultent de la dégradation de divers matériaux, tels que les fibres textiles, l’abrasion des pneus ou la dispersion de granulés plastiques industriels.
  • Les Granulés Plastiques Industriels (GPI), matière première de l’industrie plastique, issus de « fuites » lors des différentes phases de production ou de transport.  

 

Ils sont partout : dans l’eau que nous buvons, les aliments que nous consommons, et même dans l’air que nous respirons, des neiges arctiques aux profondeurs de l’océan. Il s’agit d’une source de pollution incontrôlable et sans précédent : des milliers de milliards de microparticules de plastique sont présentes dans l’océan.

Une fois libérés dans l’environnement, les microplastiques sont pratiquement impossibles à éliminer et restent présents pendant 
des centaines, voire des milliers d’années. Ils se répandent dans l’environnement et suscitent d’importantes préoccupations à la fois vis à vis des écosystèmes aquatiques mais également de notre propre santé.

Focus sur les granulés plastiques industriels

Les granulés plastiques industriels, également connus sous le nom de pellets, sont de petites billes qui servent de matière première à la fabrication de presque tous les objets en plastique.

Leur petite taille (généralement inférieure à 5 mm) et les mauvaises pratiques par les opérateurs industriels favorisent leur fuite dans l’environnement à chaque étape de la chaîne de production et de distribution : fabrication, transport, stockage et recyclage. Ces pertes, largement évitables, contribuent à la pollution plastique et menacent les écosystèmes, en particulier les milieux aquatiques.

D’après un rapport commandé par la Commission européenne, l’industrie perd environ 180 000 tonnes de granulés plastiques chaque année dans l’Union européenne (ce chiffre étant très certainement sous-estimé dans la mesure où les industries ne sont pas, pour le moment, obligées de signaler les pertes de granulés dans l’environnement). Cette pollution est ainsi la deuxième source la plus importante de microplastiques « primaires ».

Une fois dispersés dans la nature, les granulés plastiques peuvent persister pendant des centaines d’années, causant des dégâts irréversibles à la biodiversité marine et terrestre.

De nombreux animaux les confondent avec des œufs de poissons ou d’autres proies et les ingèrent, ce qui peut entraîner des occlusions digestives, des carences nutritionnelles et, dans certains cas, leur mort.
Au fil du temps, ces granulés se fragmentent en microparticules qui s’intègrent à la chaîne alimentaire, exposant ainsi la faune – et potentiellement l’être humain – à divers contaminants chimiques associés au plastique.

En outre, ces granulés – comme tous les plastiques – agissent comme des « éponges » pour les produits toxiques et les bactéries présents dans l’environnement marin. À cela s’ajoutent les additifs nocifs contenus dans les granulés eux-mêmes, ce qui accroît encore leur toxicité.
les microplastiques
granulés-plastiques

L’Union européenne se mobilise contre les microplastiques

Depuis quelques années, la communauté scientifique lance un véritable cri d’alerte 
sur la présence de microplastiques dans les cours d’eau, l’Océan mais également dans de nombreux espèces marines, allant des plus petites, comme le plancton, jusqu’aux baleines et dans le corps humain : des microplastiques ont ainsi été retrouvés dans le sang, le placenta ainsi que dans différents organes.

Lors de la publication de la stratégie sur les matières plastiques en 2019, l’Union européenne s’était engagée à travailler sur l’interdiction des ingrédients microplastiques ajoutés intentionnellement à certains types de produits (cosmétiques et produits de soins, détergents, produits de nettoyage, peintures, produits utilisés dans l’industrie pétrolière et gazière, ainsi que les fertilisants agricoles).
Ce n’est toutefois qu’en 2023 qu’elle a adopté une réglementation visant à limiter progressivement ces microplastiques, avec des restrictions mises en place de façon échelonnée selon les types de produits concernés.

Reconnaissant l’inefficacité de l’initiative volontaire des industriels « Operation Clean Sweep », la Commission européenne a proposé une réglementation visant à prévenir les pertes de granulés plastiques industriels. Chaque année, on estime que plus de 180 000 tonnes de ces granulés sont perdues dans l’Union européenne.

Cependant, cette réglementation ne couvre qu’une partie du problème : il reste essentiel d’adopter des mesures pour prévenir également la dispersion des autres sources de pollution microplastiques (textiles et géotextiles, pneus, peintures, détergents, …).

notre engagement

Surfrider mène un combat quotidien pour stopper la pollution de l’Océan par les granulés plastiques industriels, en ciblant la source du problème.

En tant que citoyens : agir pour réduire notre exposition aux microplastiques

Un packaging épuré et un slogan écolo ne garantissent pas l’absence de microplastiques dans un produit. Pour éviter ces microplastiques lors de vos achats, apprenez à les repérer. Sur les étiquettes, méfiez-vous des ingrédients aux terminaisons en -one ou -oxane, des abréviations comme PPG et PEG, ou des mentions de poly- et -cellulose. Pour les cosmétiques, privilégiez les produits portant le label « Slow Cosmétique« , une association qui milite pour l’interdiction totale des plastiques dans ce domaine. Des applications comme Beat the Microbead peuvent aussi vous aider à identifier les produits à éviter.

Vous pouvez également limiter votre consommation d’eau en bouteille en plastique et privilégier l’eau du robinet.

Enfin, l’idéal pour éviter les microplastiques est de réduire sa consommation de produits en plastique afin de réduire la production de déchets plastiques.

Pour cela vous pouvez vous tourner vers des alternatives durables telles que les produits consignés, les gourdes etc.

la science participative et la mobilisation citoyenne:
une arme contre les microplastiques

Chez Surfrider Foundation, nous croyons profondément en la force de la science participative pour éveiller les consciences et combattre la pollution plastique. Ce pont entre citoyens et scientifiques est un outil puissant pour la préservation de notre Océan.

Les initiatives de science participative suscitent une prise de conscience durable, rendent visibles les effets de l’activité humaine sur l’environnement, et fournissent une quantité de données indispensable pour agir. Ces données sont ensuite partagées avec les autorités publiques et intègrent nos plaidoyers, pour que des actions concrètes soient mises en place contre les microplastiques, y compris les granulés plastiques industriels.

En identifiant les sources et les types de microplastiques présents dans nos océans, la science participative nous permet d’agir à la source du problème.

comprendre L’impact de la pollution plastique sur l’océan et la santé en chiffres

24 400

milliards de fragments

C’est la quantité de microplastiques dans l’Océan (source)

74 000

particules
c’est le nombre de particules de microplastiques potentiellement consommées et inhalées, chaque année, par l’Homme (source)

180 000

tonnes environ de micro-billes
en plastique (GPI) sont perdues chaque année sur le territoire européen (source)

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