Dans le cadre de sa mission « Qualité de l’eau » Surfrider Foundation Europe surveille les sources de pollutions sur les spots d’activité nautiques de plusieurs zones côtières européennes. Or, la pollution n’est pas toujours là où on l’attend (industries, transports maritimes, agriculture…). En tant que consommateurs et surfeurs, nous avons également un rôle majeur. Petit tour d’horizon des actions que nous pouvons entreprendre en surfrip pour préserver la qualité de l’eau et l’environnement.
1. En vieux van déglingué, tu ne rouleras pas
Evidemment, plus le véhicule est ancien et plus il sera enclin à tomber en panne… et à émettre des gaz à effet de serre. Alors certes, le combi fait joli sur la photo souvenir, mais il n’est pas franchement « jojo » côté bilan carbone. Une fois sur place, privilégiez donc les déplacements à pied et à vélo. D’ailleurs, pourquoi ne pas vous déplacer exclusivement en vélo ? Avec un porte-bagage et un vélo tout-terrain, rien n’est impossible ! Ce mode de transport est parfait pour profiter du paysage et découvrir de nouveaux spots. Bien sûr, il présente aussi certains inconvénients : fatigue, crevaison, pluie (…) mais en plus de vous faire des mollets en béton, il sera plus facile pour vous de vous garer sur LE spot.
2. Des matériaux écologiques, tu choisiras :
- Pour ta planche :
Les planches de surf ne sont pas franchement exemplaires en matière d’écologie… Le problème majeur vient de leur fabrication : pour faire une planche, il faut du pain de mousse en polyuréthane, de la résine et de la fibre de verre. Des matériaux non recyclables, toxiques et très polluant (sans compter leur transport depuis l’autre bout de la planète). Heureusement, on trouve de plus en plus de shapers éco-responsables! Ces derniers utilisent des matériaux respectueux de l’environnement et recyclent les déchets créés pendant la fabrication. Et vous pouvez aussi revenir aux premières planches en bois pour un style totalement green.
- Pour ta combi :
Les combinaisons et autres accessoires en néoprène sont également des produits dérivés du pétrole et non recyclables. Les alternatives dans ce domaine ne sont pas nombreuses, mais certaines marques ont trouvé le composant idéal pour se passer quasi totalement du néoprène : le yulex ! Un caoutchouc naturel issu du quayule, cultivé au Mexique et aux Etats Unis. Cet ingrédient naturel est d’autant plus remarquable qu’il nécessite de très peu d’eau et ne requière pas de traitement chimique pour se développer. Le yulex n’étant qu’à ses prémisses, affaire à suivre…
- Pour ta wax :
Enfin, les wax ne sont pas non plus épargnées puisque la plupart trouvées dans le commerce sont composées de produits issus de la pétrochimie avec la paraffine que l’on obtient à partir du pétrole brut. Et gare au greenwashing ! Certaines marques profitent d’une image écolo mais continuent à utiliser de la paraffine dont le transport et le raffinage ne sont pas écologiques… Vérifiez bien les ingrédients utilisés pour la fabrication de votre wax, l’ingrédient phare du moment présent dans la wax écolo étant la cire d’abeille.
3. Des batteries solaires, tu utiliseras
Cela peut sembler a priori illusoire pour un non initié mais il existe des kits solaires qui permettent de charger nos appareils électroniques grâce à l’énergie solaire ! Ces kits comprennent généralement un panneau solaire avec sa fixation, un régulateur de charge adapté et des câbles et connectiques nécessaires au branchement. Si votre destination est ensoleillée, vous pouvez donc tout à fait privilégier le solaire pour continuer, par exemple, à prendre les plus belles photos de vos aventures.
4. Des contenants réutilisables pour ton pique-nique, tu utiliseras
Et parce qu’on ne vous l’a pas assez répété, ne partez pas en pique-nique sans votre tote-bag, cabas, vos boîtes tupperware réutilisables et votre gourde ! Pour un repas à moindre impact environnemental, pensez également à vous approvisionner dans les marchés locaux, de préférence marchés de producteurs, voire directement chez le producteur. A l’heure de faire vos emplettes, essayez de proscrire un maximum le suremballage des aliments. Certains magasins proposent du vrac, et vous avez même des appli qui vous aident à les trouver telle que Zéro Waste Home de Béa Johnson.
5. De manière écologique, tes besoins tu feras
Pour conclure ce guide pour un surftrip écolo, nous vous proposons de lire ou de relire l’excellant ouvrage « Comment chier dans les bois » de Kathleen Meyerd ! Vous ne le savez peut-être pas, mais se soulager en pleine nature n’est pas forcément très écolo… Il faut savoir recourir à certaines techniques et être maître dans l’art de creuser un trou, et pas n’importe où ! Il s’agit de ne pas disperser ses bactéries fécales qui pourraient contaminer les nappes phréatiques. A prendre au sérieux, donc.
Finalement, surf et environnement sont tout à fait compatibles. Entre les planches, les combinaisons et les waxs écolos, les surfeurs ont l’embarras du choix pour réduire leur impact environnemental et protéger l’océan. Sur ce, excellent surftrip à tous !
Article co-rédigé par Nahia Farmer et Alicia Muñoz