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Surfonomics : concilier économie et environnement

On présente souvent les intérêts écologiques et économiques comme incompatibles. Pourtant, protéger la nature peut être bon pour l’économie ! En donnant une valeur financière aux vagues, aux spots de surf et aux plages, les Surfonomics concilient les intérêts pour une avancée globale.

Les vagues et les zones côtières constituent un merveilleux patrimoine écologique et paysager, pourtant, les déchets maritimes, l’artificialisation du littoral et la pollution des eaux les menacent. Il faut insister sur le fait que préserver ces zones est avant tout une nécessité écologique ! Toutefois, la préservation des vagues au niveau international est aussi liée à des impératifs économiques. Le développement durable pourrait ainsi s’appliquer aux zones de surf. Les vagues sont un élément naturel mais aussi un bien culturel, symbolique, socioéducatif et médiatique. Le surf n’est pas une simple pratique qui ne concernerait que quelques uns, il est porté par une histoire et une culture. Une zone de surf définit souvent l’identité et l’art de vivre d’une région. Mundaka tire sa renommée de son spot de surf, le nom de la vague qu’elle abrite s’identifie à celui du village. Bali doit sa réputation à la qualité de ses vagues, de nombreux touristes y vont en « surf trip » plutôt qu’en « vacances ». Aussi, la communauté surf est créatrice de lien social. Tout cela constitue enfin une richesse propice à être exploitée par les médias. Le monde du surf attire un public large, il intrigue et fascine.

Une prise en compte de l’écologie est économiquement profitable aux zones concernées

Préserver la richesse que nous offrent nos côtes c’est aussi préserver le tourisme. Le Comité Régional du tourisme a récemment mené une étude sur le poids économique du surf en Aquitaine. Un large travail d’analyse sur 30 spots aquitains a permis de mieux appréhender la clientèle relative au surf.

L’enquête s’intéresse aussi bien aux surfeurs qu’aux touristes sensibles à l’image du surf. Entre juin et septembre 2012, plus de 100 000 surfeurs ont glissé sur les côtes aquitaines, totalisant plus d’un million de journées de surf ! 55% d’entre eux sont des touristes, ils privilégient souvent les séjours longs en hébergement marchand. En tout, ce sont 46 millions d’euros qui ont été dépensés par les surfeurs touristes pendant cette saison ! Autant dire que le surf représente une véritable manne économique… Son impact est très positif pour toute la région, d’autant qu’une large majorité des touristes souhaitent revenir selon cette étude.

A l’heure où la pollution contraint à fermer des plages en Aquitaine, où certaines vagues sont menacées par des constructions littorales et où les déchets s’accumulent sur nos plages, ces chiffres ont de quoi motiver l’effort écologique. Chez Surfrider, nous pensons que la valeur environnementale d’un spot de surf est plus importante que la dépense monétaire qu’il génère. Cependant, c’est en conciliant ces deux intérêts que les Surfonomics cherchent à protéger l’environnement, réjouissons-nous en !

Anna Frémont, rédactrice environnement

Le programme « Patrimoine et Vagues » vise à établir un cadre à l’ensemble des actions et travaux que Surfrider mène dans le domaine de la protection du littoral et du surf. Pour cela, il s’articule en deux objectifs à savoir la protection et la reconnaissance des vagues comme patrimoine naturel immatériel auprès de l’UNESCO.