Au printemps 2013, la Global Wave Conference se déroulera en Basse Californie, au Mexique. Cet événement permettra de réfléchir collectivement sur la valeur des vagues et au caractère tant culturel qu’économique que la communauté surf lui reconnaît. Afin d’observer les principaux enjeux de cette conférence, Chad Nelsen, Directeur Environnement de Surfrider Foundation (Etats-Unis) nous accorde une interview exclusive.
Surfrider Foundation Europe : Quel est le principal enjeu de la Global Wave Conference, en 2013 ?
Chad Nelsen : La Global Wave Conference traitera essentiellement des menaces existantes contre les vagues et le surf, tant par un regard historique des menaces que par l’étude des nouvelles alertes manifestes. Cette discussion permettra d’aborder ainsi les nouveaux enjeux et les nouveaux modes d’action pour protéger notre environnement. De manière générale, la conférence va se focaliser sur le fait que nos organisations de protection des vagues au niveau mondial puissent travailler ensemble plus efficacement pour développer une conscience collective à propos de la valeur des vagues et du surf. Aussi, elle veillera à partager nos forces et expertises individuelles pour faire de la protection des vagues une préoccupation véritablement mondiale.
SFE : Quelles sont les plus graves menaces qui compromettent la préservation des vagues ?
C.N. : L’environnement océanique, incluant la pratique du surf peuvent être menacées par de nombreuses choses. La perte des accès aux plages peut limiter les opportunités. La pollution océanique peut menacer la santé des utilisateurs de l’océan, tuer les récifs coralliens ou engendrer des fermetures de plages. Les modifications du trait de côte par les digues et autres constructions peuvent impacter la qualité des zones de surf. Les rejets de pétrole, les installations hydroélectriques au large ou l’aquaculture peuvent avoir également de nombreux impacts négatifs sur la côte. Enfin, parmi les impacts à la vie sauvage sous-marine, qu’il s’agisse de surpêche, de développement d’espèces invasives ou la pêche d’espèces protégées font également de l’océan un espace moins sauvage.
SFE : De quelle(s) manière(s) valorisez-vous chez Surfrider Foundation ce patrimoine naturel ?
C.N. : Surfrider US a choisi une approche multiforme pour protéger les espaces océaniques et les zones de surf. Dans cet objectif, nous utilisons les différents moyens qui seront décrits ci-après. [Surfrider US va discuter de ces différentes approches dans la prochaine publication de Making Waves, leur newsletter mensuelle] :
– La protection par l’activisme : dans de nombreux cas, un spot de surf est menacé par un projet spécifique qui demande une réaction défensive face à la menace.
– Surfonomics : en utilisant des techniques développées dans le champ des ressources économiques, Surfrider Foundation aide à mieux comprendre la valeur économique, démographique et sociale des vagues et du surf.
– Des études sur le milieu océanique ayant pour but un « Ocean Planning » : dans la suite des Surfonomics, Surfrider engage une étude pour caractériser les usages ludiques de l’océan.
– La protection des vagues : le saint-graal de la protection des activités ludiques océaniques est d’établir une protection permanente en établissant des zones océaniques protégées.
Ces efforts permettent de développer de l’information concernant la valeur de l’océan et de trouver des moyens d’assurer la protection des activités océaniques ludiques pour le futur.
Propos recueillis par Pierre-Emmanuel Franco, Chargé de mission « Patrimoine et Vagues » chez Surfrider Foundation.
Léa Arrizabalaga, Rédactrice environnement
Le programme « Patrimoine et Vagues » vise à établir un cadre à l’ensemble des actions et travaux que Surfrider mène dans le domaine de la protection du littoral et du surf. Pour cela, il s’articule en deux objectifs à savoir la protection et la reconnaissance des vagues comme patrimoine naturel immatériel auprès de l’UNESCO.