Les 2°C prévus dans l’Accord de Paris n’est pas un nombre au hasard, il représente la limite au-delà de laquelle le climat se déréglerait drastiquement et aurait des conséquences extrêmes. Cependant, conserver la température à ce niveau sécuritaire semble utopique si des actions correctrices ne sont pas mises en place dès aujourd’hui. Zoom sur un scénario qui semble être tout droit sorti d’un film catastrophe hollywoodien – sauf que là, les héros c’est nous !
Le climat et les négociations internationales
Les différentes COP ont pour objectif d’obtenir des politiques globales communes permettant de prévenir les conséquences dévastatrices du changement climatique. L’accord de Paris de la COP 21 prévoit une augmentation de la température terrestre de 2°C maximum. Cet accord a été approuvé par l’Union Européenne mardi 4 octobre 2016, faisant suite aux Etats-Unis, à la Chine et l’Inde (principaux pollueurs de la planète), cependant les mesures qui permettraient de le respecter sont dans l’attente d’être mise en place. Pourtant le changement climatique, lui, n’attend pas et continue de nous montrer sa dure réalité.
Des experts s’accordent donc à dire qu’une simple hausse de 2°C est peu probable si nous continuons de dépendre des énergies fossiles, donc que nous tendons plus vers les 4-5°C. L’augmentation des températures moyennes de la planète pourraient ainsi atteindre les 4,8°C* à l’horizon 2100.
* Il est important de noter que ce chiffre prévisionnel est réévalué à chaque rapport du Groupe d’Expert Intergouvernemental sur l’Evolution du Climat (GIEC), sachant que le premier rapport de 1990 prévoyait une hausse maximale de 3°C à la fin du 21ème siècle et que celui de 2007 prévoyait une hausse de 4°C…
A quoi ressemblerait le monde avec 4°C de plus ?
Le changement climatique est le challenge le plus important de notre temps qui a et aura des conséquences sur la population mondiale à court et long terme, tant environnementales que sociales et économiques.
L’augmentation de la température ne se fera pas ressentir de la même façon sur le globe, elle sera notamment beaucoup plus intense dans l’Arctique et sur l’Equateur, la température aux pôles pourra d’ailleurs augmenter de 8 à 10°C. Comme effets induits, nous comptons notamment les phénomènes de dilatation et la fonte de glaces engendrant l’élévation du niveau de l’Océan et donc la disparition des côtes et des îles. Le climatologue Jean Jouzel prévient qu’avec un réchauffement à 2°C, le niveau aquatique s’élèvera de 40 cm, à 3°C de 60 cm, à 4-5°C de 80 cm minimum et ainsi de suite. L’institut de recherche Américain Climate Central informe que de nombreuses métropoles comme New York, Bombay, Hong Kong et Shanghai se verraient partiellement submergées dans quelques années. Le CNRS a quant à lui démontré que près de 20.000 îles et archipels pourraient disparaître avant la fin du siècle.
Quelques degrés supplémentaires chaque année peuvent paraître infimes, pourtant cela peut avoir des conséquences irréversibles. Le 5ème rapport du GIEC met en lumière que des événements extrêmes (canicules, tempêtes, cyclones, etc.) pourraient devenir plus fréquents et plus violents. De la même façon, des modifications démographiques, de mode de vie et de consommation (alimentation principalement) pourraient avoir lieu en raison de changements météorologiques – par exemple, des zones désertiques deviendraient zones humides et inversement. Aussi, le GIEC estime que 40 à 70% des espèces seront exposées à un risque accru de disparition si la température augmente de 3,5°C.
Le climat et nous
La bonne nouvelle ? Tout changement est positif. Le changement climatique nous offre la possibilité de réinventer et créer une société plus juste pour tous. Ainsi, une évolution citoyenne initiant et en synergie avec une évolution structurelle et réglementaire sont à portée de mains et apporteraient des réponses adaptées et nécessaires.
Adapter nos comportements est donc essentiel, et bien entendu les petites comme les grandes actions sont les bienvenues. En effet, nous entendons beaucoup dire autour de nous lors de repas de famille ou ente amis, qu’à titre personnel nous ne pouvons rien faire, que tout se joue dans les hautes sphères politiques ou autour des tables rondes des multinationales. Mais ce n’est pas totalement le cas. Notre pouvoir d’achat de par nos choix de consommation est en fait un élément déterminant qui fera peser la balance pour une société plus responsable ou non. Car si nous arrêtons de financer les entreprises qui participent à l’injustice sociale et climatique (exploitation sociale et environnementale, pollution terrestre et atmosphérique, etc.), celles-ci se verront dans l’obligation d’être plus respectueuses pour répondre à la demande et donc subsister.
Egalement, le changement climatique ayant une portée mondiale, nos actions devraient intégrer une dimension globale. Dans ce sens, des actions de collaboration (partage de savoir et savoir-faire) entre communautés auraient pour conséquence d’augmenter la résilience des territoires tant locaux que nationaux. Car le changement climatique ne connait pas de frontières.
Afin de contrer le plus important phénomène de notre temps – le dérèglement climatique – des changements comportementaux, politiques et réglementaires sont primordiaux. Comme disait Gandhi : « Soyons le changement que nous voulons voir dans le monde ». Ainsi, si nous souhaitons une société plus juste et respectueuse de l’environnement dans sa vision la plus globale (Nature et Hommes), nous nous devons de changer nos habitudes qui contribuent directement ou indirectement à l’émission de gaz à effets de serre. Car agir pour le climat, c’est agir pour les générations présentes et futures.
Laura Anty, Rédactrice Environnement