Stay Inside, Stay Inspired #4 L’épidémie de COVID 19 qui frappe les différents Etats impose des prises de décision complexes, notamment sur le plan sanitaire. Certains choix, notamment le confinement, sont à respecter par l’ensemble des citoyens pour venir au bout de l’épidémie. Cependant, certaines décisions peuvent être prises dans l’urgence et ne sont pas toujours efficaces ou justifiées. La désinfection des rues et du mobilier urbain n’a pas encore prouvé son efficacité dans la lutte contre le COVID 19, alors que ses effets néfastes sur l‘environnement, eux, sont certains.
La javel tue le virus … et tout ce qui croise son chemin
Sur le plan sanitaire, d’abord, la javel est potentiellement toxique et corrosive. Egalement, d’autres produits, comme les désinfectants, contiennent de grandes quantités d’alcool et ces désinfectants, inhalées, peuvent avoir des effets secondaires non négligeables pour la population.
Ensuite, sur le plan environnemental, l’eau de javel est un produit toxique et surtout biocide. Il détruit la vie de la flore et de la faune. En effet, si la javel est considérée par les autorités comme efficace pour tuer les “mauvaises” bactéries, elle ne fait pas la différence avec les “bonnes” bactéries utiles à la biodiversité.
Si l’utilisation de ce genre de produits peut avoir un effet rassurant auprès des populations, actuellement aucune autorité sanitaire n’évoque un quelconque pouvoir spécifique. Aucune ne préconise des sessions de pulvérisation préventive ou curative sur les sols des centres villes, des mobiliers urbains ou autres.
Une désinfection impactant la qualité des milieux aquatiques et de la biodiversité
Quand elle est rejetée dans l’environnement, l’eau de javel libère du chlore qui réagit avec les matières organiques du sol, l’eau, l’air et forme des composés organochlorés. Ces composés sont très toxiques pour la faune. Cancérigènes et mutagènes, ils s’accumulent dans la chaîne alimentaire et impactent à termes, l’homme. Une fois pulvérisée, l’eau javélisée peut donc ruisseler sur la chaussée. En effet, toutes les eaux ne sont pas collectées et traitées, cela dépend des réseaux de collecte et d’assainissement. Ainsi, les produits utilisés peuvent se retrouver dans les cours d’eau et la mer, par ruissellement ou après la pluie. De plus, les produits peuvent également infiltrer les sols et atteindre la faune et la flore associés à ce milieu. Enfin, il est important de préciser que la dégradation de certains polluants au niveau des stations d’épuration et de traitement est réalisée par des actions bactériennes. L’introduction de produits chimiques à de fortes concentrations (eau de javel ou nitrates par exemple) peuvent avoir un impact non négligeable sur le bon fonctionnement du système de traitement.
Les recommandations de Surfrider Europe
Pour proposer des solutions, Surfrider Europe s’appuie également sur les recommandations et avis de FNE (France Nature Environnement) Midi-Pyrénées. Surfrider Europe, comme d’autres organisations, demande l’arrêt de toutes pulvérisations intempestives. Il est important d’évaluer sérieusement de nouvelles solutions alternatives.
La pollution chimique de l’eau est donc un fait à prendre en compte même dans un contexte de crise comme celle du COVID19. Il convient de trouver des alternatives de désinfection ayant des bienfaits sur le plan sanitaire et environnemental. Pour plus d’informations, Surfrider Europe propose des cours sur Ocean Campus pour mieux comprendre la thématique de la Qualité de l‘Eau et de la Santé des usagers, ainsi que des tutos DIY pour assainir votre maison avec des produits naturels.