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La consigne : un système à réutiliser

Plus écologique et économique que nos systèmes actuels de recyclage et d’enfouissement, nous allons voir en quoi la consigne semble être un choix judicieux afin d’adopter un mode de vie plus respectueux de notre environnement.

© maxppp

Un principe pas si nouveau que ça

La consigne est un système qui considère l’emballage comme étant la propriété du producteur ou distributeur selon le cas, ainsi le consommateur ne paye que le produit en lui-même si il choisit de rapporter le contenant. En France, ce principe était généralisé mais suite à la Loi de 1992 sur le tri et la collecte sélective et de l’essor du plastique, les emballages à usage unique sont devenus la norme entraînant ainsi l’augmentation des déchets.

© Fondation Nicolas Hulot

Des objectifs simples et nécessaires

La consigne vise à favoriser la réutilisation d’emballage afin d’éviter la consommation d’énergies induites par le recyclage et de réduire les déchets et pollutions extérieures. C’est donc une mesure de choix face aux défis environnementaux et économiques actuels.

Des avantages de développement local pour un impact global

Avantages économiques

Tout d’abord social et économique; puisque ce système privilégie les circuits courts, l’économie locale et circulaire, il est porteur de valeur et créateur d’emploi (dans la gestion et collecte ainsi que pour le nettoyage). Son recours permet d’économiser jusqu’a 75% d’énergies primaires (électricité et eau) comparé à une gestion classique (recyclage). A titre d’exemple, la réutilisation du verre ne représente pas de coût pour la collectivité car il est extrait des filières de gestion de déchets. A l’inverse, son recyclage coûte 35€/t et son enfouissement 106€/t. Ainsi, en comparaison à l’utilisation d’objets jetables et malgré les frais de lavage et de transport, la consigne coûte 2 à 7 fois moins cher. Les bénéfices sont partagés puisque les consommateurs feront l’expérience d’une baisse de prix comme ils ne payent que le contenu et non le conditionnement qui finit généralement à la poubelle. Le calcul semble donc vite fait.

Avantages écologiques

Au niveau écologique, la consigne consomme moins de ressources primaires et permet d’éviter annuellement près de 500 000 tonnes de déchets d’emballages. Elle demande à peu près 30 % d’eau en moins que le recyclage puisque le nettoyage des contenants consomme moins d’eau que leur production. Cependant, pour que les coûts environnementaux soient favorables, la distance entre les intermédiaires – le distributeur de la consigne, le consommateur et le centre de nettoyage, devrait idéalement être inférieure à 100km.

© Jean Bouteille

Des exemples qui donnent le ton

Au niveau français

En France, ce système est majoritairement applicable aux bouteilles de gaz mais tend à réapparaitre localement dans plusieurs régions à la demande de collectivités ou à l’initiative d’associations et d’entreprises comme dans la région Est avec sa bouteille consignée « VK Alsace ». De même, la consigne pour réutilisation tend à persister et se développer dans les circuits courts tels que les AMAP, les ventes à la ferme ou bien les coopératives.

Jean Bouteille une entreprise de service de bouteilles consignées pour l’huile, vinaigre, jus et vin, et Ecocups qui propose des gobelets réutilisables lors d’événements, démontrent la tendance de certains acteurs pour la promotion d’une société « zéro déchets ».

Dans le même esprit, Zero Waste France – membre fondateur du Réseau Consigne, fait du plaidoyer politique pour faire évoluer les lois et appuie les acteurs de terrain pour favoriser le retour de la consigne et donc réduire les déchets.

« Ce sont des centaines d’entrepreneurs avec qui nous sommes en contact pour faire revenir cette pratique. Ils sont en plein développement de leurs activités, soyez attentifs, il y en a sans doute un près de chez vous. » Laura Caniot, responsable de l’appui aux entrepreneurs Zéro Déchet.

Et dans le reste de l’Europe…

En Finlande, il existe un système performant de recyclage de bouteilles consignées et de reprises de canettes en aluminium et boissons en plastique basé sur le paiement d’une consigne. En 2010, le taux de retour des canettes était de 94% et celui des bouteilles plastique de 92%. L’Allemagne et la Suède ont aussi un système de consignes dans les magasins alimentaires basées sur la gratification incitative donnant lieu à des coupons réductions afin d’inciter ces éco-comportements.

Un système unifié et commun de consigne au niveau européen est peut-être une solution afin de lutter efficacement contre les incidences négatives des emballages sur l’environnement (déchets, pollution, etc.). En attendant, des solutions locales existent donc n’hésitez pas à vous renseigner auprès de vos commerçants et à favoriser l’économie circulaire !

Laura Anty, Rédactrice Environnement