Le 15 et 22 mars prochains, près de 36 000 communes françaises vont renouveler leur conseil municipal. L’occasion pour Surfrider Europe d’appeler les futurs maires à s’engager pour la préservation de l’Océan et plus largement en faveur d’une transition écologique durable.
L’écologie au cœur des listes et des débats des élections municipales
La préservation de l’environnement est au centre des débats des élections municipales. La repeinte en vert des programmes des candidats n’épargne aucun bord politique afin de rallier à leur cause des électeurs de plus en plus sensibles à cette question. Les premiers sujets revenant dans les discussions sont la gestion des déchets ménagers ou la réduction de l’usage des pesticides : autant de sujets liés aux missions de Surfrider Europe. Plusieurs régions, appellent les candidats à s’engager. C’est le cas au Pays Basque, avec la création d’un pacte de métamorphose pour faire prendre des engagements ambitieux en matière de transition écologique aux listes candidates.
Mais, concrètement, quelles sont les mesures à prendre par les futurs maires pour réduire l’impact écologique et préserver l’océan ?
Réduire la pollution des déchets aquatiques
Chaque année, 8 millions de tonnes de déchets plastiques finissent dans l’Océan. 80% de ces déchets viennent de l’intérieur des terres.
Les communes disposent de leviers d’actions pour réduire cette pollution. D’abord, 25% des déchets jetés dans la poubelle ménagère peuvent en réalité être recyclés. Pour réduire ce poids, une tarification indicative peut être mise en place. Elle consiste à faire varier le prix de l’enlèvement des ordures ménagères en fonction de leurs poids par usagers. Cette mise en place est déjà effective dans 190 collectivités françaises. La réduction des déchets ménagers non triés est désormais de 91kg par habitant, soit une baisse de 20 à 70%. Les communes peuvent également soutenir le développement de la consigne. Dans cette continuité, le plastique à usage unique peut être supprimé au sein de l’administration et cette suppression étendue à l’événementiel et au tourisme.
Préserver la qualité de l’eau
La qualité et la quantité d’eau sont des enjeux cruciaux pour les territoires. Pour rappel, depuis 2018, la gestion de l’eau, les compétences d’assainissement et l’enjeu de sécurité lié aux inondations ont été confiés aux intercommunalités.
Les communes disposent ainsi de leviers d’actions pour préserver l’eau. Cela passe par la limitation de l’utilisation des pesticides, dans la gestion des espaces verts et publics, afin de réduire la pollution chimique de l’océan. La municipalité peut notamment favoriser la création de jardins de pluie. C’est l’objet du programme Sea Smart Land. Il s’agit de végétaliser les espaces publics pour limiter les îlots de chaleur et absorber l’eau pour réduire les risques d’inondations. Enfin, il convient d’augmenter la place de l’eau dans la ville en multipliant les fontaines et les rivières urbaines.
Réduire l’artificialisation et contrôler les effets du changement climatique
Tous les sept ans, c’est un département français entier, soit l’équivalent de 600 000 hectares, qui est englouti dans l’étalement urbain. Les raisons sont diverses à l’image du développement de la périurbanisation, de zones logistiques et commerciales ou d’infrastructures de transports. Les conséquences sont nombreuses : perturbant les équilibres naturels, contribuant à la disparition de la biodiversité, au réchauffement de l’atmosphère, à la création d’îlots de chaleur urbaine et à l’augmentation des risques d’inondation.
Les communes peuvent aussi utiliser divers leviers d’action pour endiguer cette artificialisation des sols et diminuer les effets du changement climatique. Il convient de lutter contre l’imperméabilisation, d’autant que l’étalement urbain progresse plus vite que l’augmentation de la population. Il s’agit également de protéger les espaces naturels et agricoles en évitant de construire à ces endroits.
Ainsi, candidats mais aussi citoyens (en allant voter ce dimanche), c’est à vous d’agir pour la préservation de l’Océan et plus largement de la planète ! Les constats sont là, les solutions existent : il faut maintenant les mettre en place, en commençant à l’échelle locale.