De nombreux polluants que nous utilisons de manière quotidienne finissent dans l’environnement. Pesticides, herbicides, déchets médicaux, métaux lourds et de nombreux autres polluants se retrouvent dans l’océan, et nous ne savons jamais vraiment quelles conséquences ont nos actions lorsque nous utilisons nos produits de tous les jours. Le développement urbain est tel que nous détruisons les défenses naturelles de l’environnement contre la pollution.
Le système de filtration naturel de la terre en rapport avec le cycle de l’eau est plombé par le développement moderne. Les lignes de partage des eaux naturelles, qui filtrent les polluants et nettoient l’eau avant qu’elles n’atteignent l’océan sont en train d’être détruites et recouvertes. Quand nous recouvrons la terre, l’eau de pluie ne peut plus s’infiltrer dans celle-ci et prendre part au cycle de l’eau pour être réutilisée. Cela engendre des inondations et l’accumulation d’eaux polluées se déversant dans nos océans.
L’écoulement urbain et les eaux usées se déversent dans nos océans lorsqu’il pleut, mais le long des côtes nous voyons encore chaque jour des surfeurs sur les vagues, ils semblent convaincus que cela ne peut pas les affecter.
Surfrider Foundation Europe se dédie à apporter des informations au public sur la qualité de l’eau tout au long de l’année. Les initiatives de Surfrider avec les Gardiens de la Côte cherchent à protéger de la pollution notre océan et nos côtes, elles visent aussi à informer le public autant que possible lorsque les conditions sont dangereuses. SFE a des volontaires appelés les Watermen testers, ceux-ci testent l’eau chaque jeudi sur les plages qui ne sont pas concernées par la directive de 2006 concernant la gestion de la qualité des eaux de baignade.
Dans le Pays basque, les volontaires de SFE couvrent onze plages de Hendaye à Anglet, ils envoient les échantillons à un laboratoire indépendant local afin qu’ils soient testés sur leur contenance en Escherichia coli et en Entérocoques. L’E. Coli est une bactérie qui provient du système digestif et des excréments des humains et des animaux. Récemment, nos résultats du mois de mai ont montré un taux déconcertant d’E.Coli sur nos plages. Nous testons un pourcentage trouvé dans un échantillon, et s’il excède la limite basée sur ce qui est sain pour l’homme, alors on considère la plage polluée.
Biarritz et ses côtes environnantes sont visités chaque année pour leur beauté et la qualité de leurs vagues. Nous en sommes arrivés à un point où chaque fois qu’il pleut nous avons de bonnes chances de devenir malade pour avoir profité de l’océan.
Mi Mai, je me suis joint aux watermen testers afin de voir comment ils procédaient, et quelles différences ces plages pouvaient présenter. Nous nous reposons sur l’aspect de l’océan, pensant que son apparence peut nous dire quelque chose sur la qualité de l’eau. Essayer de deviner la qualité de l’eau juste en rassemblant ce qu’on en observe n’aidera généralement pas à établir un bon rapport. Les watermen testers utilisent un procédé d’échantillonnage de l’eau sur chaque plage avec pour principe l’obtention de résultats consistants chaque semaine. L’échantillon est pris lorsque le testeur a de l’eau jusqu’à la poitrine, il révèle ainsi la qualité exacte de l’eau sur le spot. Sur chaque site, ils relèvent aussi bien un échantillon d’eau que la turbidité de celle-ci, la quantité d’ordures repérées et la qualité globale de la plage.
J’ai les mêmes connaissances que la plupart des surfeurs à l’eau, c’est-à-dire que nous savons qu’il faut éviter de surfer s’il a plu, et nous savons et respectons cela, mais souvent c’est seulement si le surf est mauvais. Il y a une accumulation alarmante de déchets sur nos plages que les pratiquants de celles-ci ne font que regarder. Flottant à travers l’océan, nous passons entre les bans de poissons ou essayons d’éviter la piqûre des méduses. Maintenant quand nous marchons sur la plage, nous regardons où nous mettons les pieds, non pas pour éviter les bouts de bois et les cailloux mais les ordures. La méduse que nous essayons d’éviter s’avère être un sac en plastique. Après avoir surfé toute la journée, sortant de l’eau le sourire accroché au visage et fatigué par toutes nos vagues, nous devenons malades ou attrapons une otite. C’est déconcertant de voir ce que deviennent nos plages, mais il n’est pas trop tard pour stopper ce processus ! La pollution diminue jours après jours, et avec toutes les initiatives et les supports des communautés locales nous pourrons continuer d’apprécier les vagues et l’océan.
Ryan David Baker, Rédacteur environnement
Traduit de l’anglais par Anna Frémont