Skip to main content

Avec les éco-quartiers, préparons nos sociétés de demain

Un quartier qui concilie mode de vie respectueux de l’environnement et standards modernes de confort, utopie de demain ? En Europe, des éco-quartiers fleurissent de plus en plus et méritent de se faire connaître, notamment pour leurs bienfaits pour l’Océan. Cap sur des bonnes pratiques qui donnent espoir et envie !

Les enjeux du changement climatique, de l’énergie et de l’accroissement de la population en addition avec le fait que l’empreinte écologique des habitants d’Europe est d’en moyenne deux planètes au lieu d’une ont insufflé l’émergence de nouvelles façon de voir, de penser et de vivre. Les éco-quartiers offrent la possibilité de développer les territoires de façon durable et responsable en recourant le plus possible à des ressources locales. L’impact des comportements de tous les jours est ainsi réduit de par une consommation réfléchie et porteuse de sens.

©urbamedia

Des laboratoires pour un futur durable

Les éco-quartiers peuvent se définir comme étant un ensemble de solutions adaptées à un contexte spécifique et local dans le but de réduire l’empreinte écologique des habitants tout en conciliant qualité de vie. Par exemple les quartiers durables favoriseront les transports en communs et doux (vélo, piétons), la mixité sociale et fonctionnelle, la recherche d’une sobriété énergétique (énergies renouvelables), une valorisation des bien communs (eau, espaces verts) et une gestions efficiente des déchets. Ils comprennent également la participation des citoyens dans le fonctionnement global des territoires, et intègrent et mettent en valeur la biodiversité urbaine dans les espaces de « nature en ville ».

© bertrand rieger – Vauban, allemagne

Des changements à la fois urbains et comportementaux

Les constructions sont adaptées aux objectifs de développement durable – soit de ne plus dépendre des énergies fossiles – elles utilisent les énergies renouvelables et produisent de l’électricité. Par exemple, le triple vitrage, les toits avec panneaux thermiques et photovoltaïques, les architectures bioclimatiques et l’isolation externe permettent aux bâtiments d’être plus autonomes énergétiquement.

Une participation citoyenne dans la vie des éco-quartiers permet d’assurer la qualité de vie et le bien-être des habitants. Leur inclusion dans la conception et réalisation de projets durables augmente leur sensibilité écologique qui est susceptible de s’appliquer à leurs pratiques courantes de consommation. Ainsi, le fait que chaque habitation soit pourvue d’un garage à vélo et que des pistes cyclables soient aménagées incite les citoyens à favoriser ce mode de transport écologique et économique.

© bertrand rieger – vauban, allemagne

Le rôle des éco-quartiers dans la protection de l’Océan

Le concept des éco-quartiers participe à la sauvegarde et mise en valeur de notre patrimoine naturel. En effet, ces structures comprennent une meilleure gestion en amont des déchets et de la qualité de l’eau, elles ont ainsi un rôle crucial dans la protection de l’Océan et des écosystèmes marins. Rappelons en effet que 80% des déchets proviennent de l’intérieur des terres, une meilleure gestion à la source limiterait l’arrivée des déchets dans la nature.

Les modes de vie encouragés dans ces villes se basent sur la réduction voire suppression des déchets. Il en est de même pour la qualité de l’eau – un système de traitement des eaux efficient est mis en place, l’eau propre qui en résulte servira pour les besoins primaires uniquement (boire, se laver). Les besoins secondaires d’eau comme l’arrosage du jardin se feront par un système de récupération d’eau de pluie. Mais une gestion adaptée n’est efficace que si les comportements sont eux aussi adaptés. Ainsi, les citoyens ont un rôle important à jouer dans leur façon de consommer ce bien commun (ne rien jeter dans les toilettes, privilégier les douches courtes, les produits cosmétiques et d’entretien naturels et biodégradables, etc.). A titre d’exemple, rappelons que chaque année les collectes de déchets sur les plages révèlent la présence d’une quantité impressionnante de cotons-tiges et ce phénomène serait dû aux personnes qui jettent leurs cotons-tiges dans les toilettes… Bien que la loi biodiversité interdisant la commercialisation de cotons-tiges en plastique à partir de 2020 en France soit actée, il semble nécessaire d’adopter des comportements responsables dès maintenant.

Des exemples à suivre

En Angleterre, le quartier BedZed « neutre en carbone » est capable de produire au moins autant d’énergie renouvelable qu’il en consomme. Il a pour objectif la réduction de l’impact écologique de ces habitants à tous les niveaux que ce soit à la maison ou au travail. De cette façon, le concept illustre qu’il est possible de vivre d’une production locale dans le cadre d’un territoire local.

© George rex – bedzed, angleterre

En Allemagne, le quartier urbain du Vauban se focalise sur la coopération et la participation de ces membres en lien avec des critères spécifiques écologiques, sociaux, économiques et culturels comprenant l’équilibre des groupes sociaux et des zones d’habitat/travail ou encore la priorisation des piétons, vélos et transports en commun. Ce projet démontre que vivre en harmonie avec la nature tout en profitant de standards modernes de confort est possible.

© blog ecoquartier – vauban, allemagne

En France, le quartier de Bonne à Grenoble est pionnier en matière d’urbanisme durable dans le pays et a d’ailleurs été lauréat du « Grand Prix national EcoQuartier 2009  » organisé par le Ministère de l’Ecologie. Les habitations comprennent entre autres des façades végétalisées afin de limiter les surchauffes, des interrupteurs coupeurs de veille dans le salon, du lino écologique en marmoléum et un nouveau système de chauffage et ventilation. Bien que faiblement médiatisés, les projets d’éco-quartiers en France se développent notamment sous l’impulsion des lois Grenelle (2008) ainsi que les nouvelles réglementations thermiques.

©academie dijon – bonne, france

Les éco-quartiers sont des incubateurs de bonnes pratiques et nécessitent un mode de pensée et d’action plus global. Des conséquences des matériaux utilisés lors de la construction des bâtiments jusqu’au mode de transport utilisé par les citoyens, tout est repensé afin d’avoir le moins d’impact possible sur l’environnement. De quoi être en phase avec les objectifs de la COP21 !

Laura Anty, Rédactrice Environnement